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Discussion: Descartes et liberté

  1. #1
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    November 2005
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    Arrow Descartes et liberté

    Bonjour !

    Je sais que ce post n'est certainement pas trop à sa place ; je passe en khâgne l'année prochaine et j'aurais aimé savoir si quelqu'un pouvait me donner des références, dans l'oeuvre de Descartes, d'ouvrages, de lettres ou de passages traitant de la liberté, du libre-arbitre... Je me sens un peu perdue !!!
    Je vous remercie,
    bonne journée !

  2. #2
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    March 2007
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    Par défaut La Liberté sans Descartes

    Pour prouver métaphysiquement la liberté, il suffit, sans s'embarrasser de tous les arguments philosophiques ordinaires, d'établir qu'elle est une possibilité, puisque le possible et le réel sont métaphysiquement identique.

    Pour cela, nous pouvons d'abord définir la liberté comme l'absence de contrainte : définition négative dans la forme, mais qui, ici encore, est positive au fond, car c'est la contrainte qui est une limitation, c'est-à-dire une négation véritable.

    Or, quant à la Possibilité universelle envisagée au-delà de l'Être, c'est-à-dire comme le Non-Être, on ne peut pas parler d'unité, comme nous l'avons dit plus haut, puisque le Non-Être est le Zéro métaphysique, mais on peut du moins, en employant toujours la forme négative, parler de "non-dualité" .

    Là où il n'y a pas de dualité, il n'y a nécessairement aucune contrainte, et cela suffit à prouver que la liberté est une possibilité, dès lors qu'elle résulte immédiatement de la "non-dualité", qui est évidemment exempte de toute contradiction.

    Maintenant, on peut ajouter que la liberté est, non seulement une possibilité, au sens le plus universel, mais aussi une possibilité d'être ou de manifestation ; il suffit ici, pour passer du Non-Être à l'Être, de passer de la "non-dualité" à l'unité : l'Être est "un" (l'Un étant le Zéro affirmé), ou plutôt il est l'Unité métaphysique elle-même, première affirmation, mais aussi, par là même, première détermination.

    Ce qui est un est manifestement exempt de toute contrainte, de sorte que l'absence de contrainte, c'est-à-dire la liberté, se retrouve dans le domaine de l'Être, où l'unité se présente en quelque sorte comme une spécification de la "non-dualité" principielle du Non-être ; en d'autres termes, la liberté appartient aussi à l'Être, ce qui revient à dire qu'elle est une possibilité d'être, ou, suivant ce que nous avons expliqué précédemment, une possibilité de manifestation, puisque l'Être est avant tout le principe de la manifestation.

    René Guénon : - "Les Etats multiples de l'Être"-, ch. XVIII (extrait).

  3. #3
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    November 2006
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    content de revoir monsieur lephenix... avez vous mangé une grenade???

    sinon sur Descartes, je connais pas trop trop, seulement l'incoutournable Discours de la méthode et les Méditations métaphysiques, mais je n'ai pas connaissance qu'il traite explicitement de la liberté.

    Par contre, ayant relu une partie du disours ce matin afin d'aider quelqun, je me suis rendu compte que finalement, la liberté était la condition essentielle de toute sa démarche, sa méthode, afin qu'il trouve sa vérité indubitable, son cogito. En fait, la liberté y est à la fois une condition, un moyen, et une fin en quelquesorte. Si on lit en filigrane, entre les lignes, on apercoit un discour sur la liberté chez lui. sauf qu'il cherche à dépasser cette fin pour trouver la connaissance. Est-ce necessaire???

    alors je crois qu'au sujet implicite de la liberté chez Descartes, le discours de la méthode est incontournable; et il est meme suffisant à mon avis. Spécialement la partie 3.

  4. #4
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    April 2006
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    Dans ton fondement (je parle bien entendu du cogito)
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    Allez, je vais faire mon Philon (c'est-à-dire le sceptique des dialogues de Hume) :

    Pour prouver métaphysiquement la liberté, il suffit, sans s'embarrasser de tous les arguments philosophiques ordinaires, d'établir qu'elle est une possibilité, puisque le possible et le réel sont métaphysiquement identique.
    Cela me semble bien étrange.

    Le possible n'est pas ce qui existe, mais ce qui peut exister. Le possible est ce qui n'existera peut-être jamais, ce qui ne sera peut-être jamais réel. Le possible n'est qu'un germe qui croît dans le terreau du réel.
    Le réel, au contraire, c'est ce qui est. Le réel n'est pas possible ou non : il est, tout simplement.

    Si le possible et le réel deviennent métaphysiquement identiques, comment cela est-il possible, vu la différence qui les sépare ?

