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Discussion: Faut-il douter de tout et Peut-on douter de tout ; quelles différences ?

  1. #1
    Date d'inscription
    September 2006
    Messages
    13

    Par défaut Faut-il douter de tout et Peut-on douter de tout ; quelles différences ?

    Bonjour.

    Mon sujet de colle ( "faut-il douter de tout ?" ) me pose un léger problème dans le sens où je n'arrive pas à voir les nuances de la réflexion philosophique par rapport au sujet " peut-on douter de tout"

    " Faut-il" correspondra a la necessité de douter?

    "Peut-on " ne correspondra plutot a la possibilité ?

    Le développement philosophique du sujet n'est t'il pas semblable dans les 2 questions ?

    Cordialement

  2. #2
    Date d'inscription
    April 2001
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    France -
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    21 954

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    Non:

    Faut-il= est-ce une nécessité, est-ce bien raisonnable? Présupposé à ne pas remettre en question : on peut douter de tout.
    Peut-on = Est-ce possible...Peut-on douter que l'on est en train de douter...? Peut-on douter de son existence à partir du moment où on pense?
    Doit-on: est-ce un devoir...?
    Vu?
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #3
    Date d'inscription
    September 2006
    Messages
    13

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    Merci pour ces premières réponses.
    Je rapelle mon sujet " faut il douter de tout?"

    Je bute sur un autre problème. Je n'ai pas eu de mal à remplir ma première partie ( oui , il est necessaire de douter pour se liberer des opinions etc etc) , en effet les exemples ne manquent pas.

    Cependant , ma deuxieme partie consiste a montrer que douter de tout n'est pas forcément raisonable , de montrer dans quelle mesure "l'action de douter" atteint ses limites.

    Et je manque malheureusement d'exemples d'auteurs , et meme d'exemples tout court

    Quelqu'un aurait t'il quelques inspirations pour m'aider?
    Cordialement

  4. #4
    ben05 Guest

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    Une aide à lire
    http://www.philagora.net/corrige/penser-douter-tt.php


    Faut-il ...> existe-t-il des connaissances indubitables?

    On peut considérer le doute comme inséparable, et même constitutif, de toute véritable entreprise philosophique. De Socrate à Descartes, en passant par les sceptiques, en effet, on retrouve ce doute.

    Chez Socrate, le doute est synonyme de critique et de remise en cause de tout ce qui présente comme savoir (définitif).

    Chez les sceptiques, le doute est une attitude de suspens : on dit que, étant donné la nature (précaire) de l'homme, on ne peut rien affirmer avec certitude, mais qu'on doit au contraire douter de tout.

    Chez Descartes, on retrouve le même doute radical que chez les sceptiques, mais, avec un mélange du doute socratique : le doute radical sert à ne pas être dupe des opinions ou des faux savoirs; c'est une méthode qui sert à nous purger de nos illusions, et à atteindre la vérité, sans se précipiter.

    Bref le doute : attitude positive, ou négative? Est-il seulement une attitude théorique, n'ayant de conséquences que pour la cohérence de la pensée avec elle-même, ou bien est-ce une attitude qui a des conséquences pratiques?

    => Rien n'est sûr, ou définitivement tenu pour acquis : croire le contraire, donc, ne pas douter, c'est aller droit vers les dogmes et vers une attitude que Nietzsche a stigmatisée comme étant celle du "troupeau". On croira tout ce qu'on nous dit, sans en examiner le bien-fondé, sans même le comprendre***8230; (cf. les médias; les sectes; les pseudo-sciences; croire que la terre tourne sans comprendre la théorie héliocentrique). Douter de tout, c'est interroger le bien fondé de tout, et par là, refaire nous-mêmes le cheminement de tout ce qui se présente comme savoir. Comme le dit Kant, dans Qu'est-ce que que les lumières?, c'est là penser par soi-même, et devenir un homme libre.

    Mais ...douter de tout en ce sens, ne serait-ce pas le propre du fou?

    Ne faut-il pas, pour parvenir à douter de tout, même de ce qui est le plus évident (comme les mathématiques et l'existence d'un monde extérieur) recourir à des artifices sans cesse plus monstrueux que les autres?
    Cf. le malin génie : il est obligé d'en arriver là afin de pouvoir douter même du probable; mais c'est évidemment artificiel (je vais "feindre", nous dit Descartes, qu'il existe quelque chose de tel, car je vois bien que même si j'ai trouvé de bonnes raisons pour douter, ie, que c'est logique, cela ne me fait pas réellement douter de mes croyances spontanées).

    Descartes ne doute pas vraiment de sa raison (cf. argument de la folie); de certaines notions issues de la tradition soi-disant criticable; du langage hérité de la société dans laquelle il est né; ne doute pas des mots; de la tradition philosophique; du doute lui-même; de son projet ; de soi-même finalement***8230;

    Ce que veut dire Wittgenstein, c'est que notre connaissance a un caractère holistique (ie : elle est systématique, quelque chose de complexe); toutes nos connaissances s'imbriquent les unes dans les autres, et on ne peut les envisager à part. Si bien que quand on doute d'une de ces connaissances, on peut très bien ne pas douter de quelque chose d'autre qu'elles impliquent pourtant nécessairement, et cela, inconsciemment. Il y a donc toujours des présupposés cachés, inconscients, derrière tout énoncé dont on va vouloir douter.

    Ainsi, il ne faut pas douter de certaines choses sans mettre par là en doute tout notre système d'évidence, toute notre conception du monde !!!

    Descartes lui-même nous conseille de ne pas adopter la pratique du doute dans la vie quotidienne : en théorie, le doute est conseillé car il ne faut pas se précipiter, il ne faut pas confondre sa croyance avec un vrai savoir, etc. Mais en pratique, ie, quand il s'agit de vivre, d'agir, il ne faut pas douter. il faut se décider : on ne saurait demeurer dans l'hésitation.
    Il faut donc dans la vie courante s'abstenir de douter. Du moins, si on peut toujours douter, il ne faut pas remettre l'action à demain. Je dois manger, etc. Descartes va même jusqu'à prôner le conformisme en matière d'opinions politiques, morales, ou religieuses : là-dessus, on adoptera celles de notre pays.

    On en arrive donc maintenant à se demander si le doute ne serait pas dangeureux quand il porte sur les valeurs traditionnellement admises par sa société. Peut-on remettre en cause le bien-fondé des lois, des m***339;urs, ou des dogmes religieux, sans remettre en danger l'existence de cette société? La question ne porte plus vraiment, ici, sur la capacité qu'aurait l'homme à douter de tout; nous sommes ici à un niveau moral et même politique : il s'agit de savoir si l'homme a le droit de douter de tout.

    Malgré cela le doute signifie bien la liberté de l'homme, peut-être pas intellectuelle, certes, mais au moins politique et morale. Son exercice constant peut permettre l'émancipation de l'homme et empêcher qu'il soit sous le joug d'un Etat totalitaire. Le doute serait-il comme nécessaire au progrès de l'humanité.

    j'espère que ça t'aidera à avoir moins de doutes pour traiter ton sujet

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