Dans un 1er temps, je crois qu'il faut que vous appréhendiez ce qu'est la poésie -pure et simple- pas vue à travers "l'oeil" de la caméra, ou celui du réalisateur.
La poésie est une manière allégorique d'exprimer un ressenti, une subjectivité.
Autrefois, dans le monde antique, cette subjectivité était travaillée académiquement. (D'où la versification, son rythme, ses coupes, ses redites, qui fondaient la fameuse musique du poète).
Je pense ainsi que Vous que Jacques TATI était un grand poète, dont la transmission se faisait, se disait par l'image et non le Verbe.
Pour le fameux CHANT GENERAL de Pablo Neruda (Mikis Théodorakis l'enregistra, le tourna à travers le Monde avec des choeurs fabuleux) il en proposa une dimension lyrique, puissante et non poétique.
Je ne suis pas certaine que les thèmes guerriers et politiques contiennent une poésie -elle se situe ailleurs, autrement - ainsi que je le disais plus avant. l'allégorie, la subjectivité n'existent pas dans des faits constatés, prégnants.
Costa GAVRAS ne fait pas de poésie dans ses films, il montre, démontre des mécanismes qui sont VRAIS et non subjectifs.
La poésie est une vision, une expression non-dite - elle est sans poncifs- (même si elle s'écrit) aie aie aie comment dire qu'elle est volatile et personnelle, et qu'on en fixe les règles soi-même, qui peuvent être contestées.
Les meurtres, les constats, peuvent être amplifiés, (pour la scène, le conte, l'exemple, l'enseignement - comme dans les opéras (vie = mort) de manière lyrique (puissante ou plus atténuée) mais demeurent une REALITE, un récit exact du chemin initiatique du chemin de VIE.
Pablo NERUDA fait de la poésie par et dans le texte, c'est dans sa manière de l'expliquer qu'il est poète - sans cela c'est du journalisme.. tel GAVRAS et tant d'autres (pas seulement) VAJDA est un poète -politico mystique), BERGMAN oh combien...de l'âme... qu'il explique à l'aune de son propre prisme, et non pas celui de l'humanité en général.
Nous sommes tous un Univers minuscule, correspondant à l'oméga de ce dernier, mais BERGMAN lui s'exprime après en avoir vécu et ressenti, dans sa chair, son cerveau, sa propre mémoire, ses tourments... ce qu'il invite à comprendre.
Celui qui regarde et explique la guerre, fait oeuvre de journaliste, il peut être compassionnelle grandement, mais ne demeure de conteur.....même avec un certain style.
Stephane MALLARME assez ésotérique pour certains s'exprime allégoriquement avec son ressenti. Il n'explique pas son vécu, qu'en ayant interrogé ou regardé, l'autre, les autres.
Je ne sais si je me fais comprendre. Pour votre amie d'ici c'est tellement évident.
Sourire, courage et tendresse