Posté par
Showdown
Salut à tous,
En TP, j'ai trouvé un sujet intéressant : les relations entre les concepts de liberté et de bonheur.
L'opinion "populaire" (c'est-à-dire courante) veut que la liberté permette de chercher le bonheur, et que le bien suprême de l'humanité soit justement ce bonheur.
D'un autre côté, Tocqueville a dit que "ceux qui cherchent la liberté pour autre chose qu'elle-même sont faits pour servir". C'est cette opposition qui m'a poussé à réfléchir là-dessus.
Voici mon plan (c'est encore synthétique) :
I – Liberté comme moyen d’atteindre le bonheur
- Opinion « populaire », « sens commun », on ne peut être heureux en n’étant pas libre mais on peut chercher le bonheur grâce à la liberté dont on jouit
- Utilitarisme : en étant libre, on peut gérer son propre bonheur
Transition : est-on vraiment libre avec l’utilitarisme ? Cette gestion arithmétique permet-elle vraiment de conserver sa liberté ?
II – La liberté n’est pas limitable à la recherche du bonheur individuel
- Tocqueville : liberté politique permet un ensemble de valeurs collectives, non limitées à un bonheur individuel – d’où il suit qu’une pure recherche du bonheur individuel serait égoïste, un repli sur soi, un abandon de la politique
- Existence collective, non individualiste, où la quête du bonheur individuel ne doit pas prendre toute la place – seule cette existence collective garantit la liberté de chacun au sein du tout, et empêche l’individu de devenir pur isolat
- Transition : trop peu d’individualisme fait risquer un néo-holisme, un état totalitaire. Comment passer outre ?
III – Liberté comme sublime, volonté de puissance, instinct, spontanéité (dasein)
- Bonheur, non à l’extérieur, mais en soi s’il existe – nous sommes décideurs de notre état d’esprit – volonté de puissance, elle seule permet à l’individu de garder sa liberté ; ni recherche aveugle des plaisirs, ni embrigadement dans un collectif envahissant, mais quête pour garder sa liberté en tant que spontanéité et tendance à se poser des questions
- Dasein, être-là qui se pose des questions + spontanéité humaine, prise à la base de la liberté ; seul l’effort sur soi-même, la curiosité et ses conséquences, garantissent à l’homme de pouvoir faire des choix et agir avec une certaine marge de manœuvre (due à ses réflexions et à sa volonté). Il s’agit bien de liberté, car l’homme peut choisir les questions qu’il se pose et sa propre démarche tant qu’il ne se retrouve pas soumis à une fausse liberté (la recherche des plaisirs ou l’embrigadement politique)
- Néanmoins, peu d’hommes ont le tempérament d’assumer une telle manière de vivre et ce sont les deux premières qui sont adaptées aux masses. Cf. l’opinion populaire et ceux qui prétendent la dépasser par une politique de masse qui ne conduit au fond qu’au totalitarisme. Pour les masses, le bonheur réside dans la jouissance matérielle, la satiété et la spiritualité qui les empêche de se lasser des plaisirs éphémères – la preuve, les gens las de la sociétés de consommation cherchent le salut dans un regain de spiritualité. « L’indépendance est le privilège des puissants ! »
J’hésite un peu à mettre cette troisième idée dans ma dissert et je songe à l’édulcorer, voire à la remplacer. Non que je n’assume pas mes thèses, mais j’aimerais éviter de me faire sacquer par un prof qui ne partage pas forcément mes vues et qui risque de les trouver « extrémistes ». Si je devais édulcorer ou remplacer la dernière idée, qu’est-ce qu’il pourrait y avoir à la place ?