Toutes rhétorique relève d'un effort de persuasion
Selon le registre choisi il y a donc, non pas une rhétorique, mais des formes de rhétoriques.
La parole n'échappe pas au désir et singulièrement au désir de persuader...
Libre au sujet de choisir le registre (évidence rationnelle, évidence sensible,raison et c***339;ur, sensation, impression....)
Tordre le cou à la rhétorique et à l'éloquence, à la «*discursivité , ce n'est donc pas tordre le cou à toute forme de rhétorique mais en exclure certaines formes en fonction de la vérité que l'on désire.
Avec Ariettets oubliées et singulièrement la IV , Verlaine prend la parole pour persuader sur le registre des impressions, de l'expression des sensations, et des sentiments .
Il s'agit d'une persuasion lyrique dans un rhétorique débarrassée de ce qui , en elle , la détourne de la vérité. (démarche analogue à celle de Platon)
Il s'agit de provoquer l'assentiment ou adhésion sensible du lecteur en l'amenant à éprouver ce que le poète éprouve, sans que le lecteur ait conscience que la rhétorique le séduit, que l'effet s'exerce sur lui d'une subtile rhétorique. C'est toi qui le diras, en fonction de ce que, toi, tu éprouves, en fonction d'une évidence sensible qui est, rassures-toi sur ta liberté préservée, la tienne comme la mienne (voir Ariette I ce qui entoure «*dis*».
Y aurait-il , alors , une Grande Rhétorique , seule capable de séduire et de capter un être avant tout sensiblement affecté?
Socrate sait se faire oublier devant l'esclave de Ménon, mais il lui a soufflé la règle opératoire pour la résolution du problème et il est donc possible que la maïeutique triomphe aussi bien qu'elle échoue.
De même, en un sens, Verlaine s'efface pour que le lecteur ait l'illusion (?) d'adhérer librement.
Ariannes oubliées, le IV nous aidera à mieux comprendre que Romances sans paroles ne vit que de la parole du poète.


Voir le IV en post N° 7

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