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Discussion: Pour démêler les méandres de la langue: qu'est-ce qu'une opinion ?

  1. #1
    Chris Guest

    Par défaut Pour démêler les méandres de la langue: qu'est-ce qu'une opinion ?

    Qu'est-ce qu'une opinion ?

    Merci

  2. #2
    Chris Guest

    Par défaut Qu'est-ce qu'une opinion ?

    Je cherche à savoir si, comme semble l'indiquer nos langues, l'opinion,"je pense que", est un acte "involontaire".Pourquoi ?
    Si vous avez quelques lumières à ce sujet je serai ravie de les partager.

  3. #3
    Date d'inscription
    April 2001
    Localisation
    France -
    Messages
    21 954

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    dans le visible règne l'opinion l'intelligible est le lieu de la Science. Socrate distingue le visible et l'intelligible: dans le visible règne l'opinion l'intelligible est le lieu de la Science.
    Le devenir incessant n'exclut pas que l'opinion accompagnée de sensation puisse saisir des régularités (les prisonniers de la Caverne perçoivent des ressemblances et des dissemblances et sont aussi capables de prévoir qu'une ombre va succéder à une autre: Rep. VII). En ce qu'elle est capable de discerner des qualités, de les associer, de les identifier, l'opinion perçoit et pense conformément à ce qu'elle perçoit; elle est, en ce sens, vraie . Car ce n'est pas le corps qui perçoit mais bien l'opinion au moyen du corps et des sensations qu'il lui procure. Or ce qui caractérise l'opinion, c'est la mémoire et l'anticipation (voir Théétète), mémoire et anticipation empiriques qui permettent que, même au sein de l'opinable et du sensible, il y ait une espèce de certitude, de conviction (distis). L***8217;opinion vraie confère une espèce de solidité aux phénomènes sensibles, et elle n'est pas un plus mauvais guide que le savoir pour la pratique. Il n'est donc pas nécessaire de poser des Idées si l'on veut simplement s'orienter dans le monde sensible: l***8217;opinion vraie pose des objets singuliers, des ressemblances et des dissemblances, des règles empiriques, auxquelles on peut en gros se fier (c'est Thalès et non pas la servante qui tombe dans le puits).

    Bachelard: "L'opinion a en droit, toujours tort. L'opinion pense mal, elle ne pense pas. "
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  4. #4
    Chris Guest

    Par défaut Qu'est-ce qu'une opinion ?

    Merci de m'avoir répondu.Je ne fais pas une dissertation.
    Mais j'essaie de démêler les méandres de la langue.
    Il faut peut-être que j'aille sur un autre forum parce que je vois qu'ici vous aidez surtout à la dissertation. Pourtant la réponse que vous m'avez apportée m'a déjà bien éclairée.

    Il semble donc qu'une opinion n'ait rien à voir avec la raison. Donc jamais d'idée dans une opinion ?
    Diriez-vous qu'elle se rattache au domaine de l'instinct?

    et une opinion politique ????

    Merci si vous pouvez me répondre.

  5. #5
    Date d'inscription
    November 2006
    Messages
    51

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    L'opinion est une abeille qui a quitté son essaim.
    Elle butine au service de sa collectivité.

    L'opinion est prisonnière de son contexte, de l'idéologie qu'elle sert.

    La vérité est un cube à multiple façettes. L'opinion est un cm2 de chaque façette.

  6. #6
    vens Guest

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    D'où vient l'opinion ?
    Dans la tradition philosophique, elle a mauvaise réputation :
    de Platon à Descartes ou Heidegger (l'anonymat du " on "), on n'y perçoit qu'une fausse pensée, mal construite et sans rigueur, soumise aux passions et aux intérêts.
    Il est vrai que, sur le plan strictement politique, l'opinion ne se fonde, semble-t-il, que sur la situation personnelle de chaque membre d'un État.

    Elle ne rassemble ainsi, de façon éventuellement discordante en raison de la diversité des situations, qu'une somme d'intérêts personnels, que l'on qualifiera volontiers de strictement égoïstes et à courte vue.

    Puisque, parmi les opinions à l'oeuvre dans une nation, il en est de plus fortes, quantitativement parlant, que d'autres, un système démocratique se doit de tenir compte de l'opinion majoritaire. En premier lieu parce que les dirigeants en sont issus par le biais des élections. Mais aussi parce qu'il semble difficile qu'un pouvoir se maintienne en se trouvant sans cesse en contradiction avec l'opinion des citoyens. Cela signifie-t-il toutefois que l'opinion guide le pouvoir? Cela serait concevable si ce dernier n'était rien d'autre que le reflet direct ou l'expression précise d'une opinion majoritaire. Mais, dans les faits, il n'en est rien. Non que les élus se hâtent, une fois au pouvoir, d'oublier la part de population qui les a choisis. Mais parce que, entre le candidat et l'élu, existe une différence importante : le second ne peut que transmettre et confronter à d'autres opinions celle qu'il représente. Et il est fort possible que cette dernière ne sorte pas victorieuse du débat démocratique...

    Cela révèle que la politique moderne est trop complexe pour que l'opinion puisse en avoir une vision claire. Les facteurs économiques, sociaux, idéologiques, ne peuvent être " maîtrisés " que par des techniciens (sinon comme on le dit un peu vite des technocrates) qui sont les conseillers du pouvoir. L'exercice de ce dernier est un travail à temps plein, inaccessible au citoyen moyen qui n'en recueille que les échos les plus spectaculaires. L'évolution des sociétés, l'existence de la géopolitique, la difficulté des rapports et des équilibres internationaux, aboutissent à une séparation entre les lieux de décision politique et l'existence " normale ". On peut le déplorer, mais on doit d'abord en faire le constat, qui justifie que le pouvoir ne puisse pas considérer l'opinion, telle qu'elle s'élabore dans une relative ignorance de la réalité des problèmes à résoudre, comme un guide, ni même comme un support.

    Peut-on alors imaginer une réconciliation entre l'opinion et le pouvoir ? Sa condition serait une information complète de la première - ce qui suppose qu'elle disposerait du même temps que le pouvoir pour être au fait des réalités : condition bien entendu tout à fait irréalisable...

    Pensez à ceci vous tous qui discutez à propos des candidats à la future présidence, lorsque vous ferez votre choix dans la future élection présidentielles:
    Peut-on imaginer une réconciliation entre l'opinion et le pouvoir en place ?
    Sa condition serait une information complète de la première - ce qui suppose qu'elle disposerait du même temps que le pouvoir pour être au fait des réalités: condition bien entendu tout à fait irréalisable...

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