Salut tout le monde!
Je ne suis pas théologien, et je ne connais que très peu la Bible (Nouveau ou Ancien Testament).
En allant gambader autour de ma fac, attendant de pouvoir aller voter à propos de la LRU et du blocage de l'Université, je chantais gaiement un air de ELO (merci elbaid) quand tout à coup je me suis retrouvé face au grand bâtiment de briques rouges des Mormons. Et devant la grande stèle indiquant "Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours", je me suis retrouvé à refléchir, sans savoir pourquoi, à l'expression "Dieu a façonné l'Homme à son image".
Elle est plutôt étrange, cette expression. Je ne sais d'ailleurs pas d'où je la connais (un film, sûrement). Mais elle m'a posé un sacré problème de concentration lorsqu'il a fallu se plonger de le choix crucial qui allait changer le monde: maintenir ou non le blocage de la fac.
Pour l'heure, debout devant le temple mormon, avec des restes de ELO dans la tête, je me suis mis à déblatérer tout seul au sujet de l'image de Dieu.
Littéralement, cela signifierait que l'Homme est une imitation, ou une représentation de Dieu. Et là je me pose une question stupide: Dieu et l'Homme sont-ils une seule et même chose. D'aucuns me diront que Dieu est tout ce qui est. Alors l'Homme aussi.

C'est là que mon problème surgit. Si Dieu est l'archétype de l'Homme, cela signifierait deux choses différentes.
Premier choix: Dieu a des bras, des jambes, une tête, des yeux, un cerveau, une masse, une étendue, un vécu. Dans ce cas, C'est un Homme. Lequel? Ne me posez pas la question. Jésus, je pense, puisque la sainte trinité pose Dieu comme étant à la fois le Père, le Fils, et le Saint-Esprit amen.
Deuxième choix: Dieu est immatériel. Il n'a donc pas de masse, pas de forme, pas d'étendue, et aucune existence géographique, aucune place dans l'espace. Il est en plus éternel, donc Il n'a aucun vécu puisqu'Il est hors de toute temporalité. Et dans ce cas, s'il a fait l'Homme à son image, l'Homme a d'abord du être immatériel et éternel. Ici on quitte tout espoir de rationnalité, ne me demandez donc pas comment des êtres qui étaient immatériels et éternels ont pu se retrouver un jour avec une étendue et une solidité, donc une place dans l'espace, et un vécu, donc une place dans le temps. De toute façon, les voies du Seigneur sont impénétrables, ce qui signifie en langage fidéiste "la raison n'a rien à faire avec la foi".
Là où c'est vraiment bizarre, c'est que Dieu a décidé un jour, comme ça, alors qu'il était en colère qu'on ait touché à son verger, d'incarner les Hommes. L'incarnation est une vengeance divine, le courroux du Seigneur. On le voit bien: Jésus, Dieu incarné, représente le calvaire de l'Homme.

Ce qui nous amène à une conclusion biscornue. D'abord, Dieu est un Dieu vengeur. Ce qui signifie qu'Il est soummis aux passions comme la colère et la satisfaction. Dans ce cas rien ne nous dit qu'Il n'est pas égoïste. Il a façonné l'Homme à Son image. L'Homme a été un jour immatériel, éternel, omnipotent, omniprésent, omniscient. Et Dieu préférait être tout seul, finalement. Il a donc dénué l'Homme de toute raison et de toute connaissance. Mais c'était sans compter sur le serpent et sur la tentation. Un être éternel, immatériel, omnipotent et omniscient et qui en plus est capable de raison et de réflexion est forcément Dieu. Et l'Homme y a prétendu en goûtant au fruit défendu. Pour se venger, et pour avoir seul la prétention à être un démiurge courroucé, Dieu, qui donne et qui reprend, a donc incarné l'Homme. Il lui a dit: "toi mon p'tit bonhomme, tu vas mordre la poussière".

Alors je pose la question: l'attitude de Dieu est-elle légitime?
Vous allez me dire: on n'en sait rien, il paraît que foi et raison sont incompatibles. Je réponds que c'est ce que disent les fidéistes. Mais nous, en tant qu'êtres doués de raison grâce au fruit de la connaissance, nous pouvons prétendre à la divinité. C'est pas juste!

Après ces réflexions, je suis parti, parce que Elder Potter et Elder Dick sont venus me filer un tract sur Joseph Smith.