Si la loi exige l'ordre et si le savoir exige lui aussi l'ordre, n'ont-ils pas cause commune et intérêt à justifier le pouvoir?
"Le Savoir désigne un ensemble pratique articulé et organisé d'éléments, à partir duquel une Science, système de relations formelles et expérimentales pourra s'engendrer. Par exemple, le savoir de la médecine est constitué de fonctions d'examens, d'interrogations, d'enregistrements, de techniques d'accueil et de soin du patient ... C'est dans ce champ articulé de connaissances que naît la science médicale, corps de relations formelles vérifiées expérimentalement, liant des objets précisément définis..." J. Russ, Savoir et pouvoir, I, page 6.
"A croire qu'ils (pouvoir/savoir) sont purement et simplement interchangeables. Foucault montre par exemple que le concept de mesure chez les grecs était tout à la fois, et dans le même mouvement, cet instrument de pouvoir qui définissait le principe d'ordre auquel il fallait plier la cité, et cet instrument du savoir qui servait de matrice aux sciences mathématiques... Que "l'examen" de nos jours est à la fois principe de sélection, à l'école ou à l'usine, et modèle théorique de la plupart des sciences humaines ... Taillés dans la même étoffe, et l'un par l'autre pétris, c'est de manière indivise qu'il faut penser le rapport du Savoir et du Pouvoir." Bernard-Henri Lévy, Magasine littéraire, Juin 1975.
- "On a vérifié mille fois que le savoir est constamment localisé au plus près du pouvoir, de son exercice, de sa conservation et de sa conquête." M. Serres, Hermès, III, page 85, Ed. Minuit.
"Le pouvoir veut de l'ordre, le savoir lui en donne." M. Serres, Hermès, IV
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir