2) L'auteur et le "ça demeure" comme passeur d'éternité.
Si le narrateur se penche sur son passé en quête de sa permanence ,*» je demeure », l'auteur en se penchant sur les défuntes années cherche le « ça demeure » en dépit de l'écroulement temporel. Ainsi se tourne-t-il vers une certaine éternité que l'écrit pourra faire exister, et que nous , ses lecteurs, pourrons retrouver dans les paysagese du Valois. (Oise, Seine et Marne, sud de Senlis.)
Alors s'éclaire le sous titre de l'oeuvre éponyme: Souvenirs du Valois. Non de moi mais du Valois.
Pour comprendre le projet de Gérard de Nerval dans Sylvie, il suffit , bien simplement , de prendre pour fil conducteur la place des paysages dans l'oeuvre, celle des mythes , paysages et mythes étant reflet d'éternité , ce qui reste quand tout semble être passé. Passeurs d'éternité un peu comme la vieille dame dans Mrs Dalloway.
L'enfant que Gérard a été est impressionné: quoi de plus impressionnant , en effet que ces ruines de temples souvent inachevéset donc propres à la rêverie , que ces maximes couronnant une source, que ces immenses forêt, les étangs profonds et fascinants , ces chateaux plus ou moins entretenus, ces couvents, dont les murs sont autant d'interdits qui exarcerbent le désir? Tout cela témoignant que le passé demeure par autant de cicatrices comme dans un grand corps malade mais vivant!
Pourquoi les mythes ne meurent-ils pas, celui du paradis perdu, celui de mère Isis donnant la vie et tant d'autres? C'est peut être qu'ils sont attachés à l'espace, et que l'espace ne fait jamais défaut au temps.
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir