Et si je te dis que pour Hume, il est impossible de savoir si les couches géologiques existent réellement hors de la perception? Si elles existent, peut-être qu'elles ne sont pas du tout comme on les perçoit (ce qui revient au même). Hume est phénoméniste: la seule réalité que les idées représentent fidèlement, ce sont les impressions (or, une impression n'est pas dans les choses, mais dans la pensée). Pour lui, toute inférence tirée des impressions est une fiction (puisque l'inférence n'a pas d'archétype, donc elle est inadéquate).
Le temps, la conscience, le Moi, l'espace, tout ce qui, chez d'autres philosophes, constituent les principes transcendantals de la connaissance, ou le support de l'existence substantielle et objective, Hume en fait des relations, c'est-à-dire des opérations de l'esprit, c'est-à-dire des fictions.
Et même l'esprit, en tant que nous le percevons par réflexion, est une fiction: un agglomérat de perceptions, liées (donc mises en relations) donc l'esprit n'est pas une chose ou une substance, c'est une idée, qui plus est inadéquate (elle ne représente aucune impression simple).

Donc Hume te dirait: "f.u.c.k the couches géologiques and all the inférences that on en tire".

La conscience, pour Hume, ne se meut à travers le temps que parce que nous avons l'idée fictive de conscience et l'idée fictive de temps. Donc autant dire qu'il est impossible de savoir s'il existe une conscience, impossible de savoir si elle se meût, et impossible de savoir s'il existe une temporalité continue dans laquelle elle pourrait se mouvoir.


Donc nous ne sommes pas humains parce que nous avons une conscience (ou que nous sommes une conscience), nous sommes humains justement parce qu'il y a un "nous", c'est à dire un fiction.

Tu vois ce que je veux dire?

Dernière chose:
Tu peux me dire ce que tu veux, que l'évidence prouve le contraire, qu'il y a bien un Moi qui pense, et qui est le support de ces fictions,etc... ça n'empêchera pas Hume de te répondre "que tu dis". Et plus sérieusement, ça n'empêchera pas Hume de te répondre que nous le concevons comme cela parce que nous ne pouvons le concevoir autrement. Mais cela ne veut pas dire que c'est vrai pour autant.