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Discussion: Le Terrorisme

  1. #1
    Olivier66 Guest

    Par défaut Le Terrorisme

    Bonjour à vous,

    Voila, je m’interrogeais sur cette entité assez floue que l’on nomme « terrorisme », aussi j’aurai aimé avoir votre avis sur ce sujet.

    Pensez-vous qu’il puisse être justifié ? Justifiable ?

    Existe-t-il d’autres moyens d’action pour des minorités (quelles que soient leurs motivations) pour manifester leur opinion ou leur opposition quand ni le dialogue ni la politique ne sauraient changer quoi que ce soit ?

    La guerre du Golfe de Bush fils a fait entre 40 000 et 100 000 morts dans la population irakienne, mais cela ne semble pas choquer nos bonnes mœurs. N’agissons-nous pas parfois de façon bien pire que des terroristes ? Ne sauvons-nous pas notre morale par la superposition à ces horreurs de quelques valeurs morales ?

    Une bombe US fait 50 morts et une bombe terroriste en fait aussi 50. D’un point de vue humain, les deux ne sont-elles pas aussi atroces ? Pourquoi quelques centaines de morts choquent-ils plus que quelques dizaines de milliers alors même que ce sont toujours les civils qui meurent ?

    Pensez-vous que l’épouvantail du terrorisme possède une réalité intrinsèque ou que ce concept est hautement dépendant de critères partiaux ?

    Bon, ben j’espère avoir quelques réponses à cet épineux sujet afin de creuser un peu plus…

    Sur ce,

    Ciaooooooooooooooo

  2. #2
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    April 2005
    Localisation
    Pariiiis
    Messages
    796

    Par défaut

    Peut-être un effet de la mondialisation?

    N'ayant plus de pays adversaire contre qui exister, la guerre civile devient mondiale...

  3. #3
    Missaurélie Guest

    Exclamation

    je pense que les terroristes ne sont pas ceux qu'on pense

  4. #4
    Date d'inscription
    May 2003
    Messages
    388

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    Il me semble que dans votre message vous faites un amalgame....

    Ainsi, mélangez vous la question politique avec celle de la définition du mot"terrorisme"...

    je comprends bien que l'aspect "politique vous intéresse"....

    Mais c'est l'aspect lexical du mot ici en question qui donne un sens a vos interrogations et non l'inverse....

    D'abod parce que le terroriste est intellectuel:

    il pense la manière dont il nuit....

    Ensuite parce qu'il a toujours besoin d'une ou de plusieurs légitimations pour "ses" violences ....

    Ont-elles "vraiment" un rapport avec ce qu'il prétend?

    Ou ne sont-elles pas"TOUJOURS" des justifications mensongères?

    A vous de trancher....

    En fait"la terreur" n'a jamais été autre chose qu'une forme de violence parmis d'autres.....

    Mais,est-ce que la guerre en est vraiment une autre?

    Ou peut-on "croire" que l'objectif d'une violence modifie "sa" nature?

    Autrement dit:est-ce que la justification d'une violence est un problème?

    Ou,plutôt, son retour"cyclique"?



    Avec l'expression de mes salutations distinguées,
    Brézing-Hamm

  5. #5
    Olivier66 Guest

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    Bonjour à vous,

    Scop :

    Peut-être un effet de la mondialisation?

    N'ayant plus de pays adversaire contre qui exister, la guerre civile devient mondiale...


    Cette dimension rentre en jeu sans nul doute. Le terrorisme correspond, comme tu le sous-entends, à un ennemi complètement en accord avec le contexte mondialisé (qui efface les repères géographiques notamment), aussi fluctuant et mouvant que le permet l’ère des réseaux.

    Que l’on y pense : il n’y a plus (ou de moins en moins) de lieux de pouvoir précis, le G8 se déplace d’année en année, les mouvements de capitaux sont essentiellement électroniques, le pouvoir mondial tient en un système sans géographie,… il ne reste plus qu’à s’attaquer à des symboles, comme le WTC.




    Missaurelie :

    je pense que les terroristes ne sont pas ceux qu'on pense

    Pourrais-tu développer ta pensée et nous préciser ce que tu sous-entends ?




    Brézing-Hamm :


    Il me semble que dans votre message vous faites un amalgame....

    Ainsi, mélangez vous la question politique avec celle de la définition du mot"terrorisme"...

    je comprends bien que l'aspect "politique vous intéresse"....

    Mais c'est l'aspect lexical du mot ici en question qui donne un sens a vos interrogations et non l'inverse....


    Vous avez raison Robert… effectivement je mélange 2 aspects du terrorisme (mea culpa, je prendrai plus de soin à rédiger mes sujets). Je garde néanmoins espoir de faire passer quelques problématiques.

    Alors, si je saisis bien, il y a peu ou prou le terrorisme en tant qu’ « objet » et sa « définition » politique. Je pense que c’est surtout son aspect politique (ou politisé) qui me pose problème et que j’ai tenté d’illustrer au travers de l’exemple irakien de mon premier post.

    Sinon, d’un point de vue étymologique, une amie m’a confirmé que terrorisme et terreur ont la même racine que le mot « territoire » (qui n’est pas exclusivement lié à la géographie mais à une notion de zonalité). Ce qui est intéressant, c’est que la notion de territoire possède alors un rapport avec ce que nous connaissons sous le nom de terrorisme : le fait de séparer et de créer des distinctions, d’inventer des territoires donc, a peut-être permis l’émergence de ce genre d’action en engendrant un rapport potentiellement conflictuel entre les 2 entités ainsi individualisées ?

    J’espère être assez clair… le fait d’individualiser des zones (quels que soient les critères ou la nature de ces zones) engendre la potentialité d’un rapport conflictuel. Il suffit alors à un territoire de s’attaquer à un autre : les ennemis ou les cibles sont créées par la séparation effective.

    Mais ça n’est qu’une idée…


    Ensuite parce qu'il a toujours besoin d'une ou de plusieurs légitimations pour "ses" violences ....

    Ont-elles "vraiment" un rapport avec ce qu'il prétend?

    Ou ne sont-elles pas"TOUJOURS" des justifications mensongères?

    A vous de trancher....


    Complètement d’accord : entre le discours (ce qu’on sait) et les motivations (ce qu’ils savent), il peut y avoir un fossé. Le plus intéressant, c’est que ces questions peuvent aujourd’hui être posées à ce que nous entendons sous le vocable idéologique de « monde libre » (un concept qui me fait vraiment tiqué) : nos interventions, nos actions, nos influences,…, correspondent-elles vraiment aux intentions prétendues ? C’est une des problématiques majeures de la guerre en Irak ou contre le « terrorisme » : depuis le mensonge éhonté des dirigeants américains, comment distinguer ce qui appartient à une cause qui se veut plus noble que ce qu’elle prétend destituer ?

    En fait"la terreur" n'a jamais été autre chose qu'une forme de violence parmi d'autres.....

    Tout à fait… Orwell et Machiavel nous ont mis sur la piste : prenons garde aux mots qui nous sont servis et au sens qu'on leur donne

    Mais,est-ce que la guerre en est vraiment une autre?

    Cela fait partie de la question que je me pose et que j’ai tenté d’aborder. Nous faisons pire en terme de morts civils, et un seul attentat semble justifier un carnage en retour sans que cela ne nous choque réellement. Mais il s’agit sans doute ici de la puissance symbolique de l’acte terroriste (en opposition au fait d’appuyer sur un bouton depuis le centre de commandement d’un bateau).

    Ou peut-on "croire" que l'objectif d'une violence modifie "sa" nature?

    Autrement dit:est-ce que la justification d'une violence est un problème?


    C’est bien le nœud du problème : les justifications de nos guerre n’embrouillent-elles pas la distinction entre ce qui relève de l’attentat et du dommage collatéral ? Quelle différence entre tuer des gens avec un missile et avec une bombe humaine si ce n’est la symbolique ? (et le discours officiel qui oriente la compréhension de ce qu’il se passe via le filtre médiatique). Dans les deux cas il y a des morts… et beaucoup plus par nos soins. Pourtant, nous ne sommes pas terroristes !? Nous, nous défendons des valeurs universelles parait-il…


    En fait, ne pensez-vous pas que ce que l’on appelle terrorisme ne soit que la caution morale d’un monde libre qui ne reflète plus ses idéaux et qui cherche une justification dans les horreurs pour mieux camoufler idéologiquement les siennes ?

    Ciaoooooooooooooooooo

  6. #6
    Bobel Guest

    Arrow Les principales victimes du terrorisme ne sont pas celles que nous croyons...

    Bonjour Olivier,

    Le souci des questions interro-négatives, c'est que la réponse y est souvent incluse !

    J'ai l'impression que les rapports de forces actuels conviennent très bien aux grandes puissances puisque celles-ci ne changent pas leurs pratiques économiques, c'est à dire font tout pour accroître leur suprématie; or cette suprématie, jugée injuste par les mouvement terroristes, est le principal grief de ces mouvements.
    Ainsi, on continue à "faire la guerre" au terrorisme pour défendre des sacro-saintes valeurs morales, autrement dit pour se donner bonne conscience et obtenir l'appui des électeurs, mais en faisant cela, on ne s'attaque pas aux véritables causes des conflits.
    Petite parenthèse, c'est pour cette raison que, pendant que le monde s'apaisit relativement progressivement, le terorisme, guerre du 21ème siècle, subsiste et subsistera, car le terrorisme n'est pas, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire, qu'une simple guerre.
    De plus, d'un point de vue technique, il est impossible de mettre fin au terrorisme en employant la force, premièrement parce que les réseaux sont immenses, organisés, et secrets; et également parce que l'usage de la force alimente le terrorisme.

    Il ne faut pas non plus jouer l'avocat du diable. Je ne pense pas que le terrorisme possède de motivation intrinsèque. Les dirigeants terroristes, qui se font passer pour des victimes, y gagnent en fait énormément. De plus, les pays du terrorisme international ne sont pas toujours les plus démunis, ou en tout cas, pas ceux qui possèdent le moins de ressources pour se développer; ce qui montre bien que les motivations affichées par les terroristes diffèrent de leurs véritables motivations. D'ailleurs, ce ne sont jamais les grands dirigeants, ceux censés avoir la foi et censés monter l'exemple, qui pilotent les avions détournés du 11/9, ou les voitures des attentats suicides... C'est donc cette manipulation des futurs terroristes par les terroristes (qui englobe le déplorable embrigadement des jeunesses) qu'il faut avant tout combattre. On a l'impression que les relations actuelles entre terroristes et pays ciblés, floues et enlisées, prennent le pas sur un dialogue Nord-Sud en perdition, alors qu'à la fin des années 70 se dessinaient de sérieux progrès dans ce domaine, après une longue lutte relancée par la décolonisation. C'est dans ce sens qu'il faut agir, en restaurant le dialogue Nord-Sud, pour clarifier les véritables rapports de forces, et permettre aux premières victimes du terrorisme (c'est à dire les futurs terroristes eux-mêmes) d'y voir plus clair et d'être un tantinet moins influençables.

  7. #7
    Olivier66 Guest

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    En fait, ce qui ne va pas dans le sens de nos intérêts et de nos "valeurs" peut-il être étiqueté « terroriste » ?

    Il y a bien l’action en elle-même qui peut être considéré comme « terroriste » (selon son modus operandi), mais il me semble que cette notion s’inscrit dans une relation binaire qui fait notre jeu.

    Tuer 20 personnes avec une bombe artisanale et en tuer 40 000 avec des bonnes vieilles bombes, cela change tout, c’est sûr ! Et quand nos raisons de tuer sont aussi intéressées que faussement « démocratiques »…

    Bref, je me demandais si tout ça n’est pas affaire de point de vue. Il n’y a pas de différence pour un gamin qui perd sa famille : la justification de la mort semble être notre seul excuse morale pour continuer à se prendre pour des libérateurs, et à fustiger les autres comme terroristes.

    Non…vraiment, y a un truc qui me dépasse là dedans.

    Ciao

  8. #8
    Estelle br Guest

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    " en fait, ce qui ne va pas dans le sens de nos "valeurs" et de nos intérêts peut-il être étiquettés de "terroriste" ? "

    je me suis amusée sur le post au sujet des messages privés à parler de "terrorisme", selon la définition se rapportant à la notion étymologique de " territoire " .

    Je ne peux m'empêcher de penser à la frontière entre marginalité et terrorisme, si je considère ce dernier comme un passage à l'acte.

    Sinon, qu'est-ce qu'un "terroriste", sinon une personne désirant changer le monde. "Bon gré mal gré".

    Je prends exemple sur Fibule qui remettait en cause la décision de Joelle sur l'usage des messages privés au nom de la liberté d'expression il me semble.

    A partir du moment où mon désir de transformer le monde devient un acte, alors je peux parler de " terrorisme": il renverse l'ordre établi.

    Ce monde est devenu l'objet de tous les terroristes qui se l'ont approprié.

  9. #9
    Estelle br Guest

    Par défaut

    La question qui me vient alors est la suivante : comment éviter de nouveaux actes " terroristes " ? Il y aura toujours des gens désireux de changer ce qui est établi, moi y compris.

    Le tout est de se demander que changer et dans quel but ? Au nom de quelles valeurs ?

    J'arrive à une " impasse " , à moins de réformes " intelligentes " il est impossible de faire sauter George Bush du haut de sa tour

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