Comte est un positiviste, et sa manière de penser est holistique. Comme Hegel, dont il se place en héritier, il tente de voir les principes qui régissent le particulier à partir du tout, et d'abord les principes qui régissent le tout, plutôt que l'inverse. D'où une pensée moins individualiste que celles des Lumières.
Dans cette citation, il estime que c'est la société qui a façonné l'individu, que c'est de la société que nous tirons tout ce que nous sommes (et tout ce que nous possédons).
Il n'a pas complètement tort : sans société, nous n'aurions pas (ou peu) d'expériences sociales. Néanmoins, nous avons une part de libre arbitre qui nous permet de choisir nos relations, donc nos expériences. La société est là, mais c'est nous qui changeons nos perceptions et notre existence en son sein.
En fait, la société est le résultat des volontés de tous les individus : c'est pour cela que des moeurs trop individualistes conduisent à une certaine anarchie, ou à une vertu vidée de sa substance, qu'on promeut uniquement pour maintenir un ordre de facade (cf. Hume et ses écrits sur la vertu).