Laissant françois2 dans son château intérieur, tout humide de son lyrisme servile, je prolonge mon topic initial à la lecture fraîchement faite de Nietzsche.


Dans son chant de la nuit (Livre II, chapitre 2, du Ainsi parla(it) Zarathoustra), l'auteur expose poétiquement à un solo plus profond qu'il n' y parait:


Je suis lumière: ah si j'étais nuit! Mais ma solitude tient à ce nimbe de lumière. Ah, si j'étais sombre et nocturne! Comme j'aimerais à têter les seins de la lumière! [...]

Mais je vis à ma propre lumière, je ravale les flammes qui s'échappent de moi. Le bonheur de qui prend m'est inconnu. [...]

Ils prennent de moi, mais puis-je encore toucher leur âme? Il y a un fossé entre donner et prendre; et c'est le plus petit fossé qu'on franchit en dernier.


Voilà donc cette idée que je voulais exprimer par mon sujet. Je ne parlais pas d'une illusoire problématique du est-on aimé pour ce que l'on est? mais plutôt de celle de savoir si on est aimé pour ce que l'on est ou pour ce qu'on donne?

Même si le sujet a été abordé (notamment par Brezing Hamm), j'approfondis le fossé à la lumière du passage de Nietzsche. En fait, pour rester dans son vocabulaire, je veux désigner ces voleurs de lumière que sont ceux qui s'accrochent aux puissants pour leur dérober leur chaleur.


La pastèque est ce fruit rond aux saveurs inégales. j'insistais donc sur les parties savoureuses machouillées par nos compagnes de route. je vois aujourd'hui des âmes et des corps en perdition, prêtes à sacrifier leur maigre pitance pour un peu de lumière, pour un peu de chaleur...


Les Hommes ne sont pas égaux entre eux. Il y a les générateurs d'énergie et ceux qui envient celle des autres. Les Hommes ne sont pas égaux aux Femmes. Il y a ceux qui produisent de la chaleur, et il y a le troupeau de celles qui ont froid.

Il y a des pastèques gorgées de sucre et de soleil, sans pépin, et il y a les fruits pourris, atrophiés, perclus de vermine et d'amertume.

On nous parle complétude entre les êtres, de ce mystérieux déclic qui noue deux personnes entre elles.... je ne vois qu'une prise d'otage, qu'un squatte entre un parasite sans aura et une source de lumière triste de ne pas faire partie de ceux qui prennent et d'être seul: un pacte injuste entre un mouton romantique et un lion neurasthénique...



Une faim croît dans ma beauté: faim de faire mal à ceux que j'éclaire [...]. retirer ma main, lorsque déjà leurs mains se tendent [...].
Mon bonheur d'offrir a péri dans l'offrande [...]

Ma main est devenue trop dure pour trembler d'être pleine



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