Depuis quelques temps je m’informe de l’actualité. Oui, moi qui évitais soigneusement de lire ne serait-ce que les gros titres des journaux, zappais au plus vite sur M6 au moment du 20h00 et n allumais jamais sa radio, lis le journal, recherche les causes, le pourquoi et le comment de ce qui se passe en France et dans le monde.

Je lis, j apprends, je m’informe. Tout simplement. Et qu’est ce qu il se passe ? Plus j en apprends, plus j’affirme « mes opinions » et prends parti. Normal, classique me direz vous. Certes, c’est certainement logique. Mais ce qui l’est peut-etre moins, c’est cette « révolte »qui grandit, se transforme peut-etre meme en rage. Une rage inutile. Voire plus que ca. Une rage coupable.

Pourquoi ? Parce que en me tenant au courant je prends conscience. Conscience que le monde c’est pas juste ma petite vie, ma famille, mon mari, mon stage, attention faut pas que je sois en retard, les inscriptions et une ballade le dimanche au parc. Le monde est plus grand que ca. Qui l eut cru, hein ? C’est dingue.

Et me voila aujourd’hui dans ce monde, plus grand, beaucoup plus grand que prévu, je découvre l’injustice ca me révolte et qu’est ce que je fais ? Bah rien. Ca concerne pas vraiment ma petite vie, ma famille, mon mari, mon stage, mes retards, les inscriptions et ma ballade le dimanche au parc. Je croyais que j avais des principes. Je n en ai pas. La conscience n’implique t elle pas l action ? Et une conscience sans action, n induit elle pas la culpabilité ? C est ce que je ressens aujourd’hui. Je me sens coupable. Coupable de ne pas agir. Coupable de savoir ce que je sais (aussi peu que cela puisse etre), de penser, de croire et… bah c est tout. A quoi ca sert ? A rien. A quoi je sers ? Je crois que tant que je ne serais pas prete à agir pour ce que je crois, je ne servirais a rien. C est ca exactement. Avoir des idées, une culture pour l’étaler devant des potes qui vont s’en battre la race, pourquoi faire ? Croire en quelque chose, défendre ses idées oralement… et alors ?

Le journaliste filme prend notes, transmet. Il n intervient pas. Il est pas la pour ca. Il remplit son role. Il est la, la ou il doit etre et il fait simplement ce qu il a a faire. Il observe et transcrit. Parce qu on doit savoir. On doit savoir pour agir. J ai pas de pass VIP. Et mon œil n observe pas afin de retransmettre. D ailleurs il n observe pas. Il regarde. J ai l œil du spectateur. Un œil coupable car attentiste (« oulalaaaa qu est ce qu il va se passer ? oulala waoua t as vu ce qu il se passe ?...)

J apprends, je lis, j enrage de plus en plus au fil des lectures, prete a partir avec ma kalach sur le dos au fil de l article. Vénère a la fin, « nan, mais t as vu ce qu il se passe ? T as vu ca ? C est incroyable ! Comment on peut laisser faire ?? gnangnangnangnan ». Dimanche sur le front ? … nan pas dimanche, j ai la ballade au parc de prévu, et jpeux vraiment pas reporter…