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Discussion: Commentaire jugement de l'instruction, Alain

  1. #1
    Date d'inscription
    September 2011
    Messages
    1

    Par défaut Commentaire jugement de l'instruction, Alain

    Bonjour,
    Je dois commenter le texte suivant, mais je ne comprend pas très bien le sens de ce texte ( surtout la dernière phrase )

    « (...) Il ne faut pas orienter l’instruction d’après les signes d’une vocation. D’abord parce que les préférences peuvent tromper. Et aussi parce qu’il est toujours bon de s’instruire de ce qu’on n’aime pas savoir. Donc contrariez les goûts, d’abord et longtemps.
    Celui-là n’aime que les sciences; qu’il travaille donc l’histoire, le droit, les belles-lettres; il en a besoin plus qu’un autre. Et au contraire, le poète, je le pousse aux mathématiques et aux tâches manuelles. Car tout homme doit être pris premièrement comme un génie universel; ou alors il ne faut même pas parler d’instruction, parlons d’apprentissage. Et je suis sûr que le rappel, même rude, à la vocation universelle de juger, de gouverner et d’inventer, est toujours le meilleur tonique pour un caractère. » Alain.



    Ce que j'ai déja fait :
    Theme : l'éducation, l'instruction
    Problématique : faut-il orienter l'instruction ?
    Thèse : "Il ne faut pas orienter l'instruction suivant les signes d'une vocation"
    Trois parties : 1) évocation et critique de la thèse "on devrait choisir l'instruction suivant les goûts de chacun"
    2) Illustration de la thèse à l'aide d'exemples
    3) Formulation argumentée de sa propre thèse

    Pouvez vous me dire si ce que j'ai trouvé est juste et m'éclairer sur la compréhention du texte SVP ?

  2. #2
    Date d'inscription
    April 2006
    Localisation
    Dans ton fondement (je parle bien entendu du cogito)
    Messages
    196

    Par défaut

    « (...) Il ne faut pas orienter l’instruction d’après les signes d’une vocation. D’abord parce que les préférences peuvent tromper. Et aussi parce qu’il est toujours bon de s’instruire de ce qu’on n’aime pas savoir. Donc contrariez les goûts, d’abord et longtemps.
    Celui-là n’aime que les sciences; qu’il travaille donc l’histoire, le droit, les belles-lettres; il en a besoin plus qu’un autre. Et au contraire, le poète, je le pousse aux mathématiques et aux tâches manuelles. Car tout homme doit être pris premièrement comme un génie universel; ou alors il ne faut même pas parler d’instruction, parlons d’apprentissage. Et je suis sûr que le rappel, même rude, à la vocation universelle de juger, de gouverner et d’inventer, est toujours le meilleur tonique pour un caractère. » Alain.

    Attache-toi avant tout à définir les concepts.

    Ici, il y a deux concepts moteurs, qui s'opposent : l'instruction et l'apprentissage.
    Pourquoi s'opposent-ils ? L'instruction, dans le langage courant, est proche de l'éducation. On pourrait dire qu'il s'agit d'une éducation en pratique. Ici, Alain la définit comme quelque chose d'universel, qui vise à l'édification d'un homme complet. Si l'on choisit d'enseigner des tâches spécifiques ou des domaines spécifiques, en se restreignant à tel ou tel domaine, cela devient un apprentissage : on n'apprend que tel rayon, telle discipline, tout comme on apprendrait tel métier manuel pour l'exercer soi-même.
    Un apprenti, c'est en général un futur artisan. Par exemple un apprenti plombier ou serrurier. (Essaye toujours de définir le concept à l'aide d'exemples concrets, donne-lui corps.) Alors qu'un individu qu'on désigne comme "instruit" est plutôt un érudit, une personne cultivée.

    Ce que la dernière phrase dit clairement, par l'usage du mot "universel", c'est que l'instruction doit viser l'universalité, la complétude. Pour cela elle doit être plurielle. Et par cela elle réalise en acte l'universalité en puissance des hommes : par cela elle donne à tout homme instruit les moyens de juger, de porter lui-même un jugement, donc de penser par lui-même.
    Le terme "universel" apparaît deux fois dans le texte. Cela montre d'emblée qu'il est important.
    Cette universalité, que l'instruction doit viser, suppose une exigence : faire apprendre toutes les disciplines, indépendamment du goût de chacun. Il ne s'agit pas de prendre en compte la spécificité de chaque élève ou enfant mais de le mettre dans un moule, car c'est là le seul moyen de développer l'universalité en puissance de l'homme, en la traduisant en acte, c'est-à-dire en faisant travailler l'enfant dans tous les secteurs.

    Note que tu peux également mettre en relief la pensée d'un auteur en la replaçant dans la perspective historique d'où elle est issue.
    Alain est lui-même professeur à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Il est ce qu'on appelle un hussard noir de la République. Ce qu'il explique ici ne constitue pas une pensée originale : il s'agit en fait de la philosophie de l'école républicaine dans son ensemble (dont Alain fait partie).

    Quant à ta division en parties, elle semble pertinente.

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