Ouaip, questionnement intéressant ma foi ;-)
La vérité. Existe-t-elle en tant que concept, indépendament d'une existence factuelle et singulière dont elle constitue théoriquement le prédicat: machin est vrai.
De même on peut se poser la question de la facticité. Qu'est-ce qui est faux?
Admettons le prédicat "vrai" dans un jugement. Quel critère, ontologique peut-être, permet d'en saisir le sens?
Une idée vraie l'est -elle par le fait qu'elle est claire et distincte? Par le fait qu'elle est adéquate et représente fidèlement son archétype? Par le fait qu'elle contient à la fois son essence réelle et son essence réelle, comme une représentation qui contient son original? Par décision commune et convention? Par son objet universel? Ou au contraire par sa singularité? Y a-t-il une corrélation entre ce qui est ou ce qui n'est pas, et ce qui est vrai ou faux? Et enfin, en supposant que l'on puisse identifier un critère indubitable de vérité et de facticité, ne faudrait-il pas que ce critère contienne lui même son propre principe, de sorte qu'on ne puisse pas poser la question de sa propre vérité? Et bien d'autres questions.
Bien que le nominalisme et le relativisme soient des manières très (trop?) simples d'éluder le problème, je ne peux m'empêcher de les accueillir à bras ouvert. Après-tout, comme disait ce cher Protagoras, l'Homme n'est-il pas "la mesure de toute chose"?