"Il faut maintenant voir ce que s'améliorer peut vouloir dire : il faut pour cela considérer "améliorer l'homme" ensemble : améliorer l'homme voudrait dire qu'il existe une norme humaine, une perfectibilité de l'homme, un progrès favorable à l'humanité que la technique pourrait réaliser : le sujet appelle très clairement à faire référence à l'humanisme, celui d'Auguste Comte pour qui l'homme est perfectible et la nature soumise à sa technique. L'humanisme pose ainsi que tel art ou telle science est signe de perfectibilité : mais qui décide de cela? de ce qui améliore l'homme ou le détériore? Pour Sartre, cela conduit au culte d'un homme supérieur, d'un idéal humain et au "fascisme".
Il faut aussi opposer la critique d' Heidegger dans sa Lettre sur l'humanisme : l'humanisme reste métaphysique : on n'a pas le droit de se rendre comme "maître et possesseur de la nature" car l'homme doit la préserver; Heidegger condamne la technique moderne de l'humanisme qui place l'homme comme valeur. Si l'humanisme reste métaphysique, c'est que les acquis matériels produit par la technique ne saurait apporter à l'homme d'améliorations...
En d'autres termes, la technique contribue à améliorer les conditions de vie de l'homme, mais non l'homme lui même , que ce soit au sens de l'humanité ou de chaque homme pris personnellement.."
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir