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Discussion: Pourquoi avoir si peur de la vérité?

  1. #41
    Roger Guest

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    Salut Scop,

    L'intention, pour moi, n'est pas reelle: le communiste, par exemple, veut atteindre la revolution (intention) et posera des actes en consequences. Mais son but, la revolution, n'est pas reel. c'est, sinon une illusion, du moins un ideal.

    Tu dis:
    C'est bien ce que je pense! Pour moi la morale découle de la nature de l'homme et de son intérêt principal qu'est le bonheur. C'est donc une morale pleinement intéressée que j'ai en vue.

    Desole, je me suis mal exprime. S'il existe une morale, je suis d'accord avec toi qu'elle ne puisse etre qu'universelle, c'est a dire, servant les interets de tous les hommes. Hors, dans mon precedent message, je me demandais si l'homme pouvait vraiment acceder a une telle morale, si au contraire, tous ses jugements moraux n'etaient pas faconnes par son vecu, son milieu,... auquel cas, comme le pense Fibule, toute morale serait interessee (donc servant des interets particuliers, entendons-nous bien) donc illusoire.

    A bientot,

    Thomas

  2. #42
    Date d'inscription
    April 2005
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    796

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    A dire vrai, je ne pense pas que ce soit un problème d'expression, mais d'abord conceptuel.
    Nous sommes d'accord sur l'universalité de la morale; mais peut-être pas sur son fondement. Je pense en effet, que si la morale est un guide vers le bonheur en général, elle l'est d'abord parce qu'elle peut s'appliquer à chacun (c'est le propre de l'universel que de pouvoir s'appliquer dans le singulier de quelque façon).
    Aussi y a-t-il un seul bonheur "abstrait", mais autant de bonheurs singuliers que de personnes: c'est en ce sens que j'entends l'intéressement. Le bonheur est alors le meilleur intérêt que cherche la personne pour elle-même.

    En outre, l'universalité du bonheur n'est pas seulement étendue à tous les hommes, mais à tous les actes (qui sont posés en vue du bonheur). En ce sens, l'intention est réelle et non imaginaire.

    Mais tu poses une question tout aussi intéressante que le reste de tes interventions:
    L'homme peut-il accéder à une morale abstraite?
    Je me permets de développer la question à ma manière (corrige-moi si j'ai mal compris).
    La morale étant en effet structurée en principes généraux, il paraît impossible de descendre toute la chaîne de l'universel au singulier pour arriver à savoir ce qu'il faut faire pour agir dans telle ou telle situation concrète.

    On pourrait alors subir un formalisme sclérosant, laissant la personne face à un fossé infranchissable...

  3. #43
    Roger Guest

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    Salut,

    Je reprends mon exemple: pour le communiste, la seule action morale est une action servant la revolution. Je ne pense pas que ca fera le bonheur du bourgeois! Et le bourgeois, a son tour, qui vise un maximum de benefices, ne va pas prendre en compte le bonheur de ses ouvriers exploites.
    Ce que je veux dire, c'est qu'une morale doit etre desinteressee, une morale doit prendre en compte le bonheur de tous les hommes (et depasser le bonheur interesse, particulier).

  4. #44
    bulletin Guest

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    Je me permet de dévier du sujet, car certains étaient interessés par la réfutation du nihilisme. Voila grossièrement une idée traitait de l'erreur nihiliste que j'avais lu dans une thèse sur la moralité.

    Le nihiliste renonce à toutes valeurs morales car il ne croit pas en Dieu, il ne trouve pas légitime (ou absurde) les valeurs sociales. Dans sa démarche nihiliste, son "idéal" est de ne rien faire car tout est vain, cependant atteindre cet idéal demande une volonté et ainsi il donne de la valeur à son "idéologie", reniant de cette manière son nihilisme.

    L'auteur en déduit l'existence nécessaire du monde des valeurs.

  5. #45
    Olivier66 Guest

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    Intéressante mise en abyme, où le sujet réfuté est prouvé par le fait même qu’il s’exprime dans la finalité de la démarche.

    Comment aborder les limites du langage quand on passe nécessairement par celui-ci pour le critiquer ? Peut-on être à la fenêtre et se voir passer dans la rue ?

