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Discussion: Bergson Essai, Virginia Woolf, Gérard de Nerval....

  1. #121
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    SE réapproprier le temps c'est le refuser comme passion et en faire une chose qui soit notre!:
    Que supportons-nous du temps?
    Répondre permettrait de mieux comprendre l'auteur Nerval, et singulièrement Virginia Woolf! D'une pierre deux c.
    Chiche?

    a) que supportons nous du temps et de l'espace ?
    b) Nos deux auteurs y remédient et ce faisant se le réapproprient par l'écriture

    c) Le temps toujours gagnant?
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  2. #122
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    a) Que supportons-nous du temps vécu et de l'espace?

    a1) Qu'est-ce que le temps? Incontournable
    -révisons:
    Le temps:
    ***8226;
    Subjectif (futur -> présent -> passé). Voir venir voir passer --> : à vivre : se profile vécu: file vécu: a filé et ainsi de suite
    Qualitatif: les montres de Dali .

    ***8226;
    Objectif (passé -> présent -> futur). irréversible
    Quantitatif: succession d'instants invariables.

    Autrment dit: On accorde que le temps est un flux scandé selon trois dimensions le passé, le présent, le futur.

    - Le temps physique ou objectif "coulerait" du passé au présent et du présent au futur, ce qui le fait ressembler à un destin ou un mécanisme nécessaire: c***8217;est que je ne peux ni l***8217;arrêter, ni l***8217;accélérer ou le ralentir ni retourner en arrière: on ne refait jamais, au sens de revivre, une année, on en fait une autre qui s***8217;ajoute à la précédente. Comme le remarque Proust, nous savons ce qu***8217;est la mort par expérience de la disparition de ce que nous croyions être comme si la vie n***8217;était qu***8217;apparition et disparition.-

    Au fondement du temps subjectif, au fondement de la conscience, jaillit la temporalité qui se temporalise sans cesse comme avenir (le jour de l***8217;examen) qui va au passé (c***8217;était hier!) en venant au présent (le vertige devant la page blanche). Pour chacun de nous, voir c***8217;est toujours voir venir et passer: l***8217;écoulement se fait donc du futur au présent puis au passé. Notre futur vient nécessairement au présent qui se change en passé comme une série de trains qui s***8217;annoncent, paraissent, disparaissent devant un voyageur sur le quai d***8217;une gare.Le temps vécu est une pensée de l'âme , il ne peut être perçu car le passé n'est plus, le présent dispatait et le futur n'est pas: comment pourrions-nous le percevoir?

    Si le temps objectif marque notre impuissance en nous faisant et en nous défaisant, c***8217;est un grand maître violent.
    Mais
    grâce à la temporalité l***8217;homme exerce un pouvoir par sa conscience qui l***8217;arrache au donné L'âme , le moi, est temporalisation: en ce sens le temps est une sorte de distension de l'âme: l'écriture va s'efforcer d'offusquer le temps objectif en exerçant à cette tâche le temps subjectif: l'oeuvre est donc expression , effort pour conjurer le désastre.Elle est toujours l'oeuvre de l'auteur: Nerval ou Woolf.


    "Ce temps opératoire est si différent du temps existentiel qu'il faut presque toujours choisir entre l'un et l'autre" G. Berger
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #123
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    a2)

    Quelle passion que le temps!
    Ce que nous subissons:
    par exemble
    La succession
    La succession entraîne des discontinuités
    Existence:
    ici et pas ailleurs= rupture de continuité
    maintenant et pas hier ou demain
    Solitude: rupture rêve et rélité
    Mort: disparition d'une parole, rupture
    Frontières : le passé
    Paris / Le Valois
    Ruptures entre les personnages: Le narrateur désuet
    Ecroulement et non être


    b) la réappropriation du temps


    L'auteur ( Nerval aussi bien que Woolf ) va procéder par l'écrit à un travail de restauration et d'instauration: A la succession il substitue la simualtéité

    A l'incroyable indigence de l'être, il substitue la puissance de l'ubiquité et restaure alors la continuité entre rêve et vie, entre les personnages, entre ce qui se passe et ce qui s'est passé, entre les sentiments eux-mêmes comme si «*je" demeure «* équivalait à l'âme et au moi.

    Nos deux auteurs se conduisent comme des démiurges, dieux organisateurs du monde au gré de leur je pense et je veux: ainsi ils tissent des liens universels, parce qu'ils l'écrivent, d'une certaine manière ils donnent l'existence, le «*je demeure*» et même l'expression qu'ils prêtent à leurs chiméres. Ils sont omniprésents!
    La victoire sur le temps ils l'ont au prix d'une croyance commune: la réincarnation et le panthéisme .
    Mais aussi au pouvoir qui fait sortir Lazare de sa tombe: non seulement l'ancien temps mais les dieux et les églises: contamination, certes, mais résurection.
    «*Les filles de feu*» : ce titre du receuil doit nous alerter : il s'agit des vestales gardiennes du feu, Sylvie c'est le feu toujours prêt à jaillir, c'est une Vestale, et dans l'épreuve du malheur de Clarissa c'est comme si tout son corps prenait feu....

    Enfin l'auteur se manifeste dans cette volonté du présent , par exemple le bon sens de Sylvie, et les lignes qui glorifient le vrai présent dans «*derniers feuillets*»
    Qu'on y songe le panthéisme n'est pas mort chez Nerval et chez l'auteur de Mrs Dalloway.

    "Chaque fleur est une âme à la nature éclose" Gèrard de Nerval in VERS DORES dans Les Chimères.
    Ces auteurs par l'écriture accèdent à la permanence, au prix d'une rupture: devinez avec quoi.

    Ecrire pour vivre, qui dit mieux?

    Lire pour vivre?
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  4. #124
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    dans l’horizon total du temps s’enracine la possibilité d’être conscient et de vivre en conséquence: savoir et pouvoir, marque de notre puissance.
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  5. #125
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    23
    Le suspens Important!

    Un ami me demande ce que c'est qu'*»épouser le présent*» et si l'expression a un sens.

    a1 Le suspens


    Cette expression , en tout cas, nous permet de mieux comprendre l'effort des auteurs pour coller au plus près de la réalité et singulièrement de ce que Virginia appelle la vie, ce flux qui défie toute prévision, et qu'on peut à juste titre appeler courant subjectif paradoxalement un et multiple.

    Qu'on en juge par soi-même , il s'agit de ce présent, de ce moment, si l'on préfère, dans lequel Clarissia plonge avec joie au début de Mrs Dalloway.

    Tout plongeon est précedé d'un suspens au cours duquel la diversité du moi se receuille pour acceuillir la vie, aller dans un mouvement volontaire vers les sensations : c'est l'instant où le passé
    nourrit de sa sève le présent. «*La pression de tous les autres matins ».C'est le bref moment du risque,; il n'y a pas de vie sans risque!C'est le risque ultime pour Septimus de passer la vitre pour atteindre l'éternité ou...le rien.
    Pour Clarissia c'est l'hésitation exquise aux portes de son salon,,

    Dans le suspens l'unité et la diversité du moi s'arrête, pour ainsi dire, à une extrémité qui n'est autre que le présent dans le foisonnement des sensations qui semblent s'évanouir pour faire place à la pureté d'une attention réduite à elle même, figée dans ce qu'elle est: mystique.( le son des cloches alla s'évanouir....*».): l'attente de la plongée dans la vie.

    Comprenons que le temps est ainsi transfiguré et le néant mis au défi par ce qui n'est pas rien: le moi dans son unité et son infini diversité qui lui permet de rejoindre tout ce qui se "promet" dans le creux du suspens.
    Le dépassement du temps est du même coup dépassement du solipsisme.

    Le présent dans sa gloire est au bout du parcours du narrateur de Sylvie et au commencement de Mrs Dalloway.
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  6. #126
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    la gemellité de Clarissa et de Septimus Voir le post n° 23 : le plongeon
    http://forum.philagora.net/showthrea...post1852420234
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  7. #127
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    L'âme de Peter (page 275)

    Ce n'est pas de son contenu que l'on nous parle (qui parle? Peter ou le narrateur omniscient?) car le contenu d'une diversité infinie ne saurait se dire) mais de sa forme, des deux aspects de l'âme ( moi) selon son comportement, selon quelle se meut vers les profondeurs ou vers la surface.

    Ici pas de feuilles, pas de forêt, pas de haine, mais un mouvement , une liberté, ce qui correspond bien à Peter, et singulièrement à l'immersion de l'âme dans l'onde , le flux dans lequel elle est chez elle, au pays qui lui ressemble où tout se mêle sans se mèlanger!
    1)
    tel un poisson :
    la métaphore se profile, elle va être filée.

    L'âme de Peter (page 275)

    habite: c'est sa demeure qui le protège et le cache, là où il n'ya ni frontières, ni barrières.

    Fonds :
    il s'agit bien du moi profond que seuls d'autres «*moi*» profond peuvent rejoindre

    marins
    : de ce milieu où tout communique comme , à la surface, dans le brouillard

    navigue
    : se conduit lui même à son gré

    régions: bien entendu sans frontières (cf Baudelaire: Homme libre toujours tu chériras la mer)

    obscures:
    parce que loin de la surface: conséquence chacun doit se guider sans repères.

    Se frayant un chemin: dans une région sans setniers, à chacun de tracer avec ses propres forces (se frayer ) un sentier, un chemin qui sera le sien.les algues: la végétation vivante et démesurés

    au-dessus: ne s'engageant pas dans les espaces et choisissant délibérément l'obscur, l'aventure, le risque, le défi , pour tout dire plongeant vers les profondeur

    avançant, avançant toujours: persévérant jusqu'à la témérité

    jusqu'à :
    finalité: le plongeon

    noir profond: mystère de l'existence

    glaçé: mais non glacial: le poisson ne perd rien de sa vigueur.

    insondable:
    l'âme plonge dans l'infini, parce que rien d'autre ne saurait la contenter.

    2)
    Soudain: par une brusque décision, un projet qui se profile
    L'âme: la partie invisible

    file: rapidement, comme un fil , droit , immédiatement

    à la surface: au contact de la vie sociale

    joue: éprouve la joie du moment (finalité circulaire)

    les vagues:

    l'impérieux
    : qui commande . Une finalité linéaire apparaît= moins de liberté, le poisson est remplacé par l'âme

    se bouchonner:
    être aux petits soins avec soi, se préparer,

    s'astiquer:
    se faire reluire pour la réception
    potins: propos de peu de profondeur dans une réception, ce que l'on colporte.
    Faire: il ne s'agit pas d'agir dans la continuité, mais de faire au coup par coup, au petit bonheur la chance, dans une grave question: la question de L'Inde qui intéresse la grandeur chancellante de l'Angleterre.
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  8. #128
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    3) 1,2 et le temps vécu
    1
    Notons cette faculté du moi profond de vivre les moments successifs en agissant selon la finalité circulaire: faire les choses pour elles-mêmes!
    Comme Clarissa il a "ce don d'exister, de résumer l'ensemble de l'existence au moment où elle passait"
    naviguer, se frayer un chemin,passer au-dessus,avancer, avancer,plonger. se cultiver
    Puis pour se détendre....

    2) Il se lance avec la même ardeur dans la finalité linéaire et là encore jouit de chaque moment... c'est un besoin, une nécessité de vivre , de s'intéresser à l'actualité, d'épouser ce qui intéresse son moi social.
    De soigner sa présentation... Ce qu'il fait il le fait bien.
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  9. #129
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    24
    Yvan s'étonne: il y en a beaucoup pour l'âme, peu ou pas pour le corps.
    Bonne remarque .
    Patience
    Trois axes pour la recherche:
    Le corps biologique
    Le corps social
    Le corps politique


    Woolf nous dit que le corps "subit des courants" (page 211) , surtout quand le matin recontre l'après-midi....
    A bientôt
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  10. #130
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    Le corps, physique, social, politique


    a1 ) Physique, biologique


    => page 79
    En rouge: rapport au temps vécu:

    Elle se raidit (page 62, 81...) : c'est le suspens avant le plongeon.au coeur du moment à vivre.

    Beaucoup blanchi: marque du temps objectif

    depuis sa maladie: autre cicatrice qui pèse sur le présent
    : elle n'est plus comme avant: fragilité du corps/ fragilité de l'âme

    yeux et démarche
    : expriment l'amour de la vie, de la succession des moments

    mimique de son corps: autre forme d'expression qui met en scène tout son corps (page 65)

    donnaient le sein
    (page66)

    jolies mains et jolis pieds: jolie par les extrémités( page 71): ce qui refroidit le corps: n'apparaît pas l'hiver; (gants)


    légère, droite, très grande: qualité et attitudes du corps (page 74)

    Angle d'attaque : le visage:

    Septimus:visage pâle, nez au bec d'aigle, yeux noisettes (page 77) qui expriment l'inquiètude de l'âme. Qu'exprime "visage pâle et bec d'aigle? Un guerrier( rapace) malade?

    Mrs Dalloway: gémellité avec Septimus : premièr rapprochement dans l'espace et dans le temps. Visage froncé: qui exprime la curiosité

    inquiétude et curiosité deux états d'âme de Clarissa: ouverture du temps, à ce qui se profile, se laisse deviner
    De grands yeux pour un petit visage ( page 78) :notez l'opposition, le manque d'harmonie


    ossements: ce qui restera de tout cela, des ossements! Qui gagnera finalement?!
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