Je pense au contraire que le seul et unique Bien, avec une majuscule, existe absolument. Et pour moi, ce qui n'est pas humble, c'est de se croire au contraire capable de trouver le Bien entièrement par notre subjectivité, pouvoir trouver notre bonheur par notre seul avis et manière de penser, produire notre bonheur comme si tout se vaut et décider d'etre heureux de telle ou telle manière parce que nous l'avons décider ainsi. Confondre vouloir "faire son bien" et ainsi croire pouvoir faire son Bien est peut-etre meme quelque peu orgueilleux: quelque part cela revient à croire que chacun pourrait faire son Bien absolu, qu'il y aurait une multiplicité de Bien, absolument parlant, autant qu'il y aurait d'homme... C'est un peu le visage de la Post-Modernité décrite par certains auteurs. C'est pour moi le visage d'un occident qui se perd tout en essayant de se trouver et de pouvoir s'accorder, s'harmoniser et s'équilibrer.
Je ne crois pas que le Bien puisse découler d'une production intellectuelle raisonable, à piori. Car dans ce cas la raison est un commencement, un chef et un guide. Elle devient meme une fin en soi. Alors que pour moi elle devrait etre un outil, elle doit etre subordonnée. La raison n'est pas un meneur, ou alors c'est un bien piètre chef. Croire que la raison peut nous diriger, c'est ce que Friedrich Von Hayek appelle La Présomption Fatale, titre évocateur de son livre-testament. Auguste Comte disait que le Positivisme, "c'est la prépondérance du coeur sur la raison", la raison au service du coeur.

Si la citation a pour but d'amener la réflexion au relativisme du bien, alors je regrette que ce sujet soit muni d'oeillères, qu'il soit si étroit.
Je trouve humble en effet de faire l'hypothèse qu'il est impossible de trouver et définir le Bien, absolument parlant. Tu touche à un point crucial selon moi. Mais peut etre un peut trop humble; c'est peut-etre sous estimer sa force, ou surestimer sa faiblesse et manquer peut-etre de courage.
ne peut-on pas faire l'hypothèse inverse: ne peut-on pas faire taire tout ce qui fait notre subjectivité, ne peut-on pas dissiper tout le brouillard produit par notre différence, pour chercher et tenter d'apercevoir ce qu'est Le Bien, absolument parlant?
Car qu'est-ce que Le Bien, si ce n'est la Liberté? qu'est-ce que la Liberté, si ce n'est Le Bien?
Je restreint la question en donnant, à tort, un objet.
mais je pourrais dire aussi, qu'est-ce que Le Bien, si ce n'est La Vérité?et qu'est-ce que La Vérité si ce n'est Le Bien?
ou encore: qu'est-ce que le Bien, si ce n'est Le Bonheur? qu'est-ce que Le Bonheur si ce n'est Le Bien?
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