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Discussion: Bergson Essai, Virginia Woolf, Gérard de Nerval....

  1. #91
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    Pour Hervé je précise la succession des moments:

    Qu'on se réveille le matin
    qu'on voie le ciel
    qu'on se promène dans le parc
    qu'on rencontre Hugh...
    puis que soudain débarque Peter

    puis ces roses....
    cela suffisait


    Voir dès le début: (page 61)

    consentement à l'être et contentement
    Que l'air était frais, qu'il était calme...comme le baiser d'une vague...."
    La bouffée de plaisir!

    La vie est réalité
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  2. #92
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    Par exemple

    Action finalisé (on ne la fait pas pout elle-même, on ne vit pas le moment)
    "Où allez-vous de ce pas" demande Hugh Whitbread à Clarissa"

    "J'adore marcher dans Londres" répond Mrs Dalloway = c'est le cheminement qui compte, le cheminement c'est la vie: finalité circulaire.


    Pensez au chercheur D'or de Le Clézio
    : c'est la recherche qui compte et les moments succesifs:
    C'est que le maintenant ne fuit que pour faire place à un autre maintenant, ce qui offre l'occasion de recommencer ces promenades qui reviennent au point de départ et ces rendez-vous avec le gouffre et la mer qui ne peuvent être manqués parce qu'ils sont fixés sur l'ordre du monde. Que le bonheur soit offert comme possibilité à qui le recherche dans le flux de ces "maintenant", qu'ils soit offert à la parole et au chant qui sauvent la nature en lui donnant cet achèvement auquel elle aspire, en lui permettant d'aboutir à elle même, cela ne signifie-t-il pas que l'être appelle une reprise pour exister pleinement et qu'il appartient à l'homme de donner cette reprise pour exister pleinement? Que cette reprise soit création et joie de la création, qu'elle illumine la recherche du bonheur d'une espérance telle que jaillit dans la recherche même , le bonheur d'exister, comment en douter?


    Ou encore au Vieil homme et la mer d'Hémingway

    => L'âme de Clarissa:

    http://forum.philagora.net/showthrea...t=40900&page=2
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  3. #93
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    Pour mieux comprendre:

    Pensez au chercheur D'or de Le Clézio: c'est la recherche qui compte ( le cheminement)et les moments succesifs:
    C'est que le maintenant ne fuit que pour faire place à un autre maintenant, ce qui offre l'occasion de recommencer ces promenades qui reviennent au point de départ et ces rendez-vous avec le gouffre et la mer qui ne peuvent être manqués parce qu'ils sont fixés sur l'ordre du monde. Que le bonheur soit offert comme possibilité à qui le recherche dans le flux de ces "maintenant", qu'ils soit offert à la parole et au chant qui sauvent la nature en lui donnant cet achèvement auquel elle aspire, en lui permettant d'aboutir à elle même, cela ne signifie-t-il pas que l'être appelle une reprise pour exister pleinement et qu'il appartient à l'homme de donner cette reprise pour exister pleinement? Que cette reprise soit création et joie de la création, qu'elle illumine la recherche du bonheur d'une espérance telle que jaillit dans la recherche même , le bonheur d'exister, comment en douter?
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  4. #94
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    Pour mieux comprendre la distiction finalité linéaire et finalité circulaire: Clé de Mrs Dalloway (autre clés associées: le moment et le suspens)La caractéristique d'une finalité linéaire c'est de s'engager dans le mauvais infini d'une recherche du plaisir-en-mouvement (= qui disparaît dès qu'on l'a), comme si le désir pouvait être réduit au besoin sans renaître sans cesse, comme la soif. Le démenti porté par une soif que rien ne peut étancher exige que soient distingués le plaisir et la joie, le besoin et le désir, l'existence aliénée et l'existence réussie dans la joie.


    A une finalité linéaire toujours en fuite, celui qui recherche le bonheur croit possible de substituer une finalité circulaire semblable à une promenade dans l'espace qui, nuit et jour, revient à son point de départ, dans la sécurité de la répétition du même.

    Réussir sa réception: la solution de Clarissa c'est peut-être de concilier finalité linéaire et finalité circulaire, les deux aspects du moi.


    En faisant les choses pour les autres elles les ferait pour elles-mêmes. (nous analyserons, en ce sens, les dernières pages)




    Voir le post 13:
    http://forum.philagora.net/showthrea...t=40698&page=3
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  5. #95
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    Pour tout dire cela est tès bien exprimé à la page 293:
    "elle avait toujours ce don , d'être, d'exister,de résumer l'ensemble de l'existence au moment où elle passait"

    Consentement et contentement.
    Elle ne se réapproprie pas le temps, elle se l'approprie dans la succession des moments, résumé de ce que cela est l'existence.
    Appropriation par les sensations.
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  6. #96
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    Séverine me demande pourquoi Clarissa n'a pas épousé Peter dont elle est amoureuse?
    N'a-t-elle pas refusé la vie qui souvent est "à qui perd gagne"?

    Voilà deux questions
    Au pourquoi l'auteur nous propose deux explications:
    page 215 : elle avait besoin qu'on la soutienne"
    Effectivement Richard la soutient, veille à ce qu'elle puisse se reposer, essaie comiquement de ne pas faire de bruit en rentrant...etc... Alors que Peter la critique pour l'améliorer, en bon amoureux plein d'illusions.

    Page:67
    Elle a besoin de liberté, qu'on sache se tenir à distance, or Richard chasse avec les chiens et ne cherche pas une fusion au contraire de Peter..



    J'y vois aussi une autre explication : le moi social et le moi profond de Clarissa sont un moi unifié. En réalisant l'un elle éprouve le plaisir de la finalité circulaire!

    En choisissant Richard elle refuse le risque et l'aventure , et le déchirement entre le moi social et l'âme.
    Ce faisant elle doit se contenter de la vie et renoncer à perdre volontairement sa virginité de bonne soeur
    A renoncer à mener une vie humaine.
    A rester comme Septimus dans l'état naissant , pour ne pas avoir choisi entre animus et anima.
    Comme un enfant elle a besoin d'être soutenue.
    Note: j'avais bien averti que je ne prendrai pas dans la soupe des commentaires.
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  7. #97
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    QUOTE][/QUOTE]La composition du moi : page 107 et 108Clarissa Dalloway: Une flèche pour le monde , un moi ondoyant et divers pour elle!
    Condensation et rayonnement. Modèle géomètrique

    Lisons ensemble


    Clarissa, (se dirigeant vers la table de toilette) plongea
    Terme clé : elle rejoint la réalité dans l'instant: voir le début: "La bouffée de plaisir! Le plongeon!": elle rejoint la vie et attend d'elle une vérité, c'est à dire une réalité qui ne se dérobe pas, qu ne s'écoule pas dans les mains qui cherchent en vain à la saisir. Elle demande au coeur de l'instant ce quelque chose qui lui manque trop souvent, "ce quelque chose de central qui irradie", l'être diamant (page 100) .
    au coeur
    au plus profond
    même de l'instant,


    le cloua sur place,
    le fixa dans l'ici et le maintenant
    l'instant de ce matin de juin sur lequel s'exerçait la pression de tous les autres matins
    tout ce que la mémoire y mêlait et qui pesait sur l'instant
    ,
    voyant comme pour la première fois le miroir
    comme si c'était la première fois, indépendamment de la pression, d'un regard neuf, indépendant du souvenir
    , la table de toilette et tous les flacons
    ce qu'elle a devant elle
    , se rassemblant tout entière
    Elle se fixe dans le miroir dans un point qui est une synthèse d'elle ( son visage)et qui se met à rayonner comme un diamant
    en un point
    condensation et rayonnement: ce qui lui manquait
    (en se regardant dans le miroir) ,

    regardant le visage rose, délicat
    tel qu'elle souhaite présenter
    , de la femme qui devait , le soir même, donner une soirée; de Clarissa Dalloway; d'elle-même.
    telle qu'elle veut être: synthèse , focalisation des regards et rayonnement
    Elle l'avait vu des milliers de fois,
    pression de tous les instants: identité souhaitée et réalisée : à quel prix?
    son visage, et toujours avec cette même imperceptible contraction!
    effort de la volonté pour paraître ce qu'elle veut être plus que ce qu'elle est (confusion du moi)
    Elle pinçait un peu les lèvres quand elle se regardait dans la glace.C'était pour rendre son visage plus effilé. Oui, c'était bien elle***8212;effilée comme une flèche, nette.
    comme un être sans ambiguïté, sans confusion une ipséité....ce qu'elle n'est pas! Elle compose
    C'était bien elle, lorsque avec un certain effort, l'affirmation d'une certaine volonté d'être elle-même,

    elle rassemblait
    la synthèse est disjonctives et cache mal le contradictoire (bonté affichée, haine qui piétine son âme par exemple
    les parties éparses dont elle seule savait à quel point elles étaient différentes, incompatibles,
    et qu'elle composait pour le monde
    ici ceux qu'elle se prépare à recevoir
    et lui seul
    pas pour elle qui sait bien que je est autre
    ,un centre
    apparraît le modèle géométrique de ce qu'elle veut être: condensation / rayonnement
    , un diamant
    un être de lumière (Clarissa) qui concentre tous les regards et rayonne, dur, fidèle à soi-même
    , une femme assise dans son salon et vers laquelle on convergeait, qui rayonnait sans doute dans des vies sans lustre, un refuge , peut-être, acceuillant aux solitaires:
    ; elle avait aidé des jeunes gens qui lui en avaient de la reconnaissance;
    bonté

    elle avait tenté
    tenté souligne la difficulté
    de se montrer toujours la même, ne manifestant aucun signe de tous ces autres aspects d'elle***8212;défauts, jalousies,vanités, méfiance***8212;comme là, maintenant avec Lady Bruton...

    Maisétait donc sa robe?
    Retour à la finalité linéaire.

    Ce texte nous aide à comprendre pourquoi Clarissa a choisi Richard. En choisissant elle s'est choisie ;la vie qu'elle souhaite mener, et elle s'est choisie ce qu'elle veut paraître comme dans ce texte.. Tout choix est renoncemant , elle a refusé les feux de l'amour, elle a consenti à rester vierge, nonne et froide pour ne pas renoncer à son moi social qui est sa raison et sa manière de vivre: c'est que ,ce texte le montre, les deux aspects de son moi sont bien unis comme la contemplation et l'action des mystiques. Dès lors elle a refusé de faire son deuil de ses soirées et elle a peut-être fait son deuil de Peter à la fin du roman. (?) Nous y reviendrons.


    Voir 14 et 15:
    http://forum.philagora.net/showthrea...post1852420069
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  8. #98
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    Il me semble que le texte où elle se compose devant son miroir peut venir en appui de ce qui vient d'être dit

    http://forum.philagora.net/showthread.php?t=40900 post 9
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  9. #99
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    A Soc qui me demande de lui donner "simplement" une perspective de lecture et qui se fait fort de la retrouver dans le roman, à la seule condition de concerner tous les personnages, je propose:

    Faire son deuil: comment se réapproprier le temps mortel?


    Il y a de quoi labourer....
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  10. #100
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    Peter


    Le temps vécu: faire son deuil
    a)Peter , Vu par Clarissa:
    Pourquoi Clarissa n'a-t-elle pas fait son deuil de Peter?


    Clarissa n'a pas fait son deuil de Peter car il est devenu une partie d'elle-même et elle ne veut pas renoncer à ce qu'il lui a apporté qui l'a modifiée au point non pas de la rendre «*sentimentale*», mais, en la qualifiant de ce terme, de l'amener à penser et à se penser effectivement comme sentimentale..
    Elle a beau faire un catalogue des bonnes raisons qu'elle a eu de ne pas l'épouser (garder un espace de liberté et d'indépendance que Richard lui assure et que Peter lui refuse à force de vouloir tout partager et discuter de tout.) Il fallait éviter cette union dans laquelle, enfermé, chacun serait inévitablement détruit par une sorte d'arrêt du temps, de fixation sans issue; brisé.

    Elle n'a cependant pas fait son deuil car, depuis la rupture , le chagrin, la douleur et même la jalousie l'accompagnent.


    Ainsi en est-il de ceux qui n'ont pas fait leur deuil, ou n'ont pas pu le faire sans se tuer.Ils portent une flèche que la séparation a fichée dans leur coeur.Il est vrai qu'il est impossible de faire son deuil de Peter sans renoncer à tout ce qu'elle lui doit ou sans faire comme si elle ne le lui devait pas. Mrs Dalloway est trop lucide et trop droite.
    Difficile car Peter peut revenir à tout moment et rallumer l'incendie, puisqu'il n'a pas disparu des rivages de lumière.
    Elle lui doit tant! Elle le reconnaît.(page 106)
    Elle tient à lui dans tous les sens du terme,à ce qu'il ait une bonne opinion d'elle, il "vit" en elle par des expressions qui lui ont ouvert des journées entières sous son signe, avec lui donc,après son départ,et qui lui donnent l'impression qu'il veille sur elle! (page 107)

    Elle lui doit même l'initiation à des états affectifs qu'elle ne connaissait pas....car elle ne les avait pas reconnus en elles, bien que les éprouvant. On mesure l'intimité partagée des deux subjectivités! ( voir, dernière page: ils partagent l'extase et la rerreur)
    Elle est peut-être toujours "sentimentale" sentimentale quand elle évoque le passé avec Peter.


    Certes elle n'a pas fait le deuil de Peter et le retour de Peter va faire éclater la vérité, la persistance de l'amour et la perspective des feux de l'amour, au moins en imagination.

    Elle sera "contente et intimidée" ;c'est tout dire.
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