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Discussion: parler est-ce toujours donner sa parole?

  1. #1
    Date d'inscription
    October 2006
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    5

    Exclamation parler est-ce toujours donner sa parole?

    j'ai besoin d'aide pour ma premiere dissertation, je n'arrive pas à trouver le plan, et j'ai peur d'être hors sujet.... le sujet est trés intéressant, mais pas évident.... pour moi la réponse est non, puisque "toujours" n'admet aucune exception, et qu'il y en a... mais j'ai quand meme beaucoup de mal!! en plus je ne trouve pas de citations en rapport avec ce sujet! HELP!! merci d'avance!

  2. #2
    Date d'inscription
    April 2001
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    France -
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    21 954

    Par défaut

    En un certain sens parler c'est "donner" sa parole comme utilisation personnelle d'une langue, toujours pour peu que ce soit une parole
    Mais au sens de s'engager...
    La promesse comme engagement
    promettre = donner sa parole = s'engager
    Voir http://www.philagora.eu/educatif/ind...r_a_la_liberte

    lire aussi la discussion sur ce sujet ici:
    http://forum.philagora.net/showthread.php?t=11664

    Bonne continuation
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #3
    Date d'inscription
    October 2006
    Messages
    5

    Exclamation peur du hors sujet

    merci de votre aide, mais j'ai peur qu'en partant sur l'idée de liberté dans l'engagement je fasse un hors sujet... enfin, je veux dire que je ne peux pas y consacrer toute une partie de mon développement... n'auriez vous pas une idée de plan pour ce sujet?? et des citations? j'en ai cherché mais sans beaucoup de résultats...
    merci d'avance!
    ce site est vraiment trés bien!

  4. #4
    Date d'inscription
    October 2006
    Messages
    5

    Exclamation s'il vous plaît aidez moi......

    s'il vous plaît aidez moi, j'ai passée l'après midi à réfléchir et je ne trouve vraiment pas de plan qui aille... juste pour me donner une piste....
    merci d'avance!

  5. #5
    Date d'inscription
    September 2006
    Localisation
    Paris
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    20

    Par défaut

    Parler est-ce toujours donner sa parole?

    A chaque fois qu'on ouvre la bouche pour parler, on donne de la voix, on donne de la parole.
    A partir de là, il y a déjà un problème secondaire: chaque parole ainsi donnée est-elle forcément une parole qui nous est propre, ne peut-on pas aussi répéter les paroles des autres, suivre toujours l'opinion courante? Et puis surtout, il y a dans la parole un fond qui ne nous est pas propre, le langage dont nous nous servons pour parler. Ce langage n'est pas le nôtre en propre, il est partagé par toute une communauté et surtout il nous vient des autres. Donc déjà, une sorte de première réponse (très importante pour la suite), toute parole repose sur un langage commun qu'on a dû s'approprier et qu'il faut respecter si on veut être compris. Si la parole est bien un acte individuel, libre (à condition de ne pas être la répétition de paroles d'autres), elle n'existe que sur le fond de l'apprentissage forcé du langage, de l'aliénation par le langage.
    En conclusion de cette partie (tu remarques que jusqu'à présent on n'a pas encore parlé du sens particulier de promettre), si on peut effectivement donner de sa/la parole ou parler, c'est qu'on a reçu le langage. Dès lors peut-on vraiment dire que l'on donne SA parole, puisque toute parole repose sur le langage qui nous est reçu des autres. On peut se demander si cette condition du langage qu'il faut apprendre, qui nous vient de l'extérieur est un obstacle pour donner vraiment (de) SA parole, sa parole propre.

    C'est un peu une question à laquelle on a répondu, on n'a pas le choix: si on veut donner de la parole ou parler, il nous faut le langage; et si on a une chance de donner SA parole, c'est aussi grâce au langage.
    Donc dans cette 2ème partie tu peux analyser le sens particulier de "donner sa parole". ça ne veut pas seulement dire comme on a fait semblant de le croire jusque là: donner de la parole, tout simplement parler. "Donner sa parole", ça veut dire aussi promettre.
    alors là, dans une partie, tu dois montrer que promettre en donnant sa parole va plus loin que parler, c'est parler, mais c'est un peu plus que parler:
    - d'abord, donner sa parole c'est parler à quelqu'un, à celui auquel on la donne, mais on peut se parler à soi-même.
    - ensuite, donner sa parole, c'est pas le simple bavardage, c'est plus solennel, et souvent on insiste quand on donne sa parole et on le dit même clairement:"je te donne ma parole", "parole!".
    Donc d'une part, donner sa parole, c'est plus que parler.
    Mais d'autre part, donner sa parole, c'est encore que des paroles. Quand on donne sa parole, on n'écrit pas un contrat, ou un papier ou on s'engage. On ne laisse pas non plus des objets en gage, en caution. Donner sa parole, c'est même moins que "promettre sur la tête de sa mère" ou "dire, que le diable m'emporte si je mens". Contrat, gage matériel, caution (même corporelle: ma main à couper!) sont déjà plus solides que le simple fait de donner sa parole, c'est du concret.

    On a donc ce curieux paradoxe: donner sa parole c'est plus que parler (tu te souviens, il faut parler à Quelqu'un, et c'est plus solennel que le bavardage), mais c'est moins qu'agir. Donner sa parole, ça reste malgré tout des paroles, des mots qu'on dit; on les qualifie parfois de paroles en l'air.

    Donner sa parole, ça a donc un statut intermédiaire: plus que parler, moins qu'agir. Comment lever ce paradoxe?
    Il y a une façon simple, c'est considérer que l'expression "je te donne ma parole" est ce que Austin (dans Quand dire c'est faire) appelle un énoncé performatif, une phrase qu'il suffit de prononcer pour agir. exemple: le maire qui dit je vous déclare mari et femme, il a juste à le dire, et il agit, il marie. pareil pour donner sa parole, il suffit de le dire, et on agit, on promet, on s'negage à respecter. Donc en fait, donner sa parole, c'est parler certes, mais plus particulièrement, parler comme si on agissait: c'est une parole performatrice, qui accomplit qqc. Comme ça on a levé le paradoxe entre parler et agir, donner sa parole, c'est entre les deux, c'est parler pour agir.

    Et (troisième partie), comment se fait-il que cette parole particulière (je te donne ma parole) acquiert force d'action? C'est qu'en réalité, il y a bien qqc qui est gagé. pas sa parole au sens de faculté de parler: si tu ne tiens pas tes promesses, on ne te coupe pas la langue pour autant. Non, le gage, ce qui sert de caution, c'est le langage même. Donner sa parole, c'est s'engager au nom du langage que nous partageons tous. donc, non seulement le langage permet de parler en général, ou de donner de la parole comme on dirait qu'on donne de la voix; mais le langage permet aussi cette parole particulière, perfomative: "je te donne ma parole", elle sert de gage. Et celui qui ne tient pas sa parole, est condamné à n'être plus cru des autres, c'est un menteur, il aura beau se servir alors du langage, plus personne ne le croira car il a une fois trahi le sens des mots sur lesquels on est tous d'accord.

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