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Discussion: Sartre: Critique de du noème de Husserl

  1. #1
    Date d'inscription
    March 2008
    Messages
    4

    Par défaut Sartre: Critique de du noème de Husserl

    bonsoir,
    je suis en terminale S, et je m'interesse en ce moment à la phénoménologie, mais là j'arrive pas à percuter...
    Quelqu'un pourrait-il m'expliquer, ne serait-ce que brièvement, cete phrase de Sartre:

    "Mais dès le moment qu'il [Husserl] fait du noème un irréel, corrélatif de la noèse, et dont l'esse est un percipi, il est totalement infidèle à son principe."

    (L'Etre et le Néant, introduction)


    Merci de votre aide!

  2. #2
    Date d'inscription
    May 2005
    Localisation
    perpignan
    Messages
    744

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    boa ! tu sais...l'un critique la Noèse de l'autre alors on se retrouve a un stade avancé de Noétique supérieur et l'intention de l'un étant de dénoètisé l'intention de l'autre avec comme seul résultat...celui de compliquer une Noèse générale déja PAS MAL dificile a comprendre...
    jE DIRAIS QUE LES DEUX sont de sacrés phénoménes !

    ...désolés...

  3. #3
    Garrisonsdicks Guest

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    Sartre simplifie un peu la théorie de la corrélation noético-noématique, en en faisant une sorte de phénoménisme à la Berkeley.
    Théoriquement, pour Husserl, le sens de tout objet est donné par la conscience.
    Le Sujet perçoit d'abord un champ homogène et indifférencié (le champ de "pré-donation"), duquel se détachent des contrastes, qui vont attirer l'intérêt de la conscience. Ensuite, la conscience forme à proprement parler les objets à partir des jugements qu'elle opère sur les contrastes du champ de pré-donation. Dans ce sens, c'est le sujet qui donne aux objets leur identité, qui n'existerait pas sans lui. Ces objets, dont le sens a été donné par la conscience, Husserl les appellent des noèmes.

    L'esse est percipi est le principe premier de l'immaterialisme de Berkeley: "être, c'est être perçu, ou percevoir, ou vouloir". Mais Berkeley (ni Husserl), ne cherche pas à démontrer que les objets n'existent pas en dehors d'un sujet qui les perçoit. Berkeley justifie leur ispéité (= le fait qu'ils existent par eux-même, indépendament de tout autre objet) par le fait que tout objet est connu de Dieu. Husserl les fait appartenir au "Monde de la vie", l'ipséité elle-même, c'est à dire qu'il y a bien des objets qui causent en nous des impressions, mais que la noèse (ou la relation noétique que l'on entretien avec ces objets), qui est le mode de relation selon lequel on va donner tel ou tel sens à telle ou telle impression (souvenir, peur, envie, etc..) ne nous permet pas de les percevoir tels qu'ils sont réellement, ni d'en connaître l'essence réelle. D'où l'intérêt de la réduction éidéitque (dont le principe fondamental est l'epochê), qui est une sorte de mise entre parenthèses de tous nos présupposés sur le monde, pour pouvoir décrire les objets tels qu'ils sont réellement.

    Sartre a un peu une vision minimaliste des théories Husserliennes (à moins qu'il ne fasse de la corrélation noético-noématique un frein pour la réduction éidétique, allez savoir, c'est un si mauvais philosophe).
    En plus de ça, même si Husserl leur doit beaucoup, il a toujours réfuté les thèses empiristes. Le comparer à Berkeley, c'est pas vraiment lui faire honneur. Merci Sartre, continue à écrire des pièces de théâtre, et laisse la phénoménologie en paix!
    Bisou!

  4. #4
    Date d'inscription
    March 2008
    Messages
    4

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    Merci beaucoup pour cette réponse!
    C'est vraiment très intéressant et exposé de façon claire!
    merci encore...

  5. #5
    Date d'inscription
    April 2006
    Messages
    209

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    Sartre n'est peut-être pas un grand philosophe, il est pourtant difficile de faire comme si il n'avait pas existé...
    Donc.

    Il est apparent que Husserl est très excellent, et qu'il autorise et plante que le donné de notre être est digne de mille attentions ; ce sont des pans entiers de réalités humaines qui ont droit de citer à partir de là.
    Mais quant à dénicher une organisation des "essences" qui serait indépendamment de l'aventure du sujet (cad une méta compréhension en somme, une sorte de super discours qui ressemble au fond au Discours métaphysique classique),
    Il est apparait que ça ne fonctionne pas.
    En quoi donc, Sartre au moins, à la suite de Heidegger, replace à nouveau.
    Replace quoi ?
    Ce qui est le cœur même de la philo ; à savoir ; comment est le sujet face à l'être ?
    Il est sans doute aucun une série de conquêtes quant à la cohérence (possible, réelle, hypothétique, etc) du discours en soi ; du discours idéal.
    Mais la philo se sert de ces techniques à d'autres fins ; depuis le début, ça dit bien ce que ça dit ; comment existe t on en l'être ? (et bien sur qu'est-ce que l'être ?)

    C’est la position du sujet qui se joue dans le discours, au travers du discours (du discours comme possible unique de compréhension, mais en tant que moyen ; la fin en est toujours autre et externe, dans l'être justement).

    ainsi Sartre peut laisser tout le donné humain dans le Monde, puisque le libre sera justement ce qui va en chaque situation s'user à dépasser cette situation.
    ce qu'il continue comme phénoménologie, ça n'est pas la description d'états de conscience, mais l'activité de la conscience dans le concret même, là où il n'y a encore rien, elle invente (ou elle crée dans le meilleur des cas). non pas une vérité déjà là, mais des vérités par encore là.

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