Bonsoir
Pour Schopenhauer:
Le Monde comme volonté et comme représentation, en particulier §49
Parce que le concept se définit par des limites et que son contenu est indéterminé, le concept ne saurait être l'objet de l'art.
Loin d'être le règne de l'apparence, l'art déchire le voile de l'apparence pour représenter la vie et les choses telles qu'elles sont dans leur réalité non comme concept abstrait mais comme idée absolument concrète. Si la vie est idée c'est à la manière d'un archétype indifférent aux individus qui en sont la reproduction monotone.
Michel Henry, Généalogie de la psychanalyse, chapitre V, la vie retrouvée: le monde comme volonté. (page 159).
Le voile de l'apparence se déchire dans le mouvement de l'expérience esthétique.
Autant dire qu'en saisissant l'idée, l'artiste saisit l'essence de la vie comme douleur, (ennui => désir => volonté: souffrance) et la transfigure en un spectacle représenté, source de consolation provisoire, qui offre la chose telle qu'elle est au désintéressement d'un sujet qui, parce qu'il ne veut plus, s'est haussé à l'impersonnel, au-delà du voile des intérêts.
Dans une sorte de retour à Platon et à Kant, Schopenhauer retrouve du premier la nécessité de mourir aux reflets et aux ombres, de se tourner vers le modèle: au second il emprunte la spécificité du jugement esthétique de l'amateur qui affirme "C'est beau", au delà des intérêts du savoir, de la morale et des appétits.
Nietzsche
Pour Nietzsche - La Naissance de la tragédie
L'art est un voile subtil jeté sur une réalité qui sans lui serait insupportable: la beauté serait le règne et le rayonnement des apparences masquant la vérité blessante d'une réalité mouvante: un devenir dans lequel la vie s'abîme sans pouvoir s'accrocher ou se retenir; la vérité préjudiciable à la vie est par excellence qu'il n'y a pas d'être dans l'écoulement perpétuel d'un devenir éternel: la vie serait comme un art de la nature que prolongerait l'art humain.
Paradigme à prendre en compte
La beauté d'un homme ou d'une femme engendre-t-elle nécessairement son bonheur. Qu'en pensez-vous?
= Mauriac Destins
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir