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Discussion: comment amener la philosophie de façon plutôt agréable à ses classes de terminale

  1. #11
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    April 2005
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    Pariiiis
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    Il suffit de se souvenir comment on a vécu ces années... (pour ma part, j'étais en terminale D, cad scientifique). N'importe quel cours peut être difficile, si le prof n'est pas motivant. Bien sûr les élèves ont un effort à faire. Mais dans la mesure où l'a priori est négatif (pour la philo, même pour les TL !) et où ils sont plutôt habitués à recevoir tout chaud dans le bec, c'est au prof de surprendre.

    En effet, la philo peut être un bon somnifère... tout comme un feu dévorant. Savoir accoucher de toute une classe est une gageure. Mais c'est un beau métier! Il faut se donner beaucoup pour être reçu, un peu. De toutes façons, il faut AIMER ses élèves et AIMER ce qu'on fait : ils le sentent bien. Pour persuader plusieurs dizaines de personnes sceptiques, il vaut mieux être soi-même convaincu!

  2. #12
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    April 2001
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    Par défaut Raison ou passion ?

    Au risque de nager et faire nager dans l'imaginaire...Peut-on avoir fait un peu le tour de la philosophie et ***234;tre convaincu?
    L'enseignant peut-il rester sur le strict plan de la raison et ne pas jouer de l'imaginaire?
    Aimer les ***233;l***232;ves, oui, mais comment? Par un discours anim***233;, avec des expressions heureuses comme si on vivait son enseignement, on vivait par lui... Et certes celui qui y croit est toujours suivi... mais o***249;?

    J'entendais une jeune femme me dire:
    "Ah... cet enfant je l'ai attendu en pensant aux paroles de mon professeur de philosophie sur la maternit***233;."

    Perplexe, j'avais envie de rire.
    Je ne nie pas que la jeunesse sera un atout et que les fortes imaginations enflamment un auditoire adolescent....
    Mais l'essentiel, comme le dit Malebranche fort admir***233; par Voltaire, c'est de les amener ***224; d***233;velopper leur esprit d'examen, et l***224;, il faudra redescendre sur terre, ceux qui aiment et ceux qui sont aim***233;s, et ceux qui voudraient ***234;tre aim***233;s autrement...Quel pastis.

    Et plus l'auditoire est amateur de plaisirs sensibles, plus il croira que l'air fait la chanson...

    Enfin tout cela montre l'int***233;r***234;t de l'oeuvre de Malebranche du programme de nos amis pr***233;pas:
    Le pouvoir de l'imagination est un pouvoir de contagion.
    Mais penser par soi-m***234;me est-ce contagieux?
    Imaginer oui.
    Comment faire passer l'un gr***226;ce ***224; l'autre, si l'un fuit l'autre, comme la ma***238;trise fuit la servitude, comme la pens***233;e fuit le savoir, comme l'eau fuit le feu.
    Amicalement et bon vent
    Joseph
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #13
    Olivier66 Guest

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    Bonjour à vous tous,

    Je ne suis ni prof de philo ni « en voie de », mais j’ai fait une TL et j’en ai donc mangé de grandes cuillerées. C’est un cour que j’attendais et j’ai globalement pris du plaisir à aborder certaines notions. Surtout la partie sur le bonheur et le désir (on désire ce qu’on a pas, et quand on l’a on désire autre chose,…). Niveau vidéo, on a eu droit au Banquet de Platon (avec Farid Chopel) et à des courts-métrages thématiques avec André Conte-Sponville en commentateur (si je ne me trompe pas, et désolé pour l’orthographe si j’ai mal écrit son nom).

    Bref, il y a une chose qui m’a un peu déplu, mais je ne sais pas si c’était le fait de la prof que j’avais (je pense pas, elle était sympa et intéressante). Donc voila : la philo était sensée nous aider à réfléchir, à comprendre le monde, à se poser des questions et, surtout, à trouver nos réponses. Mais quand j’avais envie de développer dans un sens personnel, je me faisais saquer parce qu’on attendait de nous qu’on donne des réponses « prévues », des réponses « académiques », ave citation d’auteur, courants de pensées,…

    Donc, il fallait surtout répondre ce que la prof attendait qu’on réponde, il y a avait peu de place pour une réelle pensée personnelle et il fallait « recracher » les idées des auteurs. Je comprends très bien qu’on cherche à nous faire apprendre les classiques et les écrits de personnes autrement plus perspicaces et intelligentes, mais j’avais l’impression d’un léger paradoxe entre « pensez par vous-même sur tel sujet » et « mais vous devez reprendre les bases classiques pour le faire ». On ne cherche pas à nous faire réfléchir mais à nous apprendre à réfléchir d’une certaine manière. Je ne sais pas si je suis très clair…

    Par exemple, mon premier sujet (je m’en souviens très bien) était : « suis-je ce que j’ai conscience d’être ». J’ai fait une grosse erreur, mais j’en avais averti la prof qui m’a dit de faire comme je le sentais. Je pensais qu’on ne pouvait pas avoir conscience de ce que l’on est et j’ai développé sur cette seule partie (pas d’antithèse/synthèse, juste une thèse. La faute de construction est énorme mais bon…). Du coup, j’ai dit honnêtement ce que j’en pensais mais la correction s’est faite à l’aune de ce que j’aurai dû répondre…alors, corrige t-on la valeur intrinsèque du devoir d’un élève ou corrige t-on ce qu’il aurait dû répondre ? J’ai eu 5/20 , ce qui était sans doute mérité (j’espère ), mais j’étais pourtant fier de tous mes arguments et j’étais persuadé d’avoir fait un truc qui tenait la route…j’expliquais longuement mon point de vue et mes raisons.

    Mais bon, je n’ai pas cité tel auteur, je n’ai pas énoncé telle citation, mon devoir ne répondait pas à la « norme », …tout plein de bonnes raisons (que j’ai retenu pour ne pas me faire avoir après), mais qui m’ont aussi fait comprendre qu’il fallait surtout manipuler les idées classiques plus que nos propres idées. OK, je comprends le principe et je n’ai rien contre, mais je pense toujours qu’il y a un léger « paradoxe » entre l’objectif de la philo et la manière d’y amener les gens : « apprendre à penser » ou « apprendre à penser comme ça » ?

    Voila…ce n’est qu’un avis très personnel.

    Ciaooooooooo

  4. #14
    Date d'inscription
    April 2001
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    France -
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    21 954

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    Merci pour votre t***233;moignage qui sera pr***233;cieux ***224; tous ceux qui enseignent.

    Si on demande de penser ( peser) on attend que soit ***233;voqu***233;e ( au moins ) la th***232;se qui nous para***238;t n***233;gligeable...c'est la r***232;gle de l'antith***232;se. Voil***224; pourquoi un devoir monoid***233;ique quel que soit son int***233;r***234;t n'est pas acceptable.
    Pour ce qui est du plan il doit ***234;tre ajust***233; au probl***232;me,et proposer un chemin pour r***233;soudre ce probl***232;me, comme un costume sur mesure.Cela suffit.
    Cordialement
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  5. #15
    Olivier66 Guest

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    Merci pour votre témoignage qui sera précieux à tous ceux qui enseignent.

    Si on demande de penser ( peser) on attend que soit évoquée ( au moins ) la thèse qui nous paraît négligeable...c'est la règle de l'antithèse. Voilà pourquoi un devoir monoidéique quel que soit son intérêt n'est pas acceptable.
    Pour ce qui est du plan il doit être ajusté au problème,et proposer un chemin pour résoudre ce problème, comme un costume sur mesure.Cela suffit.




    Tout à fait, l’erreur était grossière et énorme, nul doute là-dessus. Effectivement il faut bien structurer la pensée de l’élève, y introduire des règles pour lui donner une certaine cohérence. Je ne crois pas qu’un élève de 16/17 ans ne soit vraiment capable (sauf exception j’imagine) de fournir une « réflexion valable » avant qu’on ne lui en enseigne les bases.

    Je me souviens très clairement d’un certain dépit (au sein de ma classe) dans l’enseignement philosophique au lycée : celui de ne pas parvenir à vraiment accéder aux idées présentées. D’où peut-être l’inévitabilité d’apprendre les auteurs pour articuler nos devoirs à partir de leurs réflexions ?

    Bref, je mets ça aujourd’hui sur le compte de la jeunesse et d’une certaine immaturité, beaucoup de choses ont pris de l’épaisseur en grandissant ce qui a poussé notamment mon inscription sur ce site. Les cours sont loin derrière (10 ans) et les notions apprises oubliées (ce qui est plutôt normal, c’est valable pour la majorité des cours abordés je pense). J’essaie de lire maintenant et je me fais cette réflexion que l’on n’est pas assez réceptif à cet âge (même si l’apport de ces cours est indéniablement une bonne chose pour entamer une réflexion).

    Personnellement (je ne m’aventurerai pas à généraliser mais les échos collectifs de l’époque me confortent dans cette prise de position), je ne pouvais pas saisir la portée de ce que l’on nous enseignait (et je n’étais pas particulièrement plus bête qu’un autre) et je reconnais a posteriori que j’étais passé à côté. Peut-être est-ce aussi en partie imputable au « programme » ? Au fait d’avoir un temps limité et un listing de notions à aborder qui interdit parfois (souvent ?) aux élèves d’accéder plus profondément aux idées, faute de temps ?

    Ciaoooooooo

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