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Je suis là maintenant
Je suis là maintenant dans les bras de sa rue
Ses lèvres en allées pour ma dernière fête
Son fantôme d’aimer dans des baisers perdus
Disparus à jamais… A l'heure des fenêtres
Comme une nuit blessée un ciel d’égarements
Qu’un bruissement soudain vient battre comme une aile
Comme une main têtue dans des désirs voyants
Le souffle d’une vague où la mer s’emmêle
Oser l’apesanteur son ventre d’insolite
Reconstruire sa rime un temps déshabillée
Endimanché le Cœur … En solitude écrite
A le rendre habitable à l'impact d’aimer
Qu’un chant désespérant sous son étoile morte
Accouche d’une fleur… Accoudée à la nuit
Déplantée des secrets oubliés à nos portes
Ses rayons au soleil à défaire la pluie
Demain quelles blessures ouvriront d’autres portes.
A quel souvenir
A quel havre de vie
A quel autre destin sous nos chandelles mortes
S’amarreront des lunes à nos corps en sursit
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L’ordre. ( En France, des voitures brûlent)
Ca sent le mal Nico* quand les dieux se déchaînent
Ca sent la Palestine à New York à Bagdad
Ca sent le croisant chaud le café et la haine
Où volent des avions à l'étage des armes
Ca sent le sang séché au vent de l'ennemi
Ca sent la mer à boire un siècle à nos fenêtres
Ca sent les poings levés à hauteur de l'ennui
Ca sent l'éternité gardée comme un mensonge
Entends les gorges chaudes et les légions macabres
Déjà un rêve humain... Déjà... son cauchemar
Entends aux croix petit des juges et des palabres
Dans nos villes déjà souffle l'ère des larmes
Tandis que brûle un feu aux déraisons humaines
A nos armes chargées au nom d'une nation
Tandis qu'aux mains tendues des gardiens de la haine
Se fringuent de prouesses hors des télévisions
Entends, l'ordre des choses...
Entends... L'ordre et la cause
Entends, ... ses vérités
Entends, cette nouvelle...
Contemple un champ semé du mal qui attend
Entends ses lendemains, où le diable vient boire, à la santé de nos croyances...
Entends le livre noir de nos coupes de sang...
Entends déjà l'Olympe et l'ivresse des anges
Entends leurs chants mêlés, de voiles et de feu...De fer... Et d'ossements
Entends battre la nuit
Entends cette jeunesse... Le moteur de ce monde
Écoute mieux Nico ! Il n'est plus celui-là !
N'écoute plus qu'un coeur, que des l te ronronnent.
N'écoute plus que lui...
Celui qui bat pour des naissances, à porté d'une fronde
Avec tes mots semés, aux arènes des tours
Comme minuit qui sonne écoute un nouveau monde
Comme on refait ses comptes aux années à rebours
N'écoute plus qu'un cri d'impossibles répliques
Ces hurlements de l hors communications.
Ces théâtres en réponse aux silences éclectiques
Tes codes incivils, aux civilisations
Ne pressant plus qu'un feu, qui brûle dans leurs veines
Au vent de tes discours à la télévision
Tes murs à la UNE, où recule la Seine
Les hurles d'un parti jubilaire à foison
Attends un peu Nico
Entends ces poings levés au berceau de ta ville
Ses heures basanées qui battent à plein poumon.