  5. #5
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    June 2007
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    matoury
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    Cool

    aloreuuuuh! concernant descartes et la liberté. je ne vois que ca théorie sur le libre arbitre de l'homme qui justifie la volonté pleinement consciente de l'homme. c un sujet à gratter si jai + dinfos je te tiens au courant! mais li le discours de la méthode! c importt!

  6. #6
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    November 2006
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    si l'Etre est le principe de manifestation de toutes les possibilités, en tant qu'il est ce qui anime, il est vivant.
    Le Tout est alors l'unité de toutes les possibilités de manifestations de l'Etre, inhérentes à l'Etre lui-meme.
    La possibilité devient le principe de vie, elle est ce qui anime, l'Etre est un perpétuel recommencement, un nouvelle naissance à chaque instant, qui renouvel sans cesse le réel.
    le possible étant le principe de l'Etre, qui est le réel lui-meme en tant qu'il possède toutes les possibilités de la manifestation de l'Etre, toutes les possibilités de vie, le possible est alors la réalité; la profonde réalité de la liberté permettant la réalisation de toutes les possibilités à chaque instant. Une réalité invisible et indiscible.

    le possible est bien "un germe qui croit dans le terreau du réel", dans le sens que le terreau est bien une condition de manifestation de la plante qui croit, c'est le terreau de l'Etre, ce qui lui permet de se manifester librement.
    Ou encore que le terreau est bien ce qui contient le principe de vie, principe de la manifestation de l'Etre, qui existe, qui est bien réel; mais d'une réalité plus profonde, non visible à l'oeil.
    avant que l'on puisse la voir, une fleur pousse bien dans l'invisible en quelquesorte, dans le sens que l'on ne voit pas ce qui se passe dans le terreau qui lui est necessaire pour croitre et réaliser sa possibilité. On ne l'apercoit qu'une fois sa possibilité apparente à l'oeil physique, lorsque sorti de terre, nous la voyons. Mais la vie, le principe de la possibilité, qui existe bien réellement, a commencé bien avant que l'oeil n'apercoit la plante.

  7. #7
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    November 2006
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    la possibilité, et le réel en tant que réalisation de cette possibilité manifesté ou non, sont alors identique métaphysiquement, ils se fondent l'un d'en l'autre et se confondent en tant qu'ils possèdent tous les deux le meme principe d'animation, de manifestation; disons l'Etre, qui existe, qui est la vie et qui vit.
    En quelquesorte la possibilité se manifeste deja à priori, par son seul principe d'animation.
    a fortiori, dans le grand Tout, la manifestation de l'Etre est totale, et toutes les possibilités sont réalisées.

  8. #8
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    April 2006
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    La liberté chez Descartes entame tout le processus d'acquisition du vrai : c'est de par la possibilité de suspension du jugement.
    Ce qui va très très loin. Par ex et étrangement (en cela Descartes est existentiel bien avant le 20 éme), alors même qu'il m'est démontré que telle est la vérité, je puis ne pas y souscrire ... ce qui est bien marquer la différence d'avec la tradition ; où le sujet succombe aux bonnes raisons (du moment qu'il en voit le bien fondé).
    En quoi étrangement encore une fois, sans que ce soit fondamentalement développé en soi, parce que vertigineux (cad sans repères connus ; ce qu'essaieront Kant, Nietzsche, Sartre), revient à tenir l'homme comme existant plus, essayant plus sa volonté que son savoir ; l'être de l'homme est caractérisé par un excès de volonté, de possible pourrait-on dire. Et au lieu de glisser de cet excès à une déchéance (hors la raison, l'homme tombe dans l'erreur, l'immédiat, les passions, etc), il semblerait que Descartes tienne bon et continue d'envelopper le libre, la volonté comme étant le meilleur de l'homme. En cela l'homme est semblable à dieu ; les vérités dépendantes de la décision de dieu.
    (Par conséquent il est impossible de dire "l'être est libre" : l'être littéralement dépend dans son être d'un libre qui le décide (dieu) et d'un libre qui le recompose (l'homme). La figure de dieu, avec Descartes recule infiniment dans un « arbitraire » ontologique
    L’excès du libre fonde la méthode même : c'est parce que je puis décider en somme n'importe quoi, que je me fourvoie.
    Par contre donc ma connaissance est faible ; je n'ai pas connaissance immédiate de ce qui est ; je dois le reconstruire. Le discours est relatif au sujet ; n'est pas "en soi" un discours qui s'auto développe en toute quiétude ou théoriquement, mais ce qui est relatif à un sujet ; ce qu’oublieront Spinoza et Leibniz ; il n’est pas de super discours. Comme on le verra finalement avec Kant et Hegel (bien qu’il veuille user du libre, comme négativité, dans la création d’un Savoir dialectiquement élaboré).
    Descartes maintient le suspens d’un sujet.

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