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La démence
La démence (Sonorité très Ferréenne)
La démence c’est ça…
C’est tout ce que je vois de sept heures à minuit
Le jour qui se lève et sa mélancolie
C’est le bouton pressé de la télévision
C'est la mort en direct qui montre ses jupons
Avec une folie… qui passe dans ma tête
Celle qu’on dit jolie… Aux douces épithètes
Celle que je m’écris comme on dresse un contrat
Qui me fait les mains lisses et qu’on ne lira pas
La démence c’est ça…
Toujours la même chose
L’inconscience publique rejoignant la psychose
C’est l’accent basané qui pose nos alarmes
La peur qui nous fringue au cœur comme une arme
C’est celle qui se vend au journal de vingt heures
La mort à tous les sangs qui compte pour du Beur
La misère vitrinée qui règle tous ses comptes
Qui sert d’apéritif pour avaler la honte
C’est Jésus et Marie qui font leurs commissions
Lazare ressuscité dans les microsillons
C’est le mur qu'on rase et qui fiche la barbe
C’est la haine dans l’urne où le droit se lézarde
La démence c’est ça…
De l’ordre et du sermon
La gloire de nos pères à fuir ses démons
Dans le sein d'Abraham aux prochaines croisades
Dieu Made in USA superman in parade
La démence c’est ça…
La démence c’est moi…
Toujours la même chose
C’est tout ce que je vis et le monde et puis rien
Qui garde sa folie à l’encre de ses mains
Qui couche dans un rêve avec ses idéaux
D’un soleil à la nuit qui rode sur ma peau
Ma maladie qui marche dans les pas de Ferré
Le chant de sa musique où traînent ses pavés
La symphonie vocable halée dans son alcool
Toujours cette folie qui signe ses bémols
Ma démence c’est ça…
Dans mon verbe Ferré quand je littérature
Au hasard d’une halte au noir des serrures
Aux portes sans issues à chercher des crayons
Du souffle dans le vers l'emphase d'oraison
La démence c’est ça…
La démence c’est là…
Là, où la poésie se fringue de prouesses
Où y’a même plus de sable aux pages de ses livres.
Là, où le sentiment ne Sentimental plus
Là, où les yeux des autres ne se voient même plus.
Où la reconnaissanc' se vend comme des clopes,
Comme on vendrait son âme au rayon des reliques.
Là, où même ses voix ne suivent plus sa voie...
D’usure des folies en marge des galets
Où la mer s’est pendue aux éditions « Tu Bandes ».
Là où le vers expire, aux pages désertées.
Là, où la poésie, n’est plus qu’un acte qui étrangle
dans la glotte des phrases.
Où le verbe supplante, façonné comme un os
A la place du coeur...
La démence c’est ça…
Toujours la même chose
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ahhhh !
Il est superbe ! j'adore ! félicitations !
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bravo
chapeau! j'ai eu beaucoup de satisfaction à lire ton poème. presqu'autant que lorsque j'ai lu francis ponge "le parti pris des choses". en d'autre termes peut-être:
"le désastre se peint à l'aube
sur le pont du paquebot de secours
et le visage des hommes
sur le point de parler.
La terre, les poches pleines de cailloux,
à la barre des flots
proteste de par les cieux
qu'elle désavoue l'homme.
Lui, ne voit qu'écorces, épluchures,
fragments honteux de masques qui s'incurvent,
et décide d'avorter la Mémoire
mères des Muses." PELAGOS de francis ponge
un peu plus énigmatique comme poème, mais un peu résonnant au tien il me semble, et des tournures qui s'en approche.
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j'ajoute un extrait du poème/prose "les mûres" de ponge:
"Aux buissons typographiques constituées par le poème sur une route qui ne mène hors des choses ni à l'esprit, certains fruits sont formés d'une agglomération de sphères qu'une goutte d'encre remplit."
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ah aussi: "les plaisirs de la porte" de ponge
extrait:
"Le bonheur d'empoigner au ventre par son noeud de porcelaine l'un de ces hauts obstacles d'une pièce; ce corps à corps rapide par lequel un instant la marche retenue, l'oeil s'ouvre et le corps tout entier s'accomode à son nouvel appartement.
D'une main amicale il la retient, avant de la repousser décidément et s'enclore,_ ce dont le déclic du ressort puissant mais bien huilè agréablement l'assure."
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