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Discussion: La démence

  1. #1
    Date d'inscription
    February 2007
    Localisation
    Val d'Oise
    Messages
    44

    Par défaut La démence

    La démence (Sonorité très Ferréenne)


    La démence c’est ça…
    C’est tout ce que je vois de sept heures à minuit
    Le jour qui se lève et sa mélancolie
    C’est le bouton pressé de la télévision
    C'est la mort en direct qui montre ses jupons

    Avec une folie… qui passe dans ma tête
    Celle qu’on dit jolie… Aux douces épithètes
    Celle que je m’écris comme on dresse un contrat
    Qui me fait les mains lisses et qu’on ne lira pas

    La démence c’est ça…
    Toujours la même chose
    L’inconscience publique rejoignant la psychose
    C’est l’accent basané qui pose nos alarmes
    La peur qui nous fringue au cœur comme une arme

    C’est celle qui se vend au journal de vingt heures
    La mort à tous les sangs qui compte pour du Beur
    La misère vitrinée qui règle tous ses comptes
    Qui sert d’apéritif pour avaler la honte

    C’est Jésus et Marie qui font leurs commissions
    Lazare ressuscité dans les microsillons
    C’est le mur qu'on rase et qui fiche la barbe
    C’est la haine dans l’urne où le droit se lézarde

    La démence c’est ça…
    De l’ordre et du sermon
    La gloire de nos pères à fuir ses démons
    Dans le sein d'Abraham aux prochaines croisades
    Dieu Made in USA superman in parade

    La démence c’est ça…
    La démence c’est moi…
    Toujours la même chose

    C’est tout ce que je vis et le monde et puis rien
    Qui garde sa folie à l’encre de ses mains
    Qui couche dans un rêve avec ses idéaux
    D’un soleil à la nuit qui rode sur ma peau

    Ma maladie qui marche dans les pas de Ferré
    Le chant de sa musique où traînent ses pavés
    La symphonie vocable halée dans son alcool
    Toujours cette folie qui signe ses bémols

    Ma démence c’est ça…
    Dans mon verbe Ferré quand je littérature
    Au hasard d’une halte au noir des serrures
    Aux portes sans issues à chercher des crayons
    Du souffle dans le vers l'emphase d'oraison

    La démence c’est ça…
    La démence c’est là…
    Là, où la poésie se fringue de prouesses
    Où y’a même plus de sable aux pages de ses livres.
    Là, où le sentiment ne Sentimental plus
    Là, où les yeux des autres ne se voient même plus.

    Où la reconnaissanc' se vend comme des clopes,
    Comme on vendrait son âme au rayon des reliques.
    Là, où même ses voix ne suivent plus sa voie...
    D’usure des folies en marge des galets

    Où la mer s’est pendue aux éditions « Tu Bandes ».
    Là où le vers expire, aux pages désertées.

    Là, où la poésie, n’est plus qu’un acte qui étrangle
    dans la glotte des phrases.

    Où le verbe supplante, façonné comme un os
    A la place du coeur...

    La démence c’est ça…
    Toujours la même chose

  2. #2
    Date d'inscription
    August 2007
    Localisation
    pas de calais france
    Messages
    44

    Par défaut ahhhh !

    Il est superbe ! j'adore ! félicitations !

  3. #3
    Date d'inscription
    July 2006
    Messages
    121

    Par défaut bravo

    chapeau! j'ai eu beaucoup de satisfaction à lire ton poème. presqu'autant que lorsque j'ai lu francis ponge "le parti pris des choses". en d'autre termes peut-être:
    "le désastre se peint à l'aube
    sur le pont du paquebot de secours
    et le visage des hommes
    sur le point de parler.

    La terre, les poches pleines de cailloux,
    à la barre des flots
    proteste de par les cieux
    qu'elle désavoue l'homme.

    Lui, ne voit qu'écorces, épluchures,
    fragments honteux de masques qui s'incurvent,
    et décide d'avorter la Mémoire
    mères des Muses." PELAGOS de francis ponge

    un peu plus énigmatique comme poème, mais un peu résonnant au tien il me semble, et des tournures qui s'en approche.

  4. #4
    Date d'inscription
    July 2006
    Messages
    121

    Par défaut

    j'ajoute un extrait du poème/prose "les mûres" de ponge:

    "Aux buissons typographiques constituées par le poème sur une route qui ne mène hors des choses ni à l'esprit, certains fruits sont formés d'une agglomération de sphères qu'une goutte d'encre remplit."

  5. #5
    Date d'inscription
    July 2006
    Messages
    121

    Par défaut

    ah aussi: "les plaisirs de la porte" de ponge
    extrait:

    "Le bonheur d'empoigner au ventre par son noeud de porcelaine l'un de ces hauts obstacles d'une pièce; ce corps à corps rapide par lequel un instant la marche retenue, l'oeil s'ouvre et le corps tout entier s'accomode à son nouvel appartement.

    D'une main amicale il la retient, avant de la repousser décidément et s'enclore,_ ce dont le déclic du ressort puissant mais bien huilè agréablement l'assure."

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