De Nielsen:
D'abord effectivement définir les termes. Le sujet semble opposer deux termes : Vérité ( par extension la réalité, symboliquement la finitude, la solitude...)
L'illusion. Elle réconforte donc apaise, endort. Illusion comme une aliénation de soi, comme un refuge. Elle symboliserait notre capacité à se mentir (voir Sartre). Cela semble péjoratif.( voir le rôle de la religion chez Nietzsche par ex, voir aussi Balzac, Illusions perdues)
Quel est le rôle de l'illusion, sa valeur ? Elle peut être vécue comme une regression infantile. Ce sont les enfants qui rêvent et qui se "font des illusion".
Sombrer dans le reconfort de l'illusion, n'est-ce pas refuser le réel et vivre une vie imaginée, fantasmée ?
Tout n'est-il pas illusion ?(Voir le baroque et la vie est un songe de Calderon).
D'un autre côté, l'illusion n'est-elle pas inévitable, inhérente à la réalité ? Tout homme ou presque construit des projets ouverts sur un avenir idéalisé, souhaite l'épanouissement. A ce moment, l'illusion (qui n'en est plus une lorsque les projets se concrétisent) s'inscrit dans la réalité pour lui donner sens.
La réalité elle même serait comme un démenti (deuil, folie) de l'illusion.
L'illusion s'impose à nous et ce sont les apparences qui triomphent. La perception du réel est fausée par nos certitudes(Allégorie de la caverne, Platon)
Faut-il donc nécessairement opposer vérité et illusion sachant qu'ils semblent étroitement liées ? L'un dément l'autre et inversement. L'existence ne se fonde-t-elle pas svt sur l'ouverture à un idéal (bonheur...) ?
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir