Plusieurs choses différencient une dictature d'une démocratie. On pourrait dire qu'il n'y a qu'une seule différence, à savoir que dans une démocratie, on est libre, et que ce n'est pas le cas dans une dictature. Mais ce serait un peu court, et on ne dirait pas de quelles libertés on parle.
On peut définir la liberté, en politique, comme le droit à faire ce qu'on veut, dans une certaine limite. Ma liberté est garantie par les limites de celle d'autrui, et inversement. Le problème de la dictature, c'est que le tyran dispose a priori d'une liberté absolue : il a tous les droits et, face à lui, le peuple n'en a aucun. Mais, a posteriori, le tyran est le plus lésé : il est esclave de ses esclaves ! Car si son peuple se révolte ou s'arrête de produire, il est cuit. Le tyran est toujours soumis à ce risque. En démocratie, ce n'est pas le cas : le peuple n'a pas besoin de renverser son président pour recouvrer sa liberté (en supprimmant la liberté absolue de ses chefs), puisqu'il l'a toujours. S'il ne l'a plus, c'est qu'il n'est pas, ou plus, en démocratie.
La démocratie garantit la liberté de mouvement à ses citoyens. Tout citoyen doit être libre de vivre où il veut (dans le respect de la propriété privée, évidemment) et de faire le travail qu'il veut. Il peut occuper une place bien définie dans la société, mais aussi changer cette place s'il le veut. Dans une dictature, la liberté de mouvement est restreinte : il faut signaler ses déplacements à l'autorité, on ne peut pas démissionner de son travail ou habiter où on le souhaite, etc.
Je précise, néanmoins, qu'il est parfaitement démocratique d'interdire aux immigrants clandestins l'accès au territoire. Puisqu'ils ne sont pas citoyens du pays, ils n'ont pas de droits de citoyens, seulement des droits d'homme.
Il y a aussi la liberté d'expression ou de pensée. On doit être libre, en démocratie, d'avoir les opinions que l'on veut, de croire en ce que l'on veut. A cet égard, la pluralité des partis est essentielle. On peut aussi dire que l'interdiction de certaines thèses (par exemple, les thèses révisionnistes) pose problème : au nom de la non-offense envers une communauté, on interdit les recherches si elles ne fournissent pas un résultat voulu par les dogmes du gouvernement. Je ne suis pas révisionniste et je ne crois pas aux thèses révisionnistes, mais je pense que le droit de croire en les thèses de son choix est sacré, et même consubstanciel à la liberté humaine. Si on est obligé d'adopter certaines croyances, peut-on parler de liberté intellectuelle ? Il y a une différence entre croire en quelque chose, ne pas croire en quelque chose et se servir de ces croyances pour pourrir la vie de quelqu'un. Or, les lois historielles mettent tout ça dans le même sac.
Pour en revenir au sujet, la dictature oblige les citoyens à croire en certains dogmes, sous peine de sanctions. Elle contraint les citoyens à avoir une pensée cadrée par l'état, et appelle ça, la plupart du temps, une "rectitude morale".
Soit dit en prenant en compte la différence, entre la simple croyance, et l'utilisation contre autrui (sous certaines conditions) de cette croyance. Sachant que la deuxième peut et doit être interdite, et ce afin de garantir l'ordre dans la société.
Il y a d'autres différences entre démocratie et dictature. On pourrait écrire beaucoup plus à ce sujet, mais je suis trop fatigué pour aller plus loin