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Discussion: peut on différencier malhonèteté et raison

  1. #1
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    May 2008
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    Post peut on différencier malhonèteté et raison

    la question reste sérieuse malgré les apparences et je la reformule différèment

    ou commence la mpalhonnetete ?

  2. #2
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    April 2005
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    Pariiiis
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    La vertu de justice règle les rapports avec les autres, selon la raison. L'honnêteté permet de dire et faire les choses qui conviennent...

    Mais où est le problème?

  3. #3
    Date d'inscription
    April 2006
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    Dans ton fondement (je parle bien entendu du cogito)
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    La raison et la morale sont deux choses bien différentes.

    Pour la première, il y a un vrai/faux, pour la seconde, un bon/mauvais. Mais où commence le bon ? Où commence le mauvais ? Y a-t-il vraiment un bien et un mal en soi ? S'il est facile de dire que le vrai et le faux existent, dans la réalité même des phénomènes, ce n'est pas le cas du bon ou du mauvais. En matière de morale, il existe toutes sortes de thèses, contradictoires entre elles, sans parler des sentiments moraux qui soutiennent des positions opposées assez facilement.

    Comme disait Locke, dès qu'une opinion est morale, elle est contestable.

  4. #4
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    April 2008
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    Comme disait Locke, dès qu'une opinion est morale, elle est contestable.
    C'est marrant, mais un ami me disait hier que la contestabilité était précisément un caractère nécessaire - certes, non suffisant - permettant d'attribuer un caractère scientifique à une assertion.

    (Mais il ne cherchait pas par là à nier la possibilité de contester les opinions morales - je préfère d'ailleurs parler d'assertions morales, car à les qualifier d'emblée d'opinions, on leur ôte par avance toute solidité possible, et on réduit finalement la formule de Locke à n'être qu'une simple tautologie).

    Etant quelque peu rompu à la chose mathématique (pardonnez-moi le singulier, mais depuis que j’ai lu Bourbaki je suis devenu moniste) et à ses inébranlables théorèmes, habitué donc à une certaine forme de certitude (qui aura donné à ma pensée une sorte de pli qu’elle gardera, je le crains, encore longtemps, cela d’autant plus que j’exerce la trouble profession de plier à leur tour des générations d’élèves aux exigences discrètes mais implacables de l’angle droit), j’accueillis d’abord cette idée avec une certaine réserve.

    Car, quoi, enfin, me dis-je, la science, que serait-elle si elle n’était pas animée par la foi qu’une vérité est possible ?
    Si le mot foi vous gêne, préférez-lui alors conviction – mais cette conviction, d’où lui vient-elle ? D’où tire la science sa prétention au vrai ? Car c’est toujours pareil : il faut bien, à un moment donné, qu’elle décide de la vérité, qu’elle décide de sa possibilité. Il y a, en amont de toute affirmation, l’affirmation implicite de la possibilité du vrai. Si nous ne croyions pas à cette possibilité, il nous serait impossible de rien affirmer, tous nos jugements auraient pour nous un arrière-goût d’impuissance, de faiblesse constitutive – ce ne seraient plus des jugements. L’homme de science a d’abord, pour ainsi dire, l’audace de la vérité. Et cette audace n’est pas déterminée par des raisons : bien au contraire c’est cette audace qui donne confiance aux raisons, qui leur donne communique sa vigueur à elle, qui font que les raisons sont vraiment des raisons. Et tout viendra lui confirmer ensuite qu’il avait eu raison d’y croire. On ne combat pas le scepticisme par des raisons, parce que les raisons ne prennent corps qu’à partir du moment où l’on s’autorise de croire la vérité possible, acte auquel, précisément, le sceptique s’est refusé.

    Dira-t-on qu’il conteste la vérité ? Il se retrouve plutôt impuissant à formuler la moindre contestation, ayant déjà au fond tranché qu’il n’y avait rien à dire de rien. Tout autre me paraît la contestation, ou le doute scientifique. On doute d’une assertion lorsque les conditions de son affirmation ne nous paraissent pas encore réunies. Par exemple, d’où tirons-nous l’idée que la Terre est ronde ? Aujourd’hui, nous la tirons d’abord de photographies prises depuis le ciel. Or l’idée était déjà en route bien avant l’apparition de ces photographies, alors que rien ne permettait directement de s’en rendre compte, à s’en tenir aux témoignages que nos sens nous donnent de notre environnement immédiat. (Habitant la Beauce, je peux vous démontrer très facilement que la Terre est bel et bien toute plate, y’a qu’à venir voir !). C’est contre l’opinion que l’homme de science doit d’abord lutter, contre l’opinion de ses contemporains (ce qui peut aller jusqu’à lui coûter la vie : si son audace le consume trop, il risque parfois d’être véritablement réduit en cendres), mais aussi et sans doute surtout contre ses propres opinions. Là réside son honnêteté : il n’affirme rien sans aussitôt s’opposer à ce qu’il affirme pour le contrôler, le vérifier encore et encore, le confronter à d’autres affirmations, sans s’imaginer des adversaires, appeler à la barre de son jugement des thèses adverses, sans aller finalement chercher lui-même dans tous les recoins des occasions de douter jusqu’à ce que la place lui apparaisse nette, propre, achevée. Alors seulement son travail est terminé – mais sa porte reste toujours ouverte à de nouvelles contradictions, qu’il n’avait simplement pas aperçues étant donnée l’étendue de ses connaissances actuelles.

    C’est en ce sens, sans doute, que l’on peut dire que la contestation est inséparable de la vie scientifique.

    Et que la malhonnêteté commence chez celui qui refuse d’avoir à douter de ce qu’il dit, pour des motifs commandés généralement par l’amour-propre ou l’intérêt.

  5. #5
    Date d'inscription
    April 2008
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    Citation Posté par siderostat Voir le message
    C'est marrant, mais un ami me disait hier que la contestabilité était précisément un caractère nécessaire...
    Lire plutôt critère que caractère... mais bon, chipotage.

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