En principe peut-on dire que l'objet philosophique est plutôt interrogatif qu'affirmatif.
Ainsi peut-on présupposer un problème comme origine d'une question.
Et à cette origine peut-on connecter une problématique ou une manière de voir"philosophique" de ce qu'il faut entendre par problème......
De même peut-on "diviser"(en gros) ce qu'il faut entendre par "problématique"....
Il existe,d'abord,les problématiques basées sur la dénomination d'un déficit
ou d'un manque,celles,en un mot, qui renvoient à une indétermination....
Ensuite avons nous le "complexe" des problématiques basées sur une contradiction.Là la difficulté s'appelle incompatibilité ou l'inextricable si l'on veut....
Sous la première "forme",celle de l'indétermination,avons-nous,en principe,
à faire à un problème de connaissance.
Sous la seconde, par contre, l'enjeu devient"spéculatif" c'est-à-dire conjectural ou hypothétique....
Pour revenir à la première forme.
Ici,plus ou moins, l'objectif est réductible
à l'utilité, à un "comment faire"?
Il n'est,bien sûr,pas question de poser une alternative par rapport à la démarche scientifique.....
Il est question
(par exemple s'agissant de l'imagination ou la psychologie des sentiments)
de domaines où
(pour paraphraser Auguste Comte)
la science n'est pas encore parvenue à un degré de maturité suffisant pour donner des réponses définitives et satisfaisantes....
Ainsi,ce qui est "philosophiquement accesssible" ne l'est qu'individuellement
pour ce qui,collectivement, ne l'est pas encore......
Il faut donc bien le dire:tout le monde n'est pas toujours d'accord avec le fait souvent revécu du "ne pas pouvoir savoir"....
De là,donc,une forme de "philosophie",si l'on veut bien....
S'agissant,par contre, du "complexe" des problématiques contradictoires la situation de la pensée philosophique est différente.
Là n'est-il pas question de trouver de solutions probantes,concluantes...
Comme,par exemple,s'agissant du Criton de Platon:est-ce que l'origine de la langue est culturel ou naturel?.....
On pourrait dire:
a) que la question est male posée(vu que l'on ne lui trouve pas de réponse définitive)
b) qu'il s'agit de deux parallèles infinies: on trouvera,ainsi, toujours un nouvel argument pour l'une des deux thèses
c) Que la vérité doit être une synthèse quelconque ou indéterminable unissant les positions opposées(culture et nature).....
En fait je défenderais le second point de vue.
Car il s'agit,toujours, d'en savoir toujours plus même si cela ne mène à rien.....
Notre vie(biologique) ne menant également à rien(la mort) il n'y a donc aucune raison de se faire trop de soucis: on peut ,avec bonne conscience,
continuer à chercher sans objectif perceptible.....
Il se pourrait,par contre, que notre chemin ait la mauvaise direction:seulement là,peut-être, y-a-t-il quelque chose à changer,ni plus,ni moins.....
Ainsi "être",croire être ou devenir un philosophe implique un risque intellectuel....Il faut,de même,croire en sa propre faculté de penser"justement"
au moins pour soi-même....
Les raisons "sociologiques" du mode d'existence des philosophes ne peuvent,par contre, être mon propos.je ne m'intéresse,ainsi, ni pour la politique,ni pour sa dimension "sociale"....
Avec mes salutations,
Brézing-Hamm