* Nico : Nicolas
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La démence
La démence c’est ça…
C’est tout ce que je vois de sept heures à minuit
Le jour qui se lève et sa mélancolie
C’est le bouton pressé de la télévision
C'est la mort en direct qui montre ses jupons
Avec une folie… qui passe dans ma tête
Celle qu’on dit jolie… Aux douces épithètes
Celle que je m’écris comme on dresse un contrat
Qui me fait les mains lisses et qu’on ne lira pas
La démence c’est ça…
Toujours la même chose
L’inconscience publique rejoignant la psychose
C’est l’accent basané qui pose nos alarmes
La peur qui nous fringue au cœur comme une arme
C’est celle qui se vend au journal de vingt heures
La mort à tous les sangs qui compte pour du Beur
La misère vitrinée qui règle tous ses comptes
Qui sert d’apéritif pour avaler la honte
C’est Jésus et Marie qui font leurs commissions
Lazare ressuscité dans les microsillons
C’est le mur qu'on rase et qui fiche la barbe
C’est la haine dans l’urne où le droit se lézarde
La démence c’est ça…
De l’ordre et du sermon
La gloire de nos pères à fuir les démons
Dans le sein d'Abraham aux prochaines croisades
Dieu Made in USA superman in parade
La démence c’est ça…
La démence c’est moi…
Toujours la même chose
C’est tout ce que je vis et le monde et puis rien
Qui garde sa folie à l’encre de ses mains
Qui couche dans un rêve avec ses idéaux
D’un soleil à la nuit qui rode sur ma peau
Ma maladie qui marche dans les pas de Ferré
Le chant de sa musique où traînent ses pavés
La symphonie vocable halée dans son alcool
Toujours cette folie qui signe ses bémols
Ma démence c’est ça…
Dans mon verbe Ferré quand je littérature
Au hasard d’une halte au noir des serrures
Aux portes sans issues à chercher des crayons
Du souffle dans le vers l'emphase d'oraison
La démence c’est ça…
La démence c’est là…
Là, où la poésie se fringue de prouesses
Où y’a même plus de sable aux pages de ses livres.
Là, où le sentiment ne Sentimental plus
Là, où les yeux des autres ne se voient même plus.
Où la reconnaissanc' se vend comme des clopes,
Comme on vendrait son âme au rayon des reliques.
Là, où même ses voix ne suivent plus sa voie...
D’usure des folies en marge des galets
Où la mer s’est pendue aux éditions « Tu Bandes ».
Là où le vers expire, aux pages désertées.
Là, où la poésie, n’est plus qu’un acte qui étrangle
dans la glotte des phrases.
Où le verbe supplante, façonné comme un os
A la place du coeur...
La démence c’est ça…
Toujours la même chose
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Ta ville
Tu n’es pas seul au monde à te prétendre humain aux portes de nos villes fermées de l’intérieur…
L’homme de mauvais genre est un mutant d’ailleurs…
Il n’est pas seul au siècle à vendre l’incroyable, ses mains libres de sang,
ses regards de légendes aux codes de la honte, à nos anges de paix…
Les navires de banlieue ont percé tous les ports des accents ironiques
Les saillies de leurs mots calculés sur la haine
Les sous sols dans nos villes sont des ventres à tickets
Avaleurs d’anonymes
Propriétaires de chiens muselés sur contrat
L’arme conventionnelle des républiques et des lois
Ici les étrangers ont des rêves à revoirs
Ici tous les trésors dorment dans les pénates… Leurs volets sont fermés
Dors-tu mieux maintenant à l’auberge du ciel, le cœur comme une borne ? Berceau de tes orgasmes et des voilures, à l’Alpine frontière de ton unique Europe !
Tu la vois bien ta ville, nouvelle et toute en bleue ?
Ta ville parnassienne, aux fronts des malvoyants, des préaux de faciès gardiens des cécités...
Regarde-là ta ville... Au fond de nos bastilles, te garder la vie belle
Regarde-la ta ville... Et des faces cachées d’indigences indignes
Regarde-là ta ville... Etrange d’ironies… "Comme elle a de l’allure !"
Regarde-là ta ville ! Comme la vie, comme si elle était belle
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Le Passant
J'ai les pieds d’un fauteuil dans deux croissants de lune
Et des rêves à bascule en voyage immobile
Des chemins de rousseur, des forêts, des musiques
Et les pas d’un oiseau dans un livre d’étoiles
J’ai le temps des lumières au pluriel de l’âme
La voix rauque d'un chant au parnasse inclassable
La chanson surannée dans les yeux d'une femme
La parole facile au sourire d'avril
Le roulis d’un bateau rescapé de la brume
Le registre des flots le fracas de la pluie
Un silence à mon blues aux nuits blanches et qui jazz
La tendresse exilée d’une mer infinie
J’ai le sort d’un ruisseau qu’une larme a fait naître
Les relents de criées d’un vieux loup sans la mer
Un pêcheur à sa ligne en eau trouble de l’âge
Des marées des rumeurs remontées dans un vers
L’illusion dans le vrai des formules du triste
Des chagrins poétiques où se hissent des voiles
Un piano malheureux des mémoires d’artistes
L’harmonie au clavier en passant sur la toile
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