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Discussion: La recherche du profit et l' éthique ?

  1. #1
    pablo11coyote Guest

    Par défaut La recherche du profit et l' éthique ?

    Voilà un sujet de colle.
    Merci de m'aider.
    Pablo

  2. #2
    josé luis Guest

    Par défaut

    Tiens j'ai trouvé ça pour toi. ça peut te faire un exposé:

    La recherche du profit et l' éthique ?


    Introduction
    Quelle signification peut-il y avoir à rapporter un comportement réglé sur le profit économique et un comportement sensible à des valeurs qui a première vue contredisent la logique économique ?

    - logique économique : recherche pour soi-même d’un profit exclusif. Depuis le 18ème siècle, la notion d’intérêt s’est enrichi (A. Hirschmann) et désigne maintenant presqu’exclusivement un contenu économique et matériel qui est le but des agents économiques. Au début du 16ème, la notion d’intérêt est encore très large. Entre le 16ème et le 18ème, Hirschmann montre que la notion d’intérêt se spécialise dans le domaine économique. Cependant, il faut noter que l’intérêt économique n’est jamais que le moyen de satisfaire des passions qui concernent d’autres domaines, par ex chez Smith le princpe de la distinction sociale.


    Si on pose la question de ce rapport, il faut soulever deux autres questions relatives à l’articulation entre économie et éthique :

    1. Peut-on dire que le comportement économique peut engendrer pour les agents économiques eux-même des règles de conduite qui le conduisent à un comportement de nature éthique ?


    2. A supposer que les normes éthiques soient extérieurs à la rationalité économique et à son objet, est-ce qu’elles ne prendraient pas un contenu kantien, et deviendraient incompatibles avec l’activité économique. Les normes morales interdiraient par exemple certains comportements économiques. D’où l’on peut poser la question de l’efficacité de la règle morale extérieure à la règle économique.


    3. Jusqu’à maintenant, on a posé la question qu’en parlant des individus. Mais, rien ne conduit à admettre que la question éthique économique se pose seulement en termes individuels. Peut-on imaginer des dispositifs institutionnels, des croyances collectives, qui produiraient aussi des effets d’éthique ?


    I. Peut-on soutenir que l’activité économique, de par sa rationalité et sa finalité, peut générer des effets moraux, des règles qui mettent en continuité l’intérêt privé et l’intérêt commun ?
    On peut invoquer plusieurs figures de comportement économique qui pourraient aller dans ce sens.

    - Montesquieu : les sociétés d’Ancien Régime et surtout ses agents économiques, ont été confrontés pendant longtemps à un mécanisme brutal de prélèvements de ressources par le pouvoir princier (impôts, taxations exceptionnelles etc.). En conséquence, le Prince peut utiliser la force armée pour prélever la richesse à sa source. Or, la protestation contre cette taxation ne peut résider dans la force ou en faisant la morale au Prince. En fait, la société s’est protégée en rendant la richesse invisible, par l’invention de la lettre de change, qui démonaitise la richesse en la dématérialisant en monnaie papier et qui permet aux agents de voyager dans tous les pays en changeant sur place. En conséquence, le pouvoir politique ne peut s’emparer brutalement de la richesse. Selon Montesquieu, la lettre de change est " l’habeas corpus de la richesse ". C’est l’équivalent d’un contrepouvoir. Or, ce contrepouvoir produit des effets moraux et politiques, car elle aboutit à une modération dans l’exercice du pouvoir politique. Maintenant, tout autoritarisme dans la pratique des prèlèvements doit être banni. Seuls les gouvernements modérés sont viables : " il n’y a plus que la bonté du gouvernement qui donne la prospérité ". La rationalité économique permet indirectement de générer des biens moraux, en modérant le gouvernement. C’est la fin des c d’Etat, au sens propre, c’est-à-dire la fins des cou ps de l’Etat contre les particuliers.

    Cependant, chez Montesquieu, cet effet moral règle les relations verticales entre gouvernants et gouvernés. Mais il peut y avoir des effets horizontaux :

    * Dans l’analyse des transactions entre les agents économiques, la théorie des jeux nous apprend que lorsque deux agents A et B échangent dans un jeu à information incomplète, les interactions entre ces deux agents, dans les cas les plus simples, peuvent être formalisés ainsi :

    - A peut faire transaction avec B

    - ou non

    Si A effectue la transaction, il peut ne pas faire confiance à B (0,0), ou lui faire confiance (respecté 5,5; non respecté -5, +10).

