On n'aime plus !



Et nous ne sommes plus de ce monde, nous ne le vivons plus, et c’est le monde qui nous vit…
Nous sommes les spectateurs d’un monde qui survit et qui nous survivra, que par une envie de savoir… Un besoin de connaître où nous allons, juste à nous regarder nous regarder, juste à nous demander, pourquoi, pourquoi, pourquoi…

Nous vivons dans un siècle où les histoires d’amour commencent d’un cellulaire ou bien de nos machines, branchées sur l’inconnu à chercher son étoile…
Où y’a même plus le ciel, où y’a même plus la mer, où y’a même plus de voiles…
L’amour n’est plus qu’un rêve, affalé sur la toile où poussent des folies...

On n'aime plus !
On branche !
On se connecte !
On se télédécharge !
On se tape des codes…
Son Password et son look, un scanner dans la tête, où figure Cassandre webcamée en Roxane…
« On n'aime plus, on chiffre ! »

Alors que moi je ne suis rien, je ne suis presque rien, même pas de chez vous… Même pas dans vos livres…
Alors que moi je fais le mur, dans l’almanach de mes rêves, les portes grandes ouvertes, à bâtir l’autre monde …

Un monde de lumières, qui jamais ne s’arrête
Un monde loin d'ici… Un monde ; loin de ce monde et qui jamais ne se rencontrent…Qui jamais ne se touchent... Un monde et sans les murs…


Un monde, comme on s’écrit, pour rien et pour personne, avec une illusion qui ne m’appartient plus…

J’écris, avec dans la main droite une tenaille et dans l’autre une rose… Puisque nous survivons d’une époque jetable, le cœur argilisé dans nos
corps d’automates… J’écris la fleur des compromis, dans l’inutile jardin cultivant nos octets, ces voix criant l’octave, aux sons de nos machines
A nos voiles sans nos actes, à nos vaines pensées, rythmant nos computers …

j’écris pour qu’on me cherche, moi qui cherche une fille, un jour devenue femme, son chant du chant des autres, aux larmes contre ses rires…

Avec ses mots jamais écrits, doucement comme une arme, remplaçant mille peurs…
Je ne cherche rien d’autre, qu’une image sonore, pour maquiller nos murs…

Pour sommeiller longtemps dans le lit de ses phrases…
Puisque l'on n'aime plus