bjr!!j'ai un texte a préparer de Paul RICOEUR!et je n'arrive pas a tout comprendre!!merci d'avance pour votre aide...

L'objéctivité de l'histoire et la subjectivité de l'historien!

Nous attendons de l'histoire une certaine objéctivité,l'objéctivité qui lui convient:c'est la que nous devons partir et non de l'autre terme.Or qu'attendons nous sous ce titre? l'objectivité ici doit etre prise en son sens epistemologique strict:est objectif ce que la penséeméthodiqu a élaboré,mis en ordre,compris et ce qu'elle peut ainsi faire comprendre.cela est vrai des sciences physiques,des sciences biologiques;cele est vrai aussi de l'histoire.nous attendons par conséquentde l'histoirequ'elle fasse accéder le passé des sociétés humaines a cette dignité de l'objectivité.cela ne veut pas dire que cette objectivité soit celle de la physique ou de la biologie:il y a autant de niveaux d'objectivité qu'il y a de comportements méthodiques.nous attendons donc que l'histoire ajoute une nouvelle province a l'empire varié de l'objectivité.
cette attente en implique une autre:nous attendons de l'historien une certaine qualité de subjectivité,non pas de subjectivité quelconque,mais une subjectivité qui soit précisement appropriée a l'objectivité qui convient a l'histoire.il s'agit donc d'une subjectivité impliquée,impliquée par l'objectivité attendue.nous pressentons par conséquent quil y a une bonne et une mauvaise subjectivité,et nous attendons un départage de la bonne et de la mauvaise subjectivité,par l'exercice meme du metier d'historien.

ce n'est pas tout:sous le titre de subjectivité nous attendons quelque chose de plus grave que la bonne subjectivité de l'historien;nous attendons que l'histoire soit une histoire des hommes et que cette histoire des hommes aide le lecteur,instruit par lhistoire des historiens,a édifier une subjectivité de haut rang,la subjectivité non seulement de moi meme,mais de l'homme,n'est plus exactement epistémologique,mais proprement philosophique:car c'est bien une subjectivité de reflexion que nous attendons de la lecture et de la méditation des oeuvres d'historien;cet interet ne concerne deja plus lhistorien qui ecrit l'histoire,mais le lecteur-singuliérement le lecteur philosophique-,le lscteur en qui s'achève tout livre,toute oeuvre,a ses risques et périls.

Paul RICOEUR,Histoire et Vérité,Seuil,1964