J’ai peu contemplé le petit écran
Car il m’a de tous temps empêché de penser
Mais après déjeuner j’ai ressorti mon cran
Pour m’absorber dans sa foire insensée

Des hyènes moqueuses s’y prétendaient neutres
Pointant les nouvelles d’un tendre humour
Que je vis engoncé dans un habit de feutre
Dissimulant son absence d’amour

On glorifiait là telle une héroïne
La poupée politique aux dents si effilées
Plus longues encore qu’une limousine
Dont la banquette aurait été volée.

Le malheur d’avancer dans un combat plus juste
Fût celui d’un rival que petit et avide
On voulût présenter, de manière si fruste,
Dans le grand bal des nouveaux régicides.

J’eus un trouble si grand devant ces pantomimes
Que j’ai pris la plume pour commenter
Ce bal masqué aux cent mimes ;
Le dénoncer je ne suis arrivé.

Mon verbe est devenu confus,
Ma langue bien trop synthétique,
Mes phrases devenaient ventrues,
Mes mots gonflés comme des tiques.