Bonsoir,

J'essaie de lire la Physique d'Aristote. J'en suis au début, à la réfutation des anciennes doctrines. Il y a un passage que je ne comprends pas, à la fin du livre I chapitre 2.
"Mais les Anciens qui viennent en suite se sont eux aussi donné beaucoup de mal pour ne pas aboutir à ce que l'un et le multiple soient identiques. ... Mais, à ce point-là, ils ne pouvaient plus progresser, et devaient admettre que l'un est multiple, comme s'il n'était pas possible que la même chose soit une et multiple, sans que les opposés le soient (1); car il y a l'un en puissance et l'un en entéléchie (2).

(1) Les opposés sont à la fois un et multiples.

(2) Si l'un et le multiple sont tous deux en acte, ils sont opposés."

Les notes et la traduction sont de Pierre Pellegrin, éditions Garnier-Flammarion.

Je comprends que les Anciens étaient gênées par le fait que la même chose soit une et multiple, car alors ils devaient admettre que les opposés étaient un et multiples. Mais je ne comprends pas l'enchaînement. En effet, "la même chose" signifie-elle toute chose ? Et alors toute chose est une et multiple. Donc les opposés aussi, c'est alors logique. Mais si "la même chose" signifie "certaines choses", je ne vois pas pourquoi les opposés seraient un et multiple. En effet, le nombre 1 n'est pas un et multiple, donc toute chose n'est pas un et multiple.
De plus, j'ai du mal à avoir le rapport avec la dernière phrase: "car il y a l'un en puissance et l'un en entéléchie".
L'un en puissance est-il le multiple ? Pourriez-vous me donner des exemples de choses qui soient multiple d'abord et un ensuite ?
Il s'agit d'un couple de personnes par exemple ?
Ensuite, je ne vois pas le rapport entre la note (2) et ce qu'elle annote.

Merci d'avance.