C'est e'n distinguant les concepts qu'on avance dans la compréhension du texte: le vocabulaire porte la pensée.
Par exemple:



Dans chacun de ces termes nous apercevons le verbe voir.

Je vois un fleuve,
Je perçois l'émotion de quelqu'un.
J'aperçois un début d'incendie dans la forêt
Je prévois un orage
Je conçois le journalisme



Je vois un fleuve: j'en ai une image, la forme sensible du fleuve.
Du même coup, je suis certain de son existence et de mon existence.
Si exister c'est être pour quelqu'un, ce fleuve existe et j'existe.
Je vois d'abord par l'exercice d'un sens,, la vue.

Je perçois l'émotion: cet automobiliste qui descend de sa voiture, je perçois son émotion, je ne la vois pas, j'interprète des marques de son émotion, je lie dans mon esprit l'apparence et ce vers quoi elle fait signe, ce qui fait sens.
Je perçois plus que je ne vois grâce à mon esprit.
Dans le meilleur des cas, si je ne me trompe pas, je comprends un sens, je le saisis.

J'aperçois: maintenant j'aperçois dans son visage qu'il a la marque d'un choc, un .... au beurre noir.
Autant dire que je découvre en saisissant par un regard, par une perception distincte un détail qui, pour moi, fait immédiatement sens.
Dans le cas de la perception l'intuition sensible paraît bien indissociable d'un certain travail de l'esprit.

Je prévois un orage: je ne vois rien. Je projette une séquence, un enchaînement mémorisé, je le projette dans l'avenir. Il a plu, il pleuvra.
Dans ce cas, la mémoire, la raison, l'imagination interviennent.

Je conçois: je peux alors concevoir le désarroi de l'automobiliste, après un accident.
J'en fait un modèle, une représentation intellectuelle dans mon esprit grâce à l'abstraction, à l'imagination et à la raison.
De la même manière, je pourrais concevoir une idée, une stratégie...

Dans la succession des verbes: voir, percevoir, apercevoir, prévoir, concevoir, on peut remarquer que chaque verbe implique les autres verbes par une caractéristique essentielle.
L'acte de penser se déploie sans pour cela se diviser: chaque terme présente une des dimensions d'un acte qui ne se définit pas, mais qui s'accomplit.

=> L'acte de penser se déploie avec pour horizon l'horizon ouvert par la vision: cette vision se lit dans le double sens du terme voir: saisir par la vue et par l'esprit, si bien que toute vision est une visée, un dépassement vers.

A suivre: Penser= peser