    B a tout intérêt à faire défection, ne fait pas la transaction et empauche le bénéfice de la perte de A. La conséquence non morale de l’échange de consiste à créér un dommage à A, et à détruire une relation de confiance qui aurait permis de construire à un ordre d’échange stable. Cependant, la solution à une telle difficulté se trouve au coeur de l’échange lui-même. Entre les agents économiques, les échanges séquentiels ne se réduisent pas à une action unique. Les échanges prennent la forme de c répétés, avec une série de transactions. Alors que dans un échange unique, A est impuissant si B fait défection, dans un échange à c répétés, il peut réagir et suspendre les transactions avec B, et B aura tout le temps 0.

    En conséquence, il est de l’intérêt rationnel de b de coopérer sans défection avec A. Chaque cou p joué renforce sa confiance.

    => l’égoïsme rationnel de chacun des agents peut générer un effet moral, soit par la limitation de l’arbitraire du pouvoir, soit par le bénéfice réciproque. Cependant, ces deux paradigmes ne sont pas probants quant aux conséquences qui leur sont prêtées :

    - s’il est vrai que la volatilité du capital financier peut limiter l’effet de l’autorité arbitraire, elle peut créer des effets non éthiques. Critique de Rawls par Van Parjis : pour satisfaire première partie du second principe de justice, qui postule la nécessité de la redistribution, il aut payer des impôts. Or, on peut exporter son capital pour y échapper. L’effet moral de la modération est négativement compensé de l’autre.

    - pour les transactions, la solution proposée est manifestement déficiente. Même s’il y a une transaction avec c répétés, il y aura toujours un dernier coup dans l’échange, et A ou B pourra toujours l’utiliser pour faire défection. Et, comme chacun de partenaires peut anticiper la défection, chacun fera une induction récurrente, et de défiance suspendra la transaction.

    => donc la rationalité des agents, si elle produit des effets éthiques, ne le fait que de manière limitée et contingente. Or, cela ne serait pas vraiment éthique, car l’éthique fonctionne sur le long terme. Il faut alors regarder à l’extérieur de l’échange économique.


    II. L’efficacité d’une règle morale extérieure à l’économie :
    Plusieurs tentatives ont été faites, en Allemagne notamment. Plusieurs théoriciens de la morale économique : Robert LAY (Ethique pour manager), Peter Koslowsky (Principe d’une économie éthique). Ce qui est exigé dans le cadre d’une relation économique, c’est que les agents économiques puissent renoncer, dans un but éthique, à poursuivre leur intérêt particulier, et il leur est demandé de corriger les imperfections du marché, de pratiquer la politique du juste prix, de ne pas avoir une politique salariale reposant sur des anticipations de gains de productivité future, etc. Si l’on ne vas pas jusqu’à faire de l’économie un moyen au service de la religion comme les puritains de Weber, l’on recherche un comportement économique fondé sur des principes moraux. L’une des questions que doit affronter cette thèse est celle de sa praticabilité. Il appartient aux agents économiques de s’auto-limiter dans la satisfaction de leurs intérêts, pour des raisons morales. Là est le paradoxe : comme les agents sont orientés vers le profit, il est improbable qu’ils se limitent. Il y a donc un problème dans l’application pratique.

    Pour autant, si cette solution de type néo-kantien semble peu praticable, cette solution permet d’entrevoir que l’extériorité de la norme peut être prise en charge par des instances autres que l’individu lui-même, qui réorienteraient l’individue avec des sanctions. Cependant, ces sanctions ne s’inscrivent pas dans un cadre kantien, mais utilitaire.

    Il existe deux instances capables re dissuader les comportements déviants dans le cadre de la relation économique :

    - 1ère solution : il y a un contrat entre les agents et la solution est portée devant l’instance judiciaire. Cette instance définit la nature de la défection, identifie l’agent qui la pratique et recrée la stabilité de l’échange.

    - la deuxième solution repose sur la réputation attachée aux agents dans la sphère des relations économiques. On peut avoir des c répétés et une défection de B, mais B échange avec d’autres agents. Et si le marché n’est pas trop volatile, les autres agents potentiels sont amenés à faire des transactions avec B et connaîtront sa conduite. Ils n’échangeront pas avec lui.

    *Il y a un double effet de ces solutions :

    - elles produisent des effets conformes au jugement éthique : éviter les dommages bilatéraux, maintenir la confiance, satisfaire un intérêt commun. Mais ces instances ne prennent pas comme fondement le jugement moral de l’individu.

    - ces effets éthiques sont interprétés sur un mode utilitaire. Ils constituent la condition fondamentale de la reproduction de l’échange. C’est cela qui rend les contraintes extérieures acceptables pour les agents eux-mêmes.


    Conclusion
    Si dans ces circonstances, l’éthique a un sens, ce n’est que pour des motivations économiques, des motivations de l’agent lui-même.

    Saludos
    José Luis

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