Soupe dans un bol? Kezako?
C'est un peu démodé le dualisme de l'esprit et du corps non?
Revenons-en aux phénoménologues. L'esprit, que j'appellerais conscience, parce que au final c'est par la conscience que s'effectuent les opérations mentales (intuition des phénomènes, reflexion des formation des concepts, relation noético-noématique, etc...). La conscience est conscience de; elle n'est pas une entité à l'intérieur du sujet, mais un mouvement du sujet vers les phénomènes, donc si on veut parler en termes de dualité, une exteriorisation de l'esprit vers le monde. Or pour connaître le monde, l'esprit (qui est pure intelligence) doit y être encré. C'est la fonction du corps. La conscience, en tant qu'intentionnalité n'est pas qu'intelligence, elle est aussi corporelle: sans corps, pas de connaissance du monde, donc pas de concience, donc pas de sujet. Ainsi je ne suis pas une "soupe dans un bol", ou, comme le dit si bien l'une des premières méditations de Descartes, un "pilote en son navire". L'esprit sans corps n'existe pas, tout simplement parce que l'esprit en tant qu'entité singulière n'existe pas. Le sujet n'est pas un esprit dans un corps, mais il est conscience intentionnelle, c'est à dire un esprit et un corps, non autonomes l'un par rapport à l'autre, ni même complémentaires, parce que l'esprit et le corps tel qu'il est pensé dans la phénoménologie statique sont une seule et même chose singulière: le sujet intentionnel.
(rappel: intentionnalité=acte de visée d'un objet; noème=objet ou phénomène visé, noèse=façon dont l'objet est visé - souvenir, perception, désir, etc...)
J'aurais tendance à dire au contraire que le nourrisson est entièrement "soif de connaissance": c'est à ce stade de la vie que l'on assimile le plus de choses (langage, logique, subjectivité, socialisation, etc...). L'âge ne nous confère pas forcément une "soif de connaissance", mais plutôt un désir extrèmement fort d'explications (on en revient à l'omniprésence du "pourquoi").elbaid:
et en plus on pourait critiquer toutes l'ingratitudes que l'on possede dans le berceau....et il faut bien reconnaitre que l'etre a sa naissance se contente que de nouriture corporele....tandis que l'age nous confere une soif de connaissance , de vérité , de justice ; la nouriture spirituelle ou intelectuelle seraient elle d'une absolu nececessité....comme l'on nouri notre corps , notre esprit se nouri de la meme facon..
Pour ce qui est de la nourriture spirituelle, comme je ne pense pas en l'existence de l'esprit comme chose, substance singulière, j'ai du mal à concevoir l'idée de soif ou de faim de l'esprit. Ce que vous appelez "soif de connaissances", je l'appellerais curiosité. Le sujet est curieux, parce qu'il cherche à savoir qui il est, ce qu'il est par rapport au reste du monde, ou tout simplement parce qu'il cherche à se divertir (la lecture de sciences et avenir ou les documentaires débiles de la BBC ne répondent pas forcément à un désir de connaissances, mais sont aussi une source de divertissement).