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Discussion: Peut-on être homme sans être citoyen ?

  1. #1
    Date d'inscription
    December 2007
    Messages
    5

    Par défaut Peut-on être homme sans être citoyen ?

    Peut-on être homme sans être citoyen ?

  2. #2
    Date d'inscription
    January 2008
    Localisation
    France/centre
    Messages
    1 460

    Exclamation Peut-on être homme sans être citoyen ?

    Le mot citoyen s'applique à une personne demeurant dans une ville, celui qui pour y demeurer à le "droit de cité"..
    Dans un sens plus large, c'est un individu qui mettrait en oeuvre un certain sens "civique" (appliquerait les règles régissant - la commune, la ville, la région, le pays).

    Le lieu où il demeure lui apporte certaines prestations (telles : eau courante, routes, levage des ordures ménagères, mais pas seulement), il y paye des impôts, s'acquitte de charges relevant de prestations qu'on lui sert.
    A cet égard il y a échange.

    Le sens civique entend par conséquent : Droits et obligations.

    Ensuite, pour la mise en place de cette structure d'échanges qu'est la cité, la politique - de quelque bord qu'elle soit -
    met en oeuvre son application.

    Il est donc vivement recommandé, de voter pour des choix que l'on aimerait voir se faire jour sur la commune dans laquelle nous nous sommes fixés.

    La citoyenneté peut aussi se penser différemment. Intérêts et participation associatifs, relais conviviaux, écoute, participations, etc....

    Être citoyen ce n'est pas se ressentir comme "étranger" à ce qui nous entoure, mais tenter d'y participer.

    C'est un peu cela, se sentir "acteur", même dans de moindres mesures à la vie du territoire qui nous accueille, ou que l'on choisit pour vivre.

    L'homme (bipède pensant, vivant) peut ne pas avoir ou ressentir cette notion de citoyenneté, mais alors, il faut qu'il soit ermite (pas d'eau, pas de route, il cultive sa propre nourriture, il n'entretient aucun échange, n'a pas de TV, ni radio, ne lit pas la presse (l'imprimerie passant aussi par une chaîne humaine).....

    La société rend l'humain nécessairement interdépendant, donc qu'on le ressente ou non, citoyen d'une communauté.

    Développez votre sentiment quant à ces précisions. !!

  3. #3
    Garrisonsdicks Guest

    Par défaut

    Il est pour moi impossible de penser la notion de citoyenneté sans présupposer celle d'Etat, et même à proprement parler, de société civile.
    Les regroupements d'Hommes, nous dirait Hobbes, qui sont constitutifs de la société, ont pour fondement les passions d'orgueil qui poussent les individus à se comparer. Mais cet état naturel de la société est fragile et éphémère puisqu'il ne met en relation les individus que sur le mode du conflit.
    Pourtant, la passion d'orgueil est vitale tant qu'il existera, je dirais, des relations d'intersubjectivité (la conscience et l'intrusion de l'Autre dans la vie solipsiste du Moi motive spontanément l'orgueil et je ne peux m'en défaire). Cela se passe à l'état naturel de la vie sociale. Mais puisqu'il n'y a pas d'équilibre ni de pouvoir immanent de subsistance dans le regroupement passionnel, les groupes sociaux ont recours à l'artifice de l'Etat, qui permet la vie passionnelle, tout en la cadrant et en la limitant à l'aide du droit positif.
    Cette transcendance de l'Etat est une condition nécessaire à la subsistance de la société. Cependant, elle ne suffit pas à faire des individus des citoyens. En effet, un Etat qui serait uniquement transcendant, c'est-à-dire dont le droit positif est imposé par des souverains ex-lex, fait des individus qui lui sont soumis des sujets (au sens de sujet du Roi). Il faut donc une part d'immanence dans l'Etat (le contrat social de Rousseau est l'exemple type de l'immanence de l'Etat), c'est-à-dire que l'Etat doit être à la fois une res publica, mais aussi et surtout accepter le principe de la lex cornelia: le souverain, le magistrat qui légifère, doit être lui aussi soumis aux lois qu'il promulgue.
    Bref, ne nous éloignons pas trop du sujet: peut-on être homme sans être citoyen?
    Sans problématiser (je sais, c'est pas bon, mais c'est pas à moi de le faire), je propose un argument aristotellicien que tu pourrais inclure dans ton plan dialectique:
    à partir de ce que j'ai dit sur l'équilibre nécessaire entre transcendance et immanence de l'Etat, on peut dire que l'Homme n'est qu'Homme en puissance, tant qu'il ne participe pas de cette machine souveraine qu'est l'Etat, qui est la condition même de sa qualité de citoyen. Puisque l'Homme est un animal social, il ne peut se réaliser en tant qu'homme, être Homme en acte, que dans le contexte d'une société civile régie par l'Etat. Car hors de l'Etat, les sociétés d'Hommes ne sont qu'agrégats d'individus luttant par orgeuil pour asseoir leur singularité. Il ne s'agit plus de vie sociale, mais d'une vie dans l'intersubjectivité, d'un réseau de relation d'individualités sur le mode du conflit. Et de ce fait l'Homme n'y est plus qu'Homme en puissance, non encore réalisé en tant qu'Homme, peut être jamais même.

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