Ce fourre-tout chimérique que Claude de Borto appelle "science" ne doit pas être le bouc-émissaire d'un quelconque combat écologique pour sauver la planète. Qu'est-ce que la science, sinon l'ensemble des actions humaines pour décrire le réel, et pour découvrir des moyens formels et empiriques d'y parvenir. Le problème n'est pas dans cette tendance de l'activité humaine, et la campagne de guerre que tente Bortoli est toute aussi chimérique que son système du Monde.
Je n'ai pas la prétention à pouvoir désigner du doigt le coupable de l'évolution de notre environnement, mais je pense qu'en fouillant du côté de l'orgueil, on ne doit pas en être loin. La passion d'orgueil, qui est la dynamique du fait social, réside dans toute entreprise d'échange, et son développement le plus abouti à ce jour, selon moi, c'est l'économie mondiale de marché et l'ensemble des industries de l'énergie qui la font tourner. La passion d'orgueil anime l'industrie à travers la concurrence et la volonté de monopole.
Tant que le fonctionnement du partage de l'énergie mondiale ne sera pas rationnel, et sera animé par la passion d'orgueil, l'évolution de l'environnement continuera d'accélérer.
C'est la raison, et non pas la croyance aveugle, qui doit être le cheval de bataille des causes écologiques.
L'activité scientifique, elle, n'a qu'une prétention intellectuelle de connaissance. Elle n'a aucune influence sur l'environnement, et ne correspond qu'à un désir de savoir (j'en conviens, animé lui aussi par la passion d'orgueil).
C'est la mise en pratique industrielle des découvertes scientifiques au sein de l'économie de marché qui pose réellement problème... Je pense.
Et pour répondre à elbaid:
à mon avis, Cioran met plus en garde contre les affirmations dogmatiques, et légitime la recherche fondée par un questionnement.
Biz biz ;-)