Aux armes !


(Le mot "arme" signifie ici, le mensonge, les non-dits
la fausse image de soi et que l'on veut montrer et qui n'est pas la notre)

Je ne suis qu'un maçon,
Bâtisseur de rien
Comme on céle des phrases
Et le dessin d’un œil devenue chair
Qui te regarde là
De tout au fond du mur.

On se croit être deux et nous sommes dix mille.
Peut-être même moins
On se devine sans nos armes, on s’imagine bleu...

On ne sait qu’un mensonge
Et les mathématiques de cheveux défaits, tout au bord d’une nuit
La couleur au passé, imbibé d'ancien rose
La poussière qui rode et fouille nos placards

On ne sait d'un miroir plus qu'une ombre salie
On ne sait de ses mains que l'aumône du tendre
On ne sait rien de rien
On ne sait rien d'un lit
On ne sait rien de l’autre…
Et du temps qui l'emporte... On ne sait plus que l’heure

Tant nos masques d'aimer... On ne sait plus qu'un rêve
On ne sait qu’une étoile
On la montre du doigt

Et soudain nos regards étirés, de ne savoir dormir
Et soudain c’est le jour
Et soudain tous ses yeux
Où l'on se croit dix mille où nous n’étions que deux
Peut-être même moins

Qu' à nouveau des visages
Qu' à nouveau.. C’est les armes !
Les armes ! Les armes !