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Discussion: Laisser vivre?

  1. #1
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    November 2002
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    Nice
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    Par défaut Laisser vivre?

    On est loin de ceux qui souffrent leurs derniers instants et l'on se contente du droit actuel, par ignorance.
    Mais tous ceux qui sont "au courant" ne peuvent pas voir l'horreur de ce que la décomposition d'un corps encore vivant offre à l'entourage
    Nous sommes imprégnés , ne serait-ce que par la langue ,d'une culture judéo-chrétienne qui met le salut dans la souffrance. Certes, mais dans la souffrance acceptée et offerte.
    Cette imprégnation fait que nous acceptons l'inacceptable et que nous laissons le droit positif bafouer le droit naturel, la dignité de ceux qui veulent que leurs souffrances et celle de leur entourage soit abrégée
    J'ai vu une personne dont, selon les médecins , le cerveau était une éponge, supplier en vain: elle a trainé deux mois.
    On me dit que les choses ont changé, alors pourquoi obliger à la clandestinité ceux qui exercent la pitié et, peut-être la charité?
    Oui les poursuivre au nom du droit de la société de dormir tranquille.
    Les choses vont mieux en le disant nous répétait notre professeur de philosophie et pour cela il organisait un débat par semaine... Qu'est-ce qu'on n'a pas dit!

    Alors, comme cela me manque, j'ai voulu le dire sur ce forum que j'aime beaucoup.


  2. #2
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    April 2005
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    Pariiiis
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    Mais où est la limite?

    On interdit la peine de mort... et on voudrait légaliser l'euthanasie? Car après tout, n'est-ce pas appeler le meurtre d'une autre façon?

    Et sur quel critère va-t-on dire qu'une personne est apte à être tuée ou suicidée?

    Cela dit, je suis pour accompagner la personne vers sa mort, atténuer ses souffrances - ce qui est très différent...

  3. #3
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    November 2006
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    Interdire la peine de mort c'est permettre la poursuite de la vie, or dans le cas qui nous occupe la vie ne doit pas continuer. De plus la peine de mort est infligée contre la volonté de celui qui la subit, ce qui n'est pas le cas dans l'euthanasie encadrée de précautions que nous connaissons tous.
    Il est interdit de donner la mort, mais dans l'euthanasie est-ce celui qui aide à mourir dignement qui donne la mort ou est-ce la nature et le malade lui-même.
    N'est-ce pas un acte de sa vie privée?
    Autant il convient d'être ferme sur les principes, autant il faut être souple dans les applications
    La rigueur de la loi devient le comble de l'injustice, me semble-t-il.
    Il y en a marre de ces belles âmes qui décident pour les autres et, lorsque leur tour est venu ne veulent pas que l'on décide pour eux
    S'il s'agit d'un scrupule religieux que les croyants souffrent et que ceux qui croient autrement soient laissés libres de leur choix.
    Il me semble que l'hypocrisie règne et que cela consiste à ne pas regarder en face la réalité .
    Bien entendu, on m'objectera des exemples de personnes admirables qui accompagnent jusqu'au bout les agonisants, mais un exemple ne prouve rien, sinon les religions diverses seraient prouvées par leurs martyrs. Au fait quelle différence fait-on entre celui qui se tue, et celui qui hâte une mort certaine?
    J'espère que je n'ai choqué personne.

  4. #4
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    November 2006
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    pays des ch'tis
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    Citation Posté par Scop Voir le message

    On interdit la peine de mort... et on voudrait légaliser l'euthanasie? Car après tout, n'est-ce pas appeler le meurtre d'une autre façon?
    je suis entièrement d'accord: n'est-ce pas paradoxal d'interdire la peine de mort et de légaliser l'euthanasie?
    nous ne choisissons pas de venir au monde, pourquoi vouloir choisir de le quitter? je considère la vie (sa préservation) comme un principe sacré, (au sens laique du terme), intouchable, un "impératif catégorique".

  5. #5
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    April 2006
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    Dans ton fondement (je parle bien entendu du cogito)
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    Citation Posté par chon62 Voir le message
    je suis entièrement d'accord: n'est-ce pas paradoxal d'interdire la peine de mort et de légaliser l'euthanasie?
    nous ne choisissons pas de venir au monde, pourquoi vouloir choisir de le quitter? je considère la vie (sa préservation) comme un principe sacré, (au sens laique du terme), intouchable, un "impératif catégorique".
    Même si nous ne choisissons pas de venir au monde, rien ne nous interdit de le quitter.
    Et si on souffre atrocement, avec la certitude que cela durera très longtemps (ou ne changera jamais), pourquoi être artificiellement maintenu en vie contre son gré ?

    Pour cela, je soutiens l'euthanasie et le "droit à mourir". La peine de mort est imposée, parfois injustement, alors que l'euthanasie est une aide face à une situation insurmontable.

  6. #6
    Date d'inscription
    April 2005
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    Pariiiis
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    Citation Posté par Showdown Voir le message
    pourquoi être artificiellement maintenu en vie contre son gré ?
    L'euthanasie est un acte pour faire mourir artificiellement (on dit "tuer" dans un langage courant).
    Tandis que maintenir en vie peut en effet verser dans l'acharnement thérapeutique.

    Mais les deux plans sont différents. On n'est pas tenu de repousser la mort envers et contre tout: arrêter un traitement alors qu'on sait qu'il n'est plus utile est une façon d'accepter la réalité de la mort, de la nature finie de l'homme. "Laisser la nature faire"...

    En revanche, tuer par empoisonnement est une intervention qui va à l'encontre de la nature humaine.

  7. #7
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    December 2004
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    paris cette annee
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    En fait ce qui est exigé absolument c'est le respect: de la vie ou du vivant?
    La tradition religieuse dit "de la vie" et cela bloque la question, ou si on préfère la réponse est dans la question si la vie est la propriété de Dieu qui l'a confiée.
    La raison pratique dit "de la personne" et cela change tout
    C'est parce que la personne est capacité de se déterminer, fin en soi, porteuse de la loi morale qu'elle mérite le respect par sa dignité, que lui donne la liberté.
    Il faut donc distinguer donner la mort et se donner la mort.
    Donner la mort c'est manquer au respect
    Se donner la mort est acte de liberté.
    C'est la contamination du respect par la tradition religieuse qui fausse tout à mes yeux :
    Le patient est sujet , bien malgré lui, d'une expérience: c'est un moyen.
    On lui dénie la possibilité de partir dignement ,c'est à dire librement.
    Cette manière qu'ont des gens bien portants de se comporter me semble un déni de laïcité.

  8. #8
    Date d'inscription
    April 2005
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    Pariiiis
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    Qui parle de religion?

    Remplacez "vie" par "personne" et l'argument reste valable: il se trouve que la vie humaine est personnelle. On ne parle pas d'euthanasier les lapins pour le ragoût...

    Selon vous, Ginie, il faudrait aider tous ceux qui veulent se suicider à parvenir à la mort?

    Quel est ce fondement de la raison pratique?

  9. #9
    Date d'inscription
    December 2004
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    paris cette annee
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    A Scop:Si une personne est digne de respect c'est de par sa liberté, son autonomie, sa capacité de fixer ses fins
    .
    Il me semble que le problème qui reste à régler c'est celui de l'encadrement pour éviter les dérives et les abus.
    On me dit que aider un patient qui supplie c'est le tuer, être acteur d'un homocide : cette thèse me semble confuse. Est-il acteur et auteur de la lmort? Certainement pas car il ne décide pas de cette mort. La nature en a décidé à brève échéance et le patient la veut: seul le moyen lui manque. En lui donnant le moyen, on ne lui donnepas la mort, mais le moyen d'exercer sa liberté d'avancer quelque peu la date d'une mort inéluctable.
    Non seulement il a droit à la liberté mais aussi à l'égalité: sans une loi il y aura toujours une différence , celle de l'entourage et des connaissances... Sa possibilité d'exercer son droit naturel va dépendre des circonstances et des conditions.
    Moi aussi je suis croyante, mais je suis d'abord une personne humaine qui connait ses droits et ses devoirs.
    Enfin tout cela est bien triste....
    Mais ça ne dispense pas de penser librement.
    Bon courage et merrci du témoignage.

  10. #10
    Lyod Guest

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    L'euthanasie n'est pas comparable à la peine de mort ! La peine de mort, c'est la décision par autrui de mettre fin à la vie d'un être, il n'y a pas de liberté là dedans. Là où je vous accorde un flou, c'est entre enthanasie et suicide... Un des progrès de notre temps est d'accepter enfin que les souffrances psychiques sont aussi réelles que les souffrances physiques, et certains maux intérieurs comme la dépression nerveuse sont effectivement reconnues comme de véritables maladies (à ne pas confondre avec la déprime donc). De là, entre le tétraplégique et le dépressifs, dont la souffrance ne dépend pas d'eux (le dépressif connaît rarement les raisons de sa maladie, parfois il ne la trouve jamais), quel différence entre l'euthanasie pour l'un et le suicide pour l'autre ? La tierce personne ? Certes, mais si le dépressif demande à une tierce personne de le "suicider" cela revient à une euthanasie... Tout du moins, à cet instant, mon raisonnement en vient là mais je n'en suis pas crédule, il y a sûrement une différence de fond.

    Alors où est t'elle, la différence ? L'euthanasie serait quand la souffrance ne peut être guérie, quand elle empêche tout espoir de bonheur ? Dans ce cas le dépressif, qui peut s'en sortir (quoique beaucoup ne s'en sortent pas, mais bon les autres prouvent que c'est possible), ne devrait pas avoir le droit de se suicider ou de réclamer une euthanasie, contrairement au tétraplégique qui lui ne pourra pas s'en sortir... ah mais oui mais la science progresse de jour en jour... alors au final est t'il vraiment sûr qu'il ne pourra pas s'en sortir ? Bon je ne suis pas médecin, et si vous me dites qu'il y a vraiment peut de chances qu'un tétraplégique puisse être "guéri" je vous croirais... Mais il n'y a pas que les tétraplégiques non plus, et j'espère que vous voyez quel problème je soulève (malgré mon post un peu confus mais j'ai pas trop de temps là) : comment déterminer objectivement si la personne peut ou non s'en sortir ? Et la réponse doit t'elle faire la différence entre le droit à l'euthanasie et le non droit pour chaque cas ?

    Il y a aussi le problème de la raison. Un souffrant ne demande pas toujours raisonnablement l'euthanasie, c'est souvent la souffrance qu'il lui fait supplier quelque chose qu'il ne supplierait peut-être pas si sa souffrance diminuait, s'il se rendait compte qu'il pourrait écrire à propos de sa souffrance, bref je ne sais quoi, mais vous voyez sans doutes où je veux en venir : il ne s'agit pas forcémment d'une décision prise après une mûre réflexion, et vous me direz que c'est normal, et je serais tout à fait d'accord avec vous... mais n'empêche que cela doit rendre difficile l'acceptation de la demande d'euthanasie. Et de même, celui qui prend cette décision ne doit pas se laisser trop influencer par ses sentiments, par sa compassion... c'est naturel, c'est humain, mais la décision de donner la mort est si grave et si irremédiable qu'il me semble nécessaire de faire l'effort peut-être bien peut humain de ne pas réagir pulsionnellement.

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