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Discussion: Aristote_Accident particulier

  1. #1
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    May 2005
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    Question Aristote_Accident particulier

    Bonjour,

    Je n'arrive pas à saisir la différence entre l'accident particulier et l'accident universel dans les Catégories d'Aristote (Organon I).

    Concernant l'accident particulier, je trouve écrit [20-25a], ed. Vrin, trad. J.Tricot : " D'autres [êtres] sont dans un sujet mais ne sont affirmés d'aucun sujet. [...] Par exemple, une certaine science grammaticale existe dans un sujet, à savoir dans l'âme, mais elle n'est affirmée d'aucun sujet ; et une certaine blancheur existe dans un sujet, à savoir dans le corps, et pourtant elle n'est affirmée d'aucun sujet."

    Je ne comprends pas "n'être affirmée d'aucun sujet". Prenons, par exemple, un vase rouge. La couleur rouge est dans le sujet (le corps) "vase". Mais, pourquoi le rouge ne peut pas être affirmé du vase ? On peut en effet dire : le vase est rouge.

    Merci d'avance pour vos réponses.

  2. #2
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    April 2005
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    Prenons ce vase rouge.

    La rougeur n'entre pas dans la définition du vase. La rougeur est une qualité sensible qui peut arriver (accident).

    En revanche, on peut parler du "rouge du vase", mais dans un sens plus large: il ne s'agit pas du vase en général, mais de ce vase.

  3. #3
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    April 2005
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    inversement, la rougeur n'existe pas en dehors du corps (c'est valable pour n'importe quel accident que de n'exister en dehors de la substance; ici, on parle d'une substance corporelle, de matière sensible). Mais on peut parler de la rougeur en général sans pour autant parler de tel ou tel corps particulier.

    Il s'agit en fait de la première abstraction: on sépare l'universel du singulier. On considère toujours les choses avec leur matière sensible, mais plus comme telle ou telle chose particulière. C'est pour ça qu'on peut parler de la courbure du nez, de la rougeur de la peau, etc.

    La seconde abstraction correspond à la mathématique: on élimine non seulement le singulier, mais aussi la matière sensible, pour ne garder que l'accident quantitatif: on ne parle plus de la courbure du nez ou de la rougeur du vase, mais de l'ovale ou de la fréquence.

  4. #4
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    May 2005
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    Salut Scop,

    Merci pour ta réponse.

    Oh là là, c'est difficile et je n'y comprends toujours pas grand chose...

    Citation Posté par Scop Voir le message
    Prenons ce vase rouge.

    La rougeur n'entre pas dans la définition du vase. La rougeur est une qualité sensible qui peut arriver (accident).
    Jusque là, je suis d'accord.

    Mais pourquoi, dans cet exemple, "rouge" ne peut pas être prédicat du sujet "vase" ? Car Aristote nous dit bien, à propos de l'accident particulier : " [il n'est] affirmé d'aucun sujet "... comprends pas...

    A la différence, l'accident universel est "dans un sujet et affirmé d'un sujet", ainsi la Science est dans un sujet (l'âme) et est affirmé d'un sujet (la grammaire est une (la ?) Science).

    Je comprends bien que le "rouge" de mon vase n'est pas un accident universel (on ne peut l'affirmer que du vase que j'ai pris en exemple). Par contre, la Couleur, si je comprends bien, est un accident universel : elle est dans un sujet (un corps) et elle peut être affirmée d'un sujet (le rouge est une couleur).

    Pour en revenir à ce que je ne comprends pas, à savoir pourquoi le "rouge" de mon vase ne peut pas être affirmé de ce vase, peut-être faudrait-il lire que l'accident particulier est dans un sujet et n'est affirmé daucun sujet sauf celui auquel il s'applique ? Qu'en penses-tu ? (De la même manière qu'on peut dire que la sustance première (la tode ti) ne peut être affirmée d'aucun sujet sauf celui dont il est question : on ne peut affirmer d'aucun sujet qu'il est Socrate, sauf de Socrate lui-même).

    J'espère que je ne suis pas trop confus...

  5. #5
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    April 2005
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    OK.
    Le mot qu'il manque peut-être, c'est nécessairement:

    Le fait que cette chose soit un vase n'implique pas nécessairement que cette chose soit rouge: TOUT vase N'EST PAS rouge.

    En effet, ça serait nécessaire si le rouge appartenait à la définition. En revanche TOUT vase EST un contenant. On peut affirmer la capacité de contenance d'un vase.

    En revanche, le rouge est bien DANS le vase, en ce qu'il ne peut pas exister en dehors: on ne peut trouver du "rouge pur": ça sera toujours un "quelque chose de rouge", que ça soit des pigments, du sang, de la tomate, etc.

    Le fait que ce début d'Organon puisse être confus vient du fait que c'est justement le début: Aristote part du "dire" pour comprendre ce qui est dit et comment on le pense. Les choses vont se préciser au fur et à mesure: dans la connaissance, on part toujours du plus confus pour aller vers le plus précis.

  6. #6
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    May 2005
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    Salut Scop,

    J'ai l'impression que mon dernier post (envoyé il y a quelques jours) ne veut pas s'afficher.

    Bref, merci pour ta réponse, je pense que j'y vois un peu plus clair sur cette notion d'accident.

    A+,
    Bruno.

  7. #7
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    September 2008
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    Par défaut Bravo

    Moi je trouve que c'est super bien expliqué. Mais qu'il est compliqué, cet Aristote! Ceci dit, j'adore ça. Courage, les fruits sont délicieux.

  8. #8
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    May 2005
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    Citation Posté par Scop Voir le message
    inversement, la rougeur n'existe pas en dehors du corps (c'est valable pour n'importe quel accident que de n'exister en dehors de la substance; ici, on parle d'une substance corporelle, de matière sensible). Mais on peut parler de la rougeur en général sans pour autant parler de tel ou tel corps particulier.
    Bonjour,

    Je reviens un peu sur ces questions.

    En fait, par "se dire d'un sujet", il faut comprendre : "entre dans la définition de telle chose", "fait partie de l'essence cette chose" ?

    Ainsi :

    - dans le cas du vase rouge, le rouge ne peut se dire du vase car le rouge ne fait pas partie de l'essence du vase (le vase pourrait être blanc, par exemple, et n'en serait pas moins un vase).

    - dans le cas où l'on dise "Socrate est un homme" : ici "homme" n'est pas un accident, c'est une substance seconde : "homme" fait partie de la définition de Socrate. On peut dire "homme" de Socrate. Par contre "l'homme" n'est pas dans Socrate : si Socrate meurt, "l'homme" continue à exister.

    Maintenant, une petite question :

    Si on dit : "ce vase est rouge clair" : ici, rouge est accident du vase, mais "clair" est-il accident de "rouge" ? Si c'est le cas, "rouge" est accident pour le vase et susbtance pour le "clair"... bizarre : une même notion peut-elle être à la fois accident (relativement à qque chose) et substance (relativement à qque chose) ?

    A+,
    Bruno.

  9. #9
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    April 2005
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    Le sujet est délicat, et je ne saurai m'y aventurer sans demander de l'aide des gens plus compétents.

    Il me semble que de parler de "rouge clair" n'est pas parler d'une substance rouge, dans la mesure où le rouge n'existe pas en tant que tel. Le rouge reste donc un accident.
    Cela dit, c'est vrai qu'on peut appeler "rouge" plusieurs couleurs (rouge clair/foncé, grenat, carmin, etc.). Ce qui impliquerait qu'on peut avoir des "accidents d'accidents"? Je n'y vois rien de choquant... A moins que chaque couleur corresponde à une classe arbitraire... car enfin, où s'arrête le rouge et où commence l'orange?

  10. #10
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    April 2006
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    209

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    N'est réel que l'individu ; aristote
    Aussi il existe des tas de notions accidentelles (qui décrivent)
    mais il existe (au sens propre) des individualités ; et dans ces individualités des universalités ; Socrate est réel parce qu'il est Un individu , comme une table tout autant, mais Socrate est aussi un "homme" , "homme" n'existe pas mais n'est pas un accident ; c'est une Idée, un concept, dont on ne peut pas retirer ceci ou cela, sans changer ce que cette idée définit ; mais dont on peut varier "blanc" "noir", sans que ces variations modifient en réalité l'essence elle-même ; en quoi donc la difficulté est non pas de désigner un individu (socrate ou la table), ni de varier les accidents (quotidien), mais de définir telle notion.

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