1) = On distingue deux formes du temps: le temps objectif et le temps subjectif. En chacun, il y a un mouvement, une circulation, mais en sens inverse: le temps objectif va du passé au présent et à l'avenir, c'est le temps du déterminisme de la nature, une sorte de mécanisme. Le temps subjectif circule en sens inverse: l'avenir va au passé en passant par le présent qui n'est qu'une limite idéale. Voilà pourquoi, pour une conscience qui est projet, le temps c'est voir venir, voir passer
a) Impuissance = Si le temps est la marque de mon impuissance, c'est qu'il me résiste: je ne peux rien sur lui, ni l'arrêter, ni l'accélérer, ni le ralentir. Le désir d'éternité n'est que le manque éprouvé par une existence temporelle.
b) Puissance = Pourtant, sans le temps subjectif, l'homme ne pourrait rien: c'est la temporalisation qui permet le projet et la réalisation du projet (analyser l'expression "prendre son temps"). c'est lui qui permet l'expérience et son utilisation pour réussir grâce à la mémoire. C'est lui qui permet de penser et ces jeux de paroles qui permettent la liberté. Grâce à lui, nous évoluons, en choisissant, on se choisit.
2)Le temps et sa réappropriation:
http://www.philagora.net/ph-prepa/re...heur/index.php
Chez Le Clézio (page 1 et page 2)
Chez Tchékhov (page 3)
Chez Sénèque (page 4)
Se réapproprier le temps c'est donc reconnaître que l'exercice de la liberté ne peut se conjuguer qu'au présent dans la mesure exacte où le maintenant du passé ne dépend plus de nous et dans l'exacte mesure où le maintenant à venir ne peut être visé qu'à travers le maintenant présent ; où on ne compte que sur soi et sur l'être qui ne manque jamais. A la monotonie mécanique du temps "mesurée", dans tous les sens du terme, la recherche du bonheur substitue la profusion du présent vivant à qui seule la liberté peut donner un contenu suffisamment léger pour que jamais il ne se transforme en chaînes (Le chercheur, Le Clézio ,Folio, page 373).
Bonne continuation
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir