Mère


Mère, tu as fermé la porte du dernier jour
Et moi je tourne la page de ta révérence
Je rêve à la lumière du sagace abat jour
Dans l’ombre de ton souvenir ancré à mon enfance
Quand tu m’enveloppais de mille câlins d’amour
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J’ai parcouru ton monde par mon absence
Mais tel un soûlard affamé je m’abreuvais
Du vin de tes idées éternelles en turbulence
D’être ce fils toujours omniprésent qui fêtait
Chaque instant de nos vies, ô belle puissance !
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J’ai longé admiratif ta vie en oiseau migrateur
Pour entendre ta voix au delà des épouvantes
Ne désirant plus te retrouver près de ton labeur
Celui de mère soucieuse de son garnement
Dont elle voulait écourter le vagabondage fuyant
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Pendant ces ans je me suis confié intensément
A toi mère, dans ta riche éducation de philosophe
Et j’ai trouvé prés de toi, bien heureusement
Tous les réconforts, de moments d’apostrophes
Quand ivre de pleurs, ta pensée me câlinait poliment
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Mère tu as fermé, trop tôt le livre de ta sage vie
Et ma raison se sent, seule à son devenir
Elle voudrait écourter, mon voyage de survie
Mais je t’entends me dire : -Tu dois parcourir
- Les chemins de ta pensée et te recueillir
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Ne me laisse pas seul, et continue de me donner
Pour mon devenir, la force de me tenir à cette certitude
Quand absents nous resteront, ensemble sans souffrir
Nous pourrons nous associer sans fin à ton exactitude
Mon voyage ne s’arrêtera pas là ; Il ira inné se périr.
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