Entends



Entends comme un bruit d’ailes.
L’inspiration me quitte à force d’impatience d’attente et de tiédeur.
La transparence de ma solitude est ma seule compagne.
Attends que je me signe avec un corps d’enfant
Que viennent tous les mots, creusés d’une voix blanche.
Et que s’effacent les désirs à chevelure longue, dans mon berceau d’arcanes

Attends qu’ailleurs, vienne de l’ombre, une odeur de vie.
Attends... Que se rallume au flambeau de l’ennui, mon encre d’Eternel
Et que s’entende encore le transparent des muses, qui rode sous mon masque
Celui désigné à ma cause, qui m’abreuve d’un souffle, l’esprit baigné d’une lueur…
Comme le scintillant du verbe, entends ma résonance…
Celle du solitaire à celles des pléiades
L’inexplicable alliance, comme un écho muet aux écrits migrateurs.

Entends la lettre
Entends le mot qui vole dans la phrase…
Comme un loup va bêlant moutonné d'écriture
Entends ma solitude
« Ma solitude bêle… »

Ecoute un chant, écoute un vers, écoute un silence qui dort…
Ecoute un silence qui passe…
Ecoute tous les mots…
« Entends l’Ô prendre l’air… »

Qu’enfin nos lèvres se délient de nos reflets changeants
A ton eau répandue… Toi seulement de l’aurore
Qu’enfin viennent encore s’assoire à notre table
Les statues de nos âmes
A perdre la raison