Voici d'abord une optique qui peut vous aides:
La mémoire n'est-elle pas ce par quoi l'homme a un passé? Le passé l'empêche-t-il de rêver à un autre avenir? (distinguez avoir un passé et être son passé) L'homme est-il prisonnier de son passé?
Par la conscience du passé, l'homme découvre la fuite, la disparition future de ce qu'il construit: s'il sait que l'avenir est destiné à n'être plus, ne peut-il se décourager et se dire: à quoi bon construire mon avenir?
"Un homme qui serait incapable de rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu'un devenir ne croirait plus en soi" Nietzsche. Considérations inactuelles II, 1
A partir du moment où je dis "Cela a été" ma volonté se brise comme une pierre. A quoi bon évoquer cette nécessité sinon pour faire jaillir des regrets et des remords qui gênent l'action dans l'instant présent (ouvert sur l'avenir) qui est le seul lieu du possible.
"Le vouloir ne peut rien sur ce qui est derrière lui." Ainsi parlait Zarathoustra II. De la rédemption.
S'il faut effacer le passé (au sens de l'oublier) c'est que sans l'oubli l'homme ne peut vouloir ni agir (lecture incontournable: Nietzsche, Généalogie de la morale II, 1). C'est que l'homme infesté par le passé n'agit pas, il réagit.
"Tout blesse, le souvenir est une plaie purulente." (Nietzsche, Ecce homo 16)
A bientôt
Joseph
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir