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Discussion: La représentation du pouvoir

  1. #1
    MSMHMC Guest

    Thumbs up La représenation du pouvoir

    Bonjour,
    je dois réfléchir à ce sujet.
    Je dispose de la bibliographie suivante:
    - Pascal : Raisons des effets, discours sur la condition des grands
    - Spinoza : chapitres 14 15 16 du traité théologico-politique
    - Hobbes : Chap 13 14 15 16 du Léviathan
    - Rousseau : Du contrat social
    - Locke
    - Manin : Représentation politique

    Comment le pouvoir suggère les formes représenatives de sa souveraineté politique?
    Comment le pouvoir incite-t-il à l'élaboration de sa forme politique?
    La souveraineté peut-elle représentée? Peut-elle se représenter par la démocratie?

    Merci de me donner des pistes et axes de réflexion.
    MSMHMC

  2. #2
    lucie1 Guest

    Par défaut

    J'ai quelque chose sur Politique et pouvoir.
    ==A toi d'y retrouver les représentations:

    Introduction
    Le terme "politique" vient du grec politikos, de polis, cité, et politès, citoyen. La politique peut être définie comme l'art du gouvernement de l'Etat, c'est à dire le gouvernement effectif de l'Etat ou l'effort pour influencer ce gouvernement, de manière à ce que la vie collective soit organisée et orientée dans un sens favorable à l'intérêt général.


    La mise en oeuvre de la politique repose sur l'utilisation du pouvoir. La politique est d'ailleurs parfois définie comme l'ensemble des actions dont la fin est la conservation du pouvoir ou sa conquête. Mais qu'est-ce que le pouvoir?


    Ce peut être l'autorité instituée dans une société, c'est à dire la puissance effective et légale qui permet de commander, d'administrer et d'infliger des sanctions. On parle souvent de "pouvoir politique", exercer par des hommes d'autorité. Ces hommes ont du pouvoir, une capacité effective à agir d'une certaine manière, selon une intention déterminée. Ils exercent une maîtrise sur les autres du fait de leurs facultés propres. Ces facultés recouvrent la force, mais aussi tout ce qui permet d'influencer le cours des choses: richesse, éloquence...


    Les relations entre la politique et le pouvoir peuvent s'observer sous l'angle des "grands hommes". Ces derniers ont en effet une sorte de pouvoir sur les autres hommes et ils les conduisent, selon Hegel, à prendre conscience de la réalisation progressive de l'Esprit.


    Hegel, "La Raison dans l'histoire"
    Les grands hommes sont ceux "qui saisissent l'universel supérieur et en font leur but". Avant tout hommes d'action, les grands hommes accomplissent une idée qui leur est révélée intérieurement par l'Esprit et qui va à l'encontre des règles préétablies de leur époque, qu'ils font avancer de cette façon. "Le Droit est de leur côté". Leur pouvoir vient du fait qu'ils connaissent le "Concept". Ils sont conscients de l'accomplissement de l'Esprit et agissent en fonction de ses buts. En cela, ils se différencient des autres hommes et disposent d'un pouvoir sur eux.


    "Les autres se rassemblent sous leur bannière parce qu'ils expriment les tendances les plus profondes de leur époque". Les autres hommes ne sont pas conscients de ce que les grands hommes sont dirigés par l'Esprit et non pas seulement par leur propre forces. Ces hommes sont honorés car ils sont le révélateur des grandes idées cachées de leur époque. Les hommes historiques amènent à la connaissance 1'état du monde. A chaque époque, les hommes ont des idées qui restent négatives, c'est à dire en abstraction. Les grands hommes se distinguent des autres parce qu'ils ont pour but de rendre ces idées affirmatives, de les réaliser.


    Cependant, les grands hommes "n'agissent pas pour satisfaire les autres". Ils cherchent leur propre satisfaction, même s'ils sont menés par l'Esprit qui, en se révélant à leur conscience, les poussent à agir. Les grands hommes ne peuvent résister à cet appel de I'Histoire. En fait, en portant l'Esprit à la conscience universelle, ils accomplissent la volonté des autres.


    "La gloire et l'honneur impliquent le consentement et la reconnaissance" des autres hommes. Cette reconnaissance est justifiée, parce qu'ils ont réalisé ce que les hommes voulaient. Leur prestige tient à leur capacité à s'opposer aux idées reçues et à agir en conformité avec l'Esprit. Les grands hommes, pour réaliser leur propre exigence ont dû aller à 1'encontre des règles préétablies mais ceci n'est pas blâmable puisque, de ce fait, ils ont aussi réalisé les exigences des autres.


    Pourtant, Hegel constate que souvent les autres hommes tentent de nier la grandeur de ces hommes. I1 constate que les grands hommes n'ont "pas été heureux". Ils ont consacré leur existence à accomplir leur but. Mais la réalisation ce but est tellement éprouvante qu'il n'ont pas bénéficié ensuite d'une "jouissance paisible". Cela sert de prétexte aux hommes jaloux pour démontrer que les grands hommes ne sont pas en réalité "grands" car ils n'ont pas connu le bonheur dans leur vie personnelle.


    "On blâme les grands hommes d'avoir connu la gloire et l'honneur". Les grands hommes sont fréquemment jugés du point de vue de la moralité et souvent, le fait que leur oeuvre ait été conduite par la passion est présentée comme quelque chose de condamnable. Cet argument est, selon Hegel, seulement motivé par la jalousie. En effet, la passion n'a pas un sens moral péjoratif. Au contraire, la passion est 1'énergie qui permet la réalisation de l'Esprit, "une ruse de la raison". Les grands hommes veulent l'Universel. La passion qui les pousse à agir n'a rien d'immoral, elle est le moteur de toute chose. On ne peut pas non plus considérer que les grands hommes agissent seulement pour la recherche de gloire et de reconnaissance. Ce serait considérer les motifs des actes des hommes historiques, alors qu'ils ne sont que les moyens au service des buts de l'Esprit.


    Hegel veut montrer que l'Universel se réalise par le particulier. Peu importe les conséquences sur les individus qui sont sacrifiés sur l'autel de l'Histoire.


    Machiavel, "Le Prince"
    Machiavel expose que le grand homme ne peut pas toujours être bon. Il doit faire montre de Prudence pour se garder des défauts qui pourraient le perdre, mais il ne doit pas craindre d'utiliser les vices qui assureraient son pouvoir. D'ailleurs, en agissant de manière à asseoir son autorité, il évite la guerre et les autres troubles qui ne manqueraient pas d'entraîner de nombreux massacres.


    Le Prince ne doit rien redouter tant que d'être haï ou méprisé, car c'est bien s'il est haï ou méprisé que son pouvoir est en danger. Au contraire, il doit forcer l'admiration et l'estime des autres hommes. Il doit s'efforcer de se faire une excellente réputation, de paraître avoir toutes les qualités. Mais cela ne signifie pas qu'il doive se montrer faible. Il doit suivre la route qu'il s'est tracée sans s'en détourner.


    Ce sont les circonstances qui détermineront si le Prince s'est finalement bien ou mal conduit. Si le Prince a réussi, bien qu'il ait pu pour cela violer les lois de l'humanité, de la charité ou de la religion, il sera admiré et craint. S'il a échoué, il perdra son pouvoir. C'est pourquoi le Prince doit tout mettre en œuvre pour assurer son pouvoir, en jouant à la fois des lois et de la force. Il n'est pas obligé de tenir sa parole dans la mesure où aucun homme n'est vraiment fidèle. Le Prince n'a pas à se montrer plus vertueux que les autres hommes. Il doit savoir éveiller à la fois admiration et crainte.


    Claude Bernard, "Introduction à l'étude de la médecine expérimentale"
    Selon Claude Bernard, un grand homme doit être indépendant d'esprit. Il n'hésite pas à remettre en cause les idées établies pour en avancer et en défendre de nouvelles qui permettront à la science de progresser. Les grands hommes s'affranchissent donc de l'autorité personnelle.


    Les grands hommes sont aussi des découvreurs. Ils ont généralement une idée sublime "qui éclaire leur temps comme un flambeau". "C'est dans les parties obscures de la science que le grand homme se reconnaît". Il ne reste pas dans les sentiers battus mais pressent de nouvelles idées dans de nouveaux domaines.


    Même si plus tard leurs idées sont dépassées par d'autres chercheurs, ils auront eu le mérite de montrer une nouvelle voie. D'ailleurs, ils savent qu'il n'existe en science aucune vérité absolue et immuable, et que le progrès viendra de la découvertes de nouvelles vérités. Par conséquent, ils n'attendent pas que leur œuvre soit érigée en vérité impossible à remettre en cause: ils n'attendent pas qu'on ait plus de respect pour eux qu'ils n'en ont eu pour leurs prédécesseurs. Ils savent que les chercheurs qui leur succéderont bénéficieront de connaissances scientifiques plus nombreuse que celles dont ils disposaient eux-mêmes. C'est pourquoi il écrit que "les grands hommes ont été comparés à des géants sur les épaules desquels sont montés des pygmées, qui voient cependant plus loin qu'eux".


    De Gaulle, "Au fil de l'Epée"
    Le grand homme doit être revêtu d'un certain prestige, sentiment qui ne peut s'expliquer rationnellement. Il arrive que certains hommes dégagent une certaine aura qui leur donne un ascendant sur les individus, que d'autres hommes tout aussi méritant ne possède pas. Le prestige est "un don façonné par le métier". Il doit être travaillé dans un effort constant.


    Le prestige va de pair avec le mystère. Un grand homme doit être intrigant pour les autres qui ne peuvent pas le percer à jour. De Gaulle compare ainsi le prestige du grand homme avec celui de la religion, qui elle-aussi repose sur une part de mystère, d'inaccessible.


    Cependant, l'inaccessibilité du grand homme ne doit pas être un manque d'intérêt par rapport aux autres hommes. Le prestige doit donner aux autres hommes confiance et espoir dans le grand homme. Celui-ci doit d'ailleurs être un homme d'action avant tout. L'autorité ne peut se maintenir si elle se répand en bavardages. Elle doit agir. La parole est un refuge, le moyen d'évacuer une angoisse; l'action est une preuve de courage et d'ardeur. Le grand homme doit incarner une vision et dominer les événements pour inspirer le respect et le dévouement. Pour autant, les véritables grands hommes ne sont pas ceux qui représentent une hiérarchie, mais ceux qui inspirent la foi aux esprits en investissant toute leur personne dans leur politique.


    Les projets du grand homme sont ceux qui proposent une élévation, une grandeur, un progrès. Ils poussent les autres à agir collectivement. Mais l'accomplissement de cette œuvre passe par l'utilisation de moyens opposés à la morale.


    Ces conditions de la grandeur sont difficiles à réunir si bien que les grands hommes s'épuisent à les remplir et sont rarement heureux.


    Nietzsche, "La Seconde considération intempestive"
    Dans "la Seconde considération intempestive", Nietzsche distingue trois types d'histoire : l'histoire traditionaliste, l'histoire critique, et l'histoire monumentale. Le passage concerne l'histoire monumentale. Nietzsche tente d'expliquer en quoi les grands hommes sont une construction historique qui sert aux hommes du présent pour exercer le pouvoir.


    L'histoire monumentale est très liée à l'histoire des grands hommes. Ceux-ci sont pris comme modèle pour conduire les choix des hommes puissants du présent, qui cherchent des repères et des motivations pour poursuivre leur action. En effet, ils ne trouvent pas d'appuis dans le présent où ils sont rarement récompensés. Ils se tournent alors vers le passé pour trouver des modèles et des consolations. L'histoire monumentale est fondée sur l'idée que ce qu'il y a de grand est éternel. Elle est un moyen de prouver que le grandeur a existé, qu'elle est possible, et par conséquent qu'elle pourra se reproduire. Elle est un moyen de rassurer les hommes d'action qui savent grâce à elle que la réussite de leur entreprise est possible.


    Cependant, cette attitude est contraire à ce que recherchent les grands, hommes. Ces derniers, contrairement aux autres hommes, n'ont pas peur de mourir. Ils ne cherchent pas à éviter la mort. Au contraire, elle les libère de leur défauts et de ce qu'ils méprisent en eux puisque l'histoire monumentale supprime leurs défauts. Les grands hommes n'apparaissent alors plus que sous une forme magnifiée.


    Mais cette vision des chose est construite, elle ne représente pas la réalité. L'histoire monumentale opère des comparaisons, en déduit des similitudes et ignore que l'histoire ne peut se reproduire car elle est une technique d'interprétation qui réduit les différences. Nietzsche refuse ces similitudes car elle sont fondées sur des approximations et non sur une fidélité absolue. Il s'oppose donc à l'idée d'une histoire exemplaire qui se répéterait. Cette approche historique confond les effectus et les causae.


    L'homme puissant "risque d'être déformé,, enjolivé et ainsi rapproché de la libre invention poétique". L'histoire monumentale déforme la vérité en mêlant vérité et mythe. Il est alors impossible de juger les actions du passé. Si les hommes puissants en tirent des leçons, des impulsions, ils risquent d'agir dune façon déformée et erronée. Cela peut les conduire à effectuer de mauvais choix, à réagir de façon trop exagérée. Cela peut aussi être un comportement destructeur lorsque les puissants sont des égoïstes.


    L'histoire monumentale a aussi des conséquences néfastes sur les impuissants et les inactifs. En effet, ces derniers ne savent pas tirer des leçons de l'histoire pour orienter leur vie. De plus, "ils ne veulent pas que la grandeur voie le jour". Ils instrumentalisent l'histoire monumentale pour refuser aux grands de leur époque d'être reconnus. Ils prétextent leur amour pour les grands hommes du passé pour refuser la grandeur de leur contemporains. L'histoire monumentale travestit leur haine des grands.


    Nietzsche ne considère pas les grands hommes comme un moteur de l'histoire. Il considère au contraire que l'histoire appréhendée sous l'angle des grands hommes est déformée . Elle peut même être dangereuse puisqu'elle conduit les puissants à se méprendre et les impuissants à nier la grandeur présente. Ainsi, contrairement à Hegel, les grands hommes ne sont pas reconnus de leur vivant mais après leur mort, une fois que l'histoire monumentale les a transformés et rendus parfaits. Pour Nietzsche, l'histoire est unique et ne peut se répéter. Les grands hommes apparaissent non pas parce que l'histoire se répète mais en fonction de causes qui sont chaque fois spécifiques et dont on ne peut tirer des analogies.


    Léon Tolstoï, "La Guerre et la Paix"
    Les grands hommes n'ont aucun génie personnel. C'est l'histoire qui les crée de toutes pièces. Les actions d'un grand homme ne sont dues qu'à une série de hasards historiques et de circonstances favorables. Le grand homme est poussé et porté par les événements, mais il n'a aucune prise sur eux. Son seul génie consiste à les retourner parfois à son avantage.

    == Et puis sur ce site j'ai trouvé aussi:

    http://www.philagora.net/philo-poche/pouvoir.php

    avec comme thèmes développés:
    1 I. Le pouvoir ou les pouvoirs?

    2 II. Révolution ou révolte?

    3 III. Puissance et pouvoir

    4 IV. Savoir puissance "pouvoir"

    5 V. Citations

    6 VI. Quelques aides aux dissertations

    - En quoi celui qui exerce un pouvoir s'en trouve-t-il changé?
    - Faut-il laisser le pouvoir aux technocrates?
    - Le savoir justifie-t-il le pouvoir?
    - Qu'est-ce qu'un maître?
    - La raison peut-elle justifier la violence?

    7 VII. Le pouvoir / classes prépas/index
    Le pouvoir, quelques définitions au cours du temps
    Pouvoir et liberté
    Pouvoir et figures politiques du mal

    Tu verras c'est pas mal du tout
    A++ lucie

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