Tu t'en iras longtemps, marcher sous les crayons ?

La poésie, l’ami, je me la fiche à poil, je la décolorise, je lui balance des outrages à chevelure longue, et lui mets les accents que l'on prête à la lune, je la démajustule. J’injecte en guise de morphine des larmes en croco, à tout œil qui traîne …Je suis un va t’en lettre, un acrobate de la langue et toujours bien pendue. Je triche et mords, et meurs. Te gueule des je t’aime et des je t’aime plus, « je te l’ai dit j’invente ». J’invente la douleur à ses rimes nouvelles, créditées l’alphabet. Je suis un chant sans voix peut-être, mais moderne, qui râpe et qui dérape seul, à bout d’écran et de clavier. Où le vent c’est du vent, du triste et du sang chaud, que je demande qu’on me rende, avec des intérêts.