    Bref, de façon bien peu académique, je pense que la notion de vérité découle de la communication : dès qu’on a les moyens d’échanger, d’avoir un point de vue et de connaître celui d’un autre, naît automatiquement la possibilité d’un meilleur discours et, en fin de compte, la possibilité d’un discours unique, vrai et seul juste…

    Ce serait donc une notion qui appartiendrait à l’homme, et une des rares possibilités pour certains d’imposer leur vérité serait de lui donner une origine surhumaine (dieu et les religions dans leur ensemble), qui serait théoriquement non corrompue par la faillibilité humaine.

    Donc (et c’est sans nul doute très capillotracté et personnel) je pense que la vérité est peut-être issue d’une certaine non-acceptation de la chose « réelle » à travers la réflexivité de notre conscience : en donnant du sens aux choses (le langage, la culture et plus généralement la communication), on se donne la possibilité de créer la « vérité », ainsi que le « vrai », le « juste »,…, bref, que la morale est issue de la capacité à juger (donc à considérer les choses depuis un point de vue : réflexivité).

    Ainsi, et même si le point de vue nihiliste ne le tolère peut-être pas, la vérité peut être très « vraie » et « réelle » dans l’espace intermédial de l’homme. Et comme cet espace de représentation est pris comme réalité (on a façonné le monde selon ces représentations, et dans cet acte performatif, la représentation est devenue réalité), alors cela assoit la validité de ces préceptes puisqu’ils sont vérifiables réellement, concrètement.

    Bon, ce ne sont que quelques idées, vous excuserez leur caractère dilettante.

    Ciao…

  6. #46
    Roger Guest

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    Donc, en clair, la verite pour toi, Olivier66, serait un accord entre notre discours et la representation que l'on se fait du monde?

  7. #47
    bulletin Guest

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    Rien de bien objectif la dedans, surtout si l'on prend en considération les idées et les valeurs qui different selon nos représentations du monde.

  8. #48
    Olivier66 Guest

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    Bonjour,

    Donc, en clair, la vérité pour toi, Olivier66, serait un accord entre notre discours et la représentation que l'on se fait du monde?

    Pas vraiment : la notion de vérité serait un corollaire da la capacité à l’intermédialité de l’homme.

    Par intermédialité, j’entends (grosso modo) ce qui fait le pont entre notre « être » et tout le reste (depuis la séparation - illusoire - homme/nature). Le fait de faire un pont (via les sens donc) et de prendre contact avec le monde.

    Je parle de cet espace, de cet « entre-deux », cette « dimension » où prend naissance le sens des choses pour nous, conditionnées par cette médiation. Le sens, c’est notre rapport aux choses, notre façon de les comprendre. Donc, le « sens » prendrait naissance dans cette relation, dans cette médiation.

    Sauf que…nous ne comprenons pas tous les choses de la même manière : c’est donc de cette différenciation des « points de vues » que va naître à son tour la possibilité de juger (juger, c’est comparer). Du jugement découle la prise de conscience qu’un point de vue peut-être meilleur qu’un autre, qu’une compréhension est meilleure.

    A partir de là, on peut imaginer qu’il existe en dehors de nous une « vérité » (CAD le point de vue « absolu »), à laquelle on peut se rapprocher et vers laquelle on veut tendre.

    Donc, la possibilité d’une vérité découlerait du processus d’intermédialité, CAD de la possibilité pour tout un chacun de prendre connaissance du point de vue de l’autre, de le comparer au sien, et de l’estimer à l’aune d’une soi-disant « vérité » qui s’érigerait en absolu, indépendante de nous.

    Le truc, c’est que cela naît de l’esprit de l’homme. La vérité n’aurait de valeur que dans cette relation, dans cette dimension, car hors médiation, nul point de vue, nul comparaison, nul besoin d’une soi-disant « vérité ».

    Ainsi, la vérité serait… « vraie » dans le processus représentationnel, mais pas dans ce qui est hors de ce champs, CAD dans la réalité (enfin, tel que j’imagine la réalité, CAD ce qui est indépendamment de ce que l’on peut en comprendre par nos sens et nos capacités cognitives).

    Voila, j’espère que c’est plus clair, même si je me doute que ça devrait faire friser des poils par les largesses que je prends dans la manipulation de ce concept.

    Ciao